Dans une Amérique latine gangrenée par le gauchisme, en Argentine, troisième économie du sous-continent, c’est une véritable bronca qui a porté la victoire de Javier Milei,
« El Loco », candidat de droite aux cheveux hirsutes et rouflaquettes. Il obtient près de 56 % face à son rival péroniste (socialiste) Sergio Massa. Ministre de l’Économie du président en place qui, à l’instar du socialiste Hollande, a renoncé à se représenter, il ne pouvait pas miser sur son bilan ; en vain il a pris ses distances avec la gestion du pays et tenté de convaincre d'une prochaine inversion de tendance.
Les appels à dire « Non à Milei » et à « l'essstrême drouate » s’étaient multipliés, ces derniers jours, émanant du monde de la politique, du journalisme, de l'art, du football ou des victimes de la dictature (1976-1983).
Buenos Aires, ville haussmannienne, avait des airs de Paris en 1913, à son apogée économique. D’ailleurs, une station de métro parisienne est renommée Argentine en 1948, pour remercier ce pays de la généreuse aide alimentaire apportée au cours des premiers temps de la reconstruction de l’après-guerre.
Traité de Trump de la pampa
Traité de Trump de la pampa, de libertaire, de populiste, de climato-sceptique, lui-même n’hésite pas à pratiquer l’insulte à l’encontre de ses adversaires. Une lettre ouverte a été signée par 170 économistes argentins alertant sur les dangers de son programme dit « ultralibéral ».
Issu de la mouvance paléolibertarienne américaine (ne pas confondre libertarien et libertaire, comme le font certains journalistes), qui est vraiment le futur nouvel occupant de la Casa Rosada ? Cet économiste disruptif de 53 ans au look de rock star, libéral, fan de Bolsonaro ou de Trump, a surpris, et la droite traditionnelle, et la gauche. On le dit populiste pour ses positions anti-establishment parce qu’il s’en est pris à plusieurs reprises aux politiciens de son pays, « la caste parasite ».
C’est en tant que polémiste de plateaux télévisés à la manière d’un Zemmour qu’il a été connu du grand public. Il a eu l’audace et le courage de contredire l'écologisme ambiant. Les injonctions écologistes sont pour une grande partie à l’origine de l’inflation. Mieux : le sacro-saint « changement climatique » n’est qu’un « cycle » et non le fruit d’une responsabilité humaine.
Milei a proposé d’éliminer la Banque centrale argentine en remplaçant le peso argentin par le dollar américain, un processus communément appelé « dollarisation ». D’autres pays régionaux tels que l’Équateur, le Panama et le Salvador ont mis en œuvre avec succès la dollarisation pour contrôler l’inflation.
Il a promis d'user de la tronçonneuse pour les dépenses publiques. Anticommuniste véhément, une idéologie qui a séduit beaucoup de Latino-Américains - souvenons-nous de la fameuse théologie de la libération -, qu’il dénonce comme un « système meurtrier ». Favorable au libéralisme, Javier Milei a néanmoins rejeté les accords de libre-échange avec les pays communistes, notamment la Chine. Sur le plan diplomatique, il défend le droit d’Israël à l’autodéfense et condamne le terrorisme islamique, et particulièrement les inhumaines attaques du Hamas le 7 octobre.
Par ailleurs, Javier Milei propose notamment de légaliser le port d'arme afin que les honnêtes gens puissent être armés, et pas seulement les délinquants. Il reviendra sur la légalisation de l'avortement, légalisé en 2021, et réduira l'État et les services publics à leur strict minimum. Il propose également d’éliminer dix des 18 agences du gouvernement fédéral argentin (ministères). Une expérience que les experts économistes de droite comme de gauche suivront à la trace ces prochains mois et années.
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