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lundi 27 novembre 2023

Gaza : plus de 30 000 bébés boivent de l’eau contaminée, selon le département d’État américain

 

Un rapport interne du département d’État américain révèle que des dizaines de milliers de femmes enceintes et de bébés de quelques mois sont contraints de boire de l’eau non potable à Gaza, mettant ainsi leur santé en danger alors que les dirigeants israéliens bloquent l’accès à l’eau et à l’électricité dans la région.

Selon Haaretz, qui a consulté le rapport, les fonctionnaires du département d’État ont constaté que 52 000 femmes enceintes et plus de 30 000 bébés de moins de six mois boivent de l’eau contaminée ou saumâtre, c’est-à-dire contenant du sel. Le rapport s’appuie sur des informations provenant d’organisations affiliées aux Nations unies, telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Boire de l’eau contaminée ou saumâtre est dangereux dans tous les contextes, mais surtout pour les femmes enceintes, leurs fœtus et les jeunes bébés, qui courent un risque accru d’infection, de maladies et de problèmes de santé à long terme. Ces risques peuvent être mortels.

Cette situation est d’autant plus dangereuse que l’eau sale est probablement la seule source d’eau pour de nombreux habitants de Gaza à l’heure actuelle, Israël ayant interrompu l’approvisionnement en eau, en électricité, en carburant et en aide humanitaire dans la région il y a plusieurs semaines et ne donnant aucun signe de vouloir mettre fin à son blocus.

Le rapport recommande à l’administration Biden d’exhorter Israël à rétablir l’accès à l’eau à sa capacité d’origine plus deux autres canalisations, en plus de celle qui a déjà fonctionné à la demande de cette administration, et de laisser suffisamment de carburant dans la zone pour que l’eau puisse circuler dans la région. Selon Haaretz, ces recommandations n’ont pas encore été acceptées ni rejetées par l’administration vendredi.

Selon un rapport de l’UNICEF datant du 17 octobre, la production d’eau à Gaza n’atteignait alors que 5 % de son niveau normal. Les experts affirment que de nombreux habitants de Gaza n’ont actuellement accès qu’à de l’eau de mer mélangée à des eaux usées.

L’eau de Gaza est souvent contaminée par des nitrates provenant du ruissellement agricole. La contamination par les nitrates est bien connue pour être à l’origine d’une maladie appelée syndrome du bébé bleu, ou méthémoglobinémie infantile, lorsqu’elle est mélangée à du lait maternisé, ce qui peut entraîner le coma et la mort.

Les nitrates présents dans l’eau potable peuvent également provoquer des naissances prématurées, augmentant ainsi la nécessité pour un nouveau-né d’aller à l’unité de soins intensifs néonatals, car les hôpitaux de Gaza risquent de manquer d’électricité pour maintenir en vie les bébés des unités de soins intensifs néonatals.

Le rapport du département d’État indique que les quelque 640 000 personnes déplacées vivant dans des abris gérés par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) n’ont accès qu’à un demi-litre d’eau par personne et par jour. Ce chiffre est à comparer aux 15 litres d’eau recommandés par l’OMS au minimum pour les besoins humains, et aux 50 à 100 litres par personne et par jour pour les besoins de base et en cas de problèmes de santé.

Le rapport est publié alors que Gaza est confrontée à des épidémies de maladies transmissibles telles que la varicelle et la gale, et que les femmes enceintes s’interrogent déjà sur la manière dont elles vont accoucher ou sur les problèmes de grossesse qu’elles vont rencontrer sans rendez-vous réguliers. Il intervient également alors que l’assaut israélien a tué plus d’enfants à Gaza que le nombre total d’enfants tués dans les conflits mondiaux depuis 2019, selon Save the Children, avec au moins 3 324 enfants tués à Gaza et 36 enfants en Cisjordanie tués jusqu’à présent.


Source : Truthout

Traduction: Les-Crises

1 commentaire:

  1. Honte à tous ces gouvernements internationaux qui laissent faire.

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