Ainsi donc, Emmanuel Macron vient d’atterrir en Israël.
Il n’a été accueilli par personne ; ni tambours ni trompettes, peut-être parce que c’est la guerre, peut-être parce que tout le monde s’en fiche, allez savoir. Netanyahou s’était déplacé pour Joe Biden, mais, pour les petites gens, il n’envoie que le chef du protocole qui, seul donc, attendait Macron en bas de la passerelle pour bien lui montrer qu’il n’était pas considéré comme un interlocuteur valable. Mais qu’importe à notre chef, qui se sent des qualités de diplomate et qui s’est donné pour mission de réconcilier le gouvernement israélien et le Hamas, qui règne sur la bande de Gaza. Vaste programme.
Emmanuel Macron devait commencer par rencontrer des familles de victimes françaises de l’attaque du Hamas. Il a ensuite vu le Premier ministre de l’État hébreu, Benyamin Netanyahou, le président Isaac Herzog, le ministre sans portefeuille Benny Gantz, ainsi que Yaïr Lapid, le chef de l’opposition. Enfin, il a été reçu à Ramallah par le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Précisons immédiatement que ce programme grandiose s'est déroulé dans des circonstances conformes à la place qui est désormais celle de la France sur l’échiquier mondial : Macron a reçu les familles de victimes dans un salon de l’aéroport Ben-Gourion. Sic transit…
Déclaration conjointe avec Benyamin Netanyahou, Premier ministre de l’État d’Israël. pic.twitter.com/eB2aQsLcYO
— Élysée (@Elysee) October 24, 2023
Parmi les objectifs annoncés par les services de l’Élysée, il y a la création d’un État palestinien (quelle originalité !), mais aussi une « trêve humanitaire » que le chef de l’État compte obtenir pour laisser survivre Gaza. Il y a là de quoi se mettre à dos le gouvernement israélien : Netanyahou a la ferme intention de transformer la bande de Gaza en parking et n’a laissé passer que quelques camions pour ravitailler les Palestiniens. Il ne saurait être, pour eux, question d’un État palestinien ni d’une pause dans un conflit dont les commencements ont été atroces, comme l’a vu, récemment, une délégation de journalistes lors d’une projection organisée par Israël à Paris. Cela n'est pas allé beaucoup mieux avec Mahmoud Abbas : Macron a qualifié le Hamas d’organisation terroriste (en quoi il n’a pas tort) mais l’a aussi comparé à Daech. On se souvient, par ailleurs, que Macron avait le projet de trouver un successeur à Mahmoud Abbas. Pas le meilleur point de départ pour des négociations apaisées, on en conviendra.
Diplomate d'opérette
Enfin, et c’est là le plus grave dans cette visite au rabais, le déplacement de Macron intervient au bout de quinze jours de guerre, comme si le chef de l’État avait longtemps tergiversé sur la conduite à tenir. On peut comprendre que, quand on dirige un pays déjà colonisé par une importante minorité arabo-musulmane qui déteste ses hôtes, on hésite à encourager Israël sans ambiguïté. On peut le comprendre, oui, mais pas l’approuver. Même si le conflit israélo-palestinien est marqué depuis le début par des atrocités dans les deux camps, il y a cette fois, sans le moindre doute, une attaque du Hamas, avec une cruauté volontairement spectaculaire, filmée à dessein pour provoquer un embrasement rapide et important. Le Hamas savait qu’il fallait polariser les haines, mais Macron l’ondoyant est incapable de prendre parti. Pour preuve, d’ailleurs : parmi ses objectifs, il y a la fin de la colonisation par les Israéliens des territoires palestiniens. L’objectif est juste, car cette colonisation est illégale et ultra-violente, mais ce n’est pas le moment.
Sauveur dont personne n’a besoin, diplomate d’opérette, hâbleur ringard, Emmanuel Macron est parti, à la manière d’OSS 117, des photos de lui plein les poches, pour pacifier le monde arabo-musulman. Sera-ce « l’occasion de porter [s]on smoking en alpaga » ? On ne sait. En tout cas, à force de maladresse et de vanité, il pourrait bien être l’un de ceux par qui l’apocalypse arrive. Il vient d’ailleurs, révèle le journaliste Jean-Jérôme Bertolus, sur X, de proposer que la coalition internationale contre Daech en Syrie et en Irak (coalition à laquelle participe la France) étende son périmètre à la lutte contre le Hamas. C’est, décidément, méconnaître toute la complexité des nébuleuses terroristes, des jeux de pouvoir au Moyen-Orient… et de la souveraineté des États. À moins qu’il ne pense que « tout ça, c’est des Arabes » : on sait que les politiciens les plus tolérants en apparence sont les plus volontiers enclins, par inculture, à des raccourcis raciste
" Puisse le tout-puissant de ses potes , nous faire la grâce de nous débarrassaient lors de son retour , de cet étron avec toute sa délégation par une ogive aérienne " KC
RépondreSupprimerLe Hamas "organsation terroriste", pas plus que l'Irgoun, la Haganah ou Tsahal....
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