La guerre entre la Russie et l’Ukraine ne date pas réellement de février 2022. Elle avait vraiment commencé en 2014, à la suite d’une révolution ukrainienne. Les Russes avaient alors envahi la Crimée, et l’Ukraine commencé à bombarder les territoires pro-russes du Dombass (lire dans nos colonnes : Ukraine : c’est l’OTAN qui a lancé l’attaque… il y a 8 ans ! du 2 mars 2022). Ajoutons à cela des incidents navals, la cyberguerre et les tensions politiques entre les deux pays.
L’origine du conflit remonte en fait au 21 novembre 2013. Ce jour-là, le gouvernement ukrainien avait refusé de signer l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE. Ce qui avait débouché sur la « révolution de Maïdan », et les soulèvements des provinces russophones (notamment le Dombass) pour se séparer du gouvernement ukrainien.
Depuis lors, l’Ukraine ne cessera de bombarder ces provinces de l’est du pays, causant plus de 14 000 morts dans la population civile.
Le 5 septembre 2013 est signé le premier protocole de Minsk, entre la Russie et l’Ukraine, pour mettre fin à cette guerre entre les deux pays. Cet accord est signé sous le regard de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Un cessez-le-feu est acté, mais les combats dans l’est du pays continuent quand même. De fait, c’est un échec… et à sa suite, après des regains de tensions avec une guerre qui repart dès décembre 2014, de nouveaux accords sont prévus. Ces accords, dits de « Minsk 2 » sont signés le 12 février 2015.
Sont présents : Vladimir Poutine pour la Russie, Petro Porochenko pour l’Ukraine, ainsi que François Hollande et Angela Merkel, des représentants des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (sécessionnistes de l’Ukraine). Tous mettent en place un nouveau cessez-le-feu.
On aurait pu penser que Paris et Bonn agissaient de concert pour la paix dans cette partie du globe, hors il n’en est rienDans une interview à Die Zeit le 7 décembre dernier, l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel a affirmé que ces Accords de Minsk avaient été « une tentative de donner du temps à l’Ukraine » de se renforcer militairement en vue d’une confrontation future avec Moscou.
Autrement dit :
On ne voulait pas la paix, on préparait l’Ukraine pour qu’elle puisse mener sa guerre contre la Russie.
Dans cet aveu « historique », l’ancienne chancelière a poursuivi : « L’Ukraine
a également utilisé ce temps pour devenir plus forte, comme on peut le
voir aujourd’hui. L’Ukraine de 2014–2015 n’est pas l’Ukraine
d’aujourd’hui. Début 2015, Poutine aurait facilement pu le’envahir à
l’époque. Et je doute fort que les pays de l’OTAN auraient pu faire
autant par rapport à ce qu’ils le font maintenant pour aider l’Ukraine. »
Toute l’hypocrisie de l’OTAN et de son caniche — l’UE — est dans cette déclaration [source].
Un seul ennemi : la Russie ! Et l’Ukraine n’était qu’un prétexte
Vladimir Poutine a immédiatement réagi, déplorant la non-application
de ces accords censés entériner la fin des hostilités entre les forces
ukrainiennes et les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk.
« J’espérais
encore que les autres parties prenantes à ce processus étaient sincères
avec nous. Il s’avère qu’ils nous trompaient aussi. Il s’agissait
uniquement de renforcer l’Ukraine avec des armes, en la préparant aux
hostilités », a conclu le maître du Kremlin.
Patrice LEMAÎTRE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.