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mercredi 8 novembre 2023

Gérald Darmanin en Algérie : encore un coup pour rien


 
 Sarah-Louise Guille 7 novembre 2023
 

Les samedi 4 et dimanche 5 novembre, Gérald Darmanin faisait un voyage « surprise » en Algérie.

 (l'AFP évoque une « visite de quelques heures, faite "à la demande" du Président Macron ») pour rencontrer le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ainsi que le ministre de l’Intérieur local, Brahim Merad. 

Les objectifs : « travailler ensemble contre la criminalité organisée, la drogue, les migrations et la sécurité civile » et « entretenir la relation si particulière entre nos deux pays ».



Sur le compte X de Gérald Darmanin, tout semble merveilleux. Le ministre français apparaît tout sourire dans un joli salon de réception décoré de bouquets de roses avec de beaux fauteuils, apparemment très confortables. En fond, un grand drapeau algérien en l’honneur du pays hôte, comme il se doit. L’image est belle, mais qu’en est-il du son ?

Après la visite calamiteuse d’Élisabeth Borne et de son gouvernement, il y a un peu plus d’un an, ou celle, quelques mois plus tôt, d’Emmanuel Macron à Oran, sous les sifflets, que pouvait-on espérer du voyage de Gérald Darmanin ? Sans doute pas grand-chose. L’effet de « surprise » permettait, d’ailleurs, de ne pas rendre les attentes trop grandes. Nous ne sommes pas déçus !

Alors que cela fait deux jours que le ministre de l’Intérieur est de retour en France et que le projet de loi sur l’immigration est débattu au Sénat depuis le lundi 6 novembre, aucune communication n’a été faite sur ce qui s’est réellement dit au cours de ces entrevues. Gérald Darmanin a-t-il obtenu des réponses satisfaisantes au sujet des laissez-passer consulaires qui permettraient à la France de renvoyer les Algériens sous OQTF dans leur pays d’origine ? A-t-il évoqué le conflit israélo-palestinien ? A-t-il soulevé la question des visas ? Le ministre a listé quelques-unes des thématiques abordées (criminalité organisée, la drogue, les migrations et la sécurité civile), sans plus de détail.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Pour la partie travail, il n’y a donc, en tout état de fait, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pour ce qui concerne l’entretien de « la relation si particulière entre les deux pays », les politiciens français sont en général plus doués. Ils ne savent même presque faire que cela. Depuis des mois, l’Algérie maltraite la France, la menace, la met en garde, l’empêche de réhabiliter des cimetières français… Nos dirigeants ne s’en offusquent pas. Au nom de l’amitié franco-algérienne, ils sont prêts à tout pardonner et ne pensent qu’à arrondir les angles. Gérald Darmanin n’a pas dérogé à la règle. Comme les autres, il est allé faire de la diplomatie avec un pays que cela n'intéresse plus depuis belle lurette.

Cette énième visite française a une nouvelle fois montré que si les rapports entre les deux nations sont spéciaux, ce n'est pas uniquement à cause de l’Histoire qui les lie. C’est aussi parce qu’ils ne sont pas équilibrés. La France se place en permanence en position de demandeur, prend des pincettes et accepte tout de l’Algérie. Elle n’a de cesse que de la brosser dans le sens du poil quand il faudrait se montrer ferme. Celui qui se veut fort à l’intérieur n’a pas fait mieux que les autres à l’extérieur. Il n’a pas fait pire, c’est déjà ça !

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