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samedi 28 octobre 2023

Union européenne : Thierry Breton, trop content de lui


 

©Shutterstock

Nicolas Gauthier 27 octobre 2023

Thierry Breton est content de lui. Cela se voit et il veut surtout que cela s’entende. 

Ainsi, interrogé par Léa Salamé sur France Inter, ce 26 octobre, à propos de la régulation des réseaux sociaux, affirme-t-il : « Nous sommes une très grande démocratie de 450 millions de concitoyens, la première démocratie du monde libre à avoir mis en place une régulation de nos réseaux sociaux. »

Passons vite sur le second point de cette déclaration. Faire la police sur Internet ? Autant vider l’océan avec une paille ou dessabler le Sahara à l’aide d’une fourchette. Et puis, ne s’agirait-il pas d’une énième loi liberticide ? En revanche, le premier point est autrement plus intéressant. Il y a d’abord le « nous » de majesté. Parle-t-il de la France ? Évidemment que non. De l’Europe, alors ? Mais le Vieux Continent n’est pas une nation. L'Union européenne, une démocratie, donc ? Cela demeure à vérifier, Thierry Breton ayant été, à l’instar de ses pairs européistes, coopté et non point hissé à son rang de commissaire européen au Marché intérieur par le vote du peuple.

Il se croit encore au temps de la guerre froide…

« Commissaire », déjà, rien que ce nom, qui fleure bon la « démocratie »… Et pas n’importe quelle « démocratie », une démocratie du « monde libre ». Là, c’est Hibernatus qu’on aurait exhumé au bout de trois décennies de son glacis soviétique mais qui n’aurait même pas compris que la guerre froide, c’était fini.

Et que dire de l’Inde, cette nation démocratique forte de plus d’un milliard d’habitants ? Surtout que son Premier ministre, Narendra Modi, lui, au moins, a été élu par une grande majorité de ses compatriotes, au contraire d’un Thierry Breton ou d’une Ursula von der Leyen. Car ces technocrates ne sont pas élus, préférant se coopter entre eux, avec des règles au moins aussi opaques que celles permettant de désigner les hiérarques chinois. À ce titre, les autorités européennes n’ont rien à envier à la Cité interdite.

Pour tout arranger, Thierry Breton parle de l’Union européenne comme d’une « démocratie », tentant en quelque sorte de nous faire croire qu’il s’agirait d’une nation ; ce qu’elle n’a jamais été. Bref, il parle au nom d’une oligarchie qui ne tient compte de l’avis des peuples européens uniquement quand ces derniers n’ont pas l’outrecuidance de la contredire. Comme modèle de « démocratie », on a vu mieux, mon neveu.

Si, au moins, ce cénacle se démenait pour faire entendre la voix du Vieux Continent au sein du concert des nations, telle la Chine dont le moins qu’on puisse prétendre est que ses dirigeants ne ménagent pas leur peine pour défendre leurs intérêts nationaux. Mais là, qui peut définir la diplomatie européenne, si ce n’est par son inconditionnel alignement sur celle de la Maison-Blanche ?

Le digne fils de Jean Monnet, l’Américain ?

Il est vrai que dès l’origine, le ver était dans le fruit, avec Jean Monnet, père de la construction européenne et par ailleurs salarié des Américains ; ce qui se savait depuis longtemps, mais qui a été rendu officiel par Marie-France Garaud en 2017. Avec Thierry Breton et ses comparses, la relève paraît assurée. Ce, d’autant plus qu’à la tête des entreprises françaises où il a officié, des fleurons tels que Bull, Thomson ou Atos, il est un fait largement avéré qu’il n’a pas transpiré plus que de raison pour les maintenir dans le giron national ; voire même européen.

L’année prochaine, il se chuchote qu’il pourrait mener la liste macroniste aux élections européennes. À en croire les sondages, cette dernière serait devancée de plus de huit points par celle de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. Ça devrait lui faire tout drôle, de briguer les suffrages de ces gens bizarres et qu’il ne connaît que par ouï-dire : le peuple. Et de faire, au passage, l’apprentissage de ce truc bizarre qu’on appelle « démocratie ».

Il n’est pas impossible qu’une telle épreuve puisse le conduire à un peu plus d’humilité, Thierry Breton n’étant visiblement pas né le jour de la Saint-Modeste.

2 commentaires:

  1. " Nous sommes une très grande démocratie de 450 million de concitoyens ??? J'espère que les gens savent lire et vont enfin ouvrir leurs oreilles car la France c'est 68 millions de personnes en moyenne . Il faut buter tous ces assassins politique qui non de cesse de menacer de mort les Français devant témoins dans les médias et sur les réseaux sociaux ! " KC

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  2. Ce type ancien dirigeant de grandes entreprises du CAC 40, n'a jamais consolidé les fondamentaux de ces entreprises, qui se sont révélés en véritable fiasco, chaque fois qu'il partait ,on l'observe avec ATOS ,évidemment, il n'est pas poursuivable ,je qualifierai cet individu ,non pas de bon à rien ,mais de très mauvais en tout ,le preuve avec sa prestation en tant que commissaire européen

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