Oui, France, réveille-toi, ne laisse pas d’autres puissances t’imposer leurs décisions au nom de leurs intérêts : « On est souverain ou on ne l’est pas, mais on ne l’est jamais à moitié », lançait Philippe Séguin à l’Assemblée nationale, le 5 mai 1992.
Oui, France, réveille-toi. Il est temps que tu prennes conscience que la guerre en Ukraine est devenue le processus idéal d’une escalade mortifère, tant il est vrai que combattre par le sang des autres est une volupté cynique, tout aussi enivrante que les bénéfices en hausse de la vente des canons.
Oui, France, réveille-toi, les combats en Ukraine redoublent d'intensité, en livraison d’armements de plus en plus puissants dont la fourniture constante construit, jours après jours, notre enrôlement en belligérance. À se demander si « l’art du prince consiste à faire le bien par lui-même et le mal par les intermédiaires » (Machiavel).
Oui, France, réveille-toi, cette guerre en Ukraine ne fera ni vainqueur ni vaincu, aggravant le chaos, multipliant les souffrances et les deuils ; elle sera digne de Pyrrhus : « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus. »
Oui, France, réveille-toi. Demande-toi pourquoi c’est l’Indonésie, pays bien loin de l’Europe, qui, le 3 juin dernier, propose un plan de paix pour cette guerre en Ukraine. « Le devoir d’un prince est de résoudre les questions avant que l’émotion des sujets ne les ait rendu insolubles » (Machiavel).
Je sais, tu vas me répondre : prendre une initiative de paix est aujourd’hui impossible, vouée à l’échec.
Elle aurait cependant le grand mérite de se départir des voix hurlantes « à la guerre, à la guerre ! », de se démarquer de ces voix, même amies, mais exaltées, enflammées par les haines ancestrales ressuscitées par le singulier retour de l’Histoire.
France, souviens-toi : « La politique n’est pas l’art du possible, c’est de rendre possible ce qui est nécessaire » (cardinal de Richelieu).
France, il est urgent d’agir. Garde à l’esprit que la Russie et l’Ukraine appartiennent toutes deux à l’équilibre de ce Vieux Continent, pétri de guerres, de révolutions et d’inlassables renouveaux.
Ce Vieux Continent, « oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe » (Charles de Gaulle).
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