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jeudi 23 novembre 2023

Squattée par des migrants, l’université de Toulouse espère enfin une issue


 

  

Sarah-Louise Guille 22 novembre 2023

La France est priée par l'Europe d'accueillir des migrants. Toujours plus de migrants.

 Une générosité forcée qui pèse d'un poids très lourd sur le territoire. Cette fois, c'est une université française qui est au pied du mur. Et n'en peut plus d'assumer une mission qui n'est pas la sienne. On prend les mêmes et on recommence ! Ce lundi 21 novembre, le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse a ainsi ordonné l’expulsion d’une centaine de sans-papiers squattant le bâtiment 4R3 de l'université Paul-Sabatier de la ville rose. C'est la deuxième fois en moins d’un an ! Car l'université arrive à bout de patience. « Le Conseil [d'administration, NDLR] rappelle que les missions de l’université, définies par le Code de l’Éducation, ainsi que les moyens alloués par l’État pour les mener, sont la formation et la recherche, écrit-il. Il rappelle également que les politiques d'asile et de migration sont des compétences régaliennes de l'État. Le cas particulier des migrants mineurs fait, lui, partie des missions des conseils départementaux. » En somme, l'université se déclare incompétente et incapable de gérer les conséquences de la politique migratoire franco-européenne. « Le bâtiment 4R3 ne représente pas une solution d’accueil acceptable pour les occupants actuels, poursuivent les administrateurs. Cette occupation n’est pas non plus en adéquation avec les missions de l’université, missions financées par un budget public alloué spécifiquement par l’État à ces missions. »

Près d'un an d'occupation

Le 29 décembre 2022, le juge des référés avait déjà demandé l’expulsion des squatteurs de ce bâtiment délabré mais, le vendredi 13 janvier suivant, il était finalement revenu sur sa décision. Maître Fanny Sarasqueta, avocat conseil de ces jeunes se disant mineurs non accompagnés, avait réussi à prouver que le bâtiment n’était pas aussi délabré que ce que l’université voulait bien dire....

Pourtant, c’est encore sur cette question de salubrité que le tribunal administratif de Toulouse se base pour ordonner une nouvelle fois l’expulsion des sans-papiers. Il met en avant « l’état de vétusté du bâtiment, notamment des installations électriques pour lesquelles d’importantes non-conformités ont été identifiées », « l’insuffisance d’équipements de prévention et de lutte contre l’incendie » mais également le fait que ces locaux, « non conçus et non aménagés à des fins d'habitation », ne comportent pas « les équipements sanitaires adaptés à un tel usage ».

Effectivement, le bâtiment était à l’origine destiné à la recherche scientifique et non à l’habitation. Ceux qui se sont un jour assis sur les bancs d’une faculté comprendront aisément que les établissements d’enseignement supérieur n’ont pas vocation à devenir des auberges de jeunesse. Les squatteurs logent dans le bâtiment 4R3 depuis le 12 décembre 2022, soit depuis près d'un an. Cela ne devrait pas durer. Le tribunal a demandé la libération des « lieux dans le délai d’un mois ». Il a également précisé que si « certains des occupants sont, comme ils le soutiennent, effectivement mineurs, les services de l’État en charge de l’hébergement d’urgence » et « ceux du département de la Haute-Garonne en charge de l’aide sociale à l’enfance » devront leur apporter une aide particulière. Le contribuable paiera.

« Ils tentent leur chance »

Le juge des référés semble émettre un doute sur la minorité des squatteurs. Le DDAEOMI (dispositif départemental d’accueil, d’évaluation et d’orientation des mineurs isolés) de Haute-Garonne, joint par BV, confirme que ce doute est largement permis : « La majorité des jeunes qui se disent mineurs en France ne le sont pas. Ils tentent leur chance » pour avoir une place en centre d'hébergement.

Quoi qu’il en soit, d’ici un mois, l’université Paul-Sabatier devrait pouvoir reprendre possession de son bâtiment, pour le démolir ou le rénover, rien n’est encore acté. Contactée par BV, la faculté toulousaine répond qu’elle « ne s’exprime pas et ne s’exprimera pas sur le sujet ». Compte tenu du retournement de situation du début d’année, elle ne doit pas vouloir crier victoire trop tôt. Les sans-papiers et leurs soutiens, souvent passionnés par le droit français, doivent déjà chercher une parade. Pendant ce temps, la Macronie accueille... toujours davantage.

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