Pourquoi n’a-t-on pas le droit de relayer la vidéo de Bordeaux ?
Parce que c’est interdit par la loi.
Parce que c’est une atteinte à la dignité des victimes, explique-t-on urbi et orbi. Mais comment expliquer, dans ce cas, que les médias qui montent avec virulence au créneau pour dénoncer la diffusion de cette vidéo soient précisément ceux qui ont promené la photo du cadavre du petit Aylan sur toutes leurs unes, et diffusé en boucle la supposée agression de Michel Zecler par des policiers ? La dignité des victimes est-elle à géométrie variable ?
Pourquoi ne faut-il pas s’indigner de cette vidéo ? Parce que comme l’a écrit candidement Libération, avant de le retirer, c’est « un vol a l’arraché comme il s’en produit des dizaines chaque jour en France ». Ce n’est pas faux. Cette agression, qui a ému la France, est tristement banale. Ne s'agissant ni d'un viol, ni d'un meurtre, il n’est même pas certain que, sans ces images filmées par le visiophone, les grands journaux lui aient consacré un entrefilet. C’est dire l’ampleur de la face immergée de l’iceberg, celle que l’on ne voit pas en vidéo.
Pourquoi est-il interdit d’émettre l’idée que cette agression pourrait avoir un lien l’immigration ? Parce que Brahima B. est français, on vous dit. Né en France dans les années 90. Rien à voir, vous voyez ! Sauf que si un certain nombre de descendants d’immigrés, c’est-à-dire nés en France d’au moins un parent étranger, comme le définit l’INSEE, ne parviennent pas, à son instar, à se fondre dans la société française - et c’est un euphémisme, au vu de ses antécédents judiciaires… -, n’y a-t-il pas matière à s’inquiéter pour les capacités d’assimilation de notre pays au moment où il fait face à une arrivée massive, sans précédent, sur son sol ? Et n’est-ce pas encore plus inquiétant, quand on y réfléchit, que si Brahima B. était arrivé de fraîche date ?
Ultime question : pourquoi, donc, aucune féministe autoproclamée ne se saisit-elle du sujet ? N'est-ce pas pourtant « leur créneau » ? Les femmes ne sont-elles pas concernées au premier chef par l’insécurité galopante ? Le dernier tweet de Sandrine Rousseau, ce mardi, se termine par ces mots : « Ce qui se passe est grave. Très grave. » Sauf que ces mots ne concernent pas l’agression, à Bordeaux, d’une femme âgée et d’une fillette, mais… l’interpellation de militants des Soulèvements de la Terre.
Soulèvements de la Terre : la police procède à une série d’interpellations de militants – via @lemondefr
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) June 20, 2023
Ce qui se passe est grave. Très grave. https://t.co/XtvswSF5N2
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