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jeudi 19 mai 2022

Viktor Orbán, lors de son investiture : « Nous ne laisserons pas entrer les migrants ! »


 

 
 Kevin Tanguy 18 mai 2022
  

Lundi 16 mai avait lieu la cérémonie d’investiture de Viktor Orbán en tant que Premier ministre. 

Le président du Fidesz a largement remporté les législatives en avril dernier. Il a été réélu pour un cinquième mandat avec 54,1 % des voix et surtout 135 députés (sur 199). 

« Nos opposants ont fait en sorte que l’élection se déroule sous une surveillance internationale et nationale sans précédent, a lancé Viktor Orbán. Tout le monde a pu constater que la Hongrie est un pays où il n’y a pas et où il ne peut y avoir de fraude électorale. Je remercie les militants de l’opposition pour leur travail de surveillance, qui a contribué à protéger la réputation de la Hongrie et la confiance du public dans la démocratie hongroise. ». L'occasion de se poser en inspirateur des droites conservatrices de tous les pays d'Europe. Au cours de sa prise de parole, le dirigeant conservateur a ainsi fustigé le « monde occidental » qui « expérimente le programme de Grand Remplacement ». Ce « programme veut remplacer les enfants chrétiens en voie de disparition par des migrants d'autres civilisations », estime-t-il. Grave, Orbán voit s'ouvrir pour l'Europe et l'homme occidental « une ère de danger, d’incertitude et de guerre ». Évoquant l'Ukraine et le rôle de l'OTAN, il estime que « l’OTAN est une alliance de défense. Elle ne doit pas céder à la tentation de mener des actions militaires offensives en dehors du territoire de ses États membres. »

Mais le dirigeant hongrois reste ferme vis-à-vis de la Russie : « Dans cette guerre, l’Ukraine est l’agressée et la Russie est l’agresseur. C’est pour cette raison que nous soutenons l’Ukraine et que nous avons lancé la plus grande opération d’aide humanitaire de l’histoire de la Hongrie. […] Les Ukrainiens peuvent compter sur la Hongrie et le gouvernement hongrois. »

Viktor Orbán a aussi tenu un discours virulent envers le laisser-faire migratoire de pays comme la France : « Nous continuerons à défendre nos frontières, nous ne démantèlerons pas la clôture et nous ne laisserons pas entrer les migrants. » Un discours qui ne surprend pas les Hongrois. « Depuis la vague de migrants en 2015, il y a vraiment eu une prise de conscience dans la population hongroise », assure Ferenc Almássy, rédacteur en chef du Visegrád Post que nous avons interrogé. Le Premier ministre observe aussi ce qui se passe dans les pays voisins. Il a notamment scruté l'élection présidentielle en France où le terme de « Grand Remplacement » s'est imposé dans le débat public.



Au-delà de la question démographique, Viktor Orbán n’a pas hésité à se placer en opposition frontale aux instances européennes. Le gouvernement illibéral s’oppose fermement au projet d’embargo sur le pétrole russe mais donne des gages à l'Union européenne... à condition que l'institution respecte l'intérêt national. « La Hongrie ne bloquera pas les sanctions dans l’intérêt de l’unité européenne tant qu’elles ne franchissent pas la ligne rouge de l’autodéfense de l’économie hongroise, c’est-à-dire tant qu’elles ne menacent pas la sécurité énergétique de la Hongrie », a martelé le Premier ministre réélu, lors de son discours. Ce conflit face à l’Union européenne se prolonge depuis plusieurs années et s’est accentué avec la décision de l’Union européenne de priver la Hongrie du plan de relance européen. Orbán reste droit sur ses fondamentaux.

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