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jeudi 17 mars 2022

Guerre d’Ukraine – 16 mars 2022 – Jour 21 – Point de fin de soirée



Mise à jour de la carte des opérations spéciales du 17 mars 2022

Le Courrier des Stratèges publie une à deux fois par jour un bilan de l’évolution de la Guerre d’Ukraine. 
 
Avec une double perspective, croisée: la guerre sur le terrain; et le conflit stratégique global que les Etats-Unis essaient d’organiser contre la Russie – en prenant le risque très clair d’une escalade entre puissances nucléaires. Nous sommes dans une "crise des missiles de Cuba" au ralenti. L'instinct de survie et l'intelligence l'emporteront-ils sur le potentiel d'auto-destruction de l'humanité?
 
 


08h00: Les pertes kiéviennes des dernières 24 heures sont d’environ 700, et passent à ~19 500 tués/blessés graves/disparus.

09h00: 4 navires de patrouille de la police maritime chinoise sont passés au large des îles contestées de Senkaku dans la mer de Chine orientale. Le Japon considère cette zone comme ses eaux territoriales. 

N.B. Il y a un équilibre des puissances. L’agressivité chinoise empêchera le Japon d’aller trop loin dans l’hostilité aux Russes, même si les Américains y poussent les Japonais.

Les néo-nazis en Ukraine: un peu plus qu’une invention de Poutine

10h00: Voici la carte des votes en décembre 2019, lors d’une résolution présentée régulièrement au vote depuis quelques années à l’ONU pour “combattre la glorification du nazisme, du néo-nazisme et d’autres formes de racisme. La résolution, co-rédigée par plus de 60 pays, “exprime sa profonde inquiétude quant à la glorification, sous quelque forme que ce soit, du mouvement nazi, du néonazisme et des anciens membres de l’organisation Waffen SS“, notamment en “déclarant ou en tentant de déclarer que ces membres et ceux qui ont combattu la coalition anti-Hitler, collaboré avec le mouvement nazi et commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité participent aux mouvements de libération nationale“.

Les auteurs du document se disent également “profondément préoccupés par la fréquence accrue des tentatives et des activités visant à profaner ou à démolir les monuments érigés en souvenir de ceux qui ont combattu le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu’à exhumer ou à déplacer illégalement les restes de ces personnes“.

La résolution souligne également la préoccupation de l’Assemblée générale quant à l’utilisation par les groupes néonazis, ainsi que par d’autres groupes et individus épousant des idéologies de haine, des technologies de l’information, de l’Internet et des médias sociaux pour recruter de nouveaux membres, en ciblant particulièrement les enfants et les jeunes, et pour diffuser et amplifier leurs messages de haine.

Eh bien, qui vote contre ou s’abstient? A peu de pays près, l’actuelle coalition anti-russe. Les deux pays à voter contre sont….les Etats-Unis et l’Ukraine !   



Contrairement à ce que beaucoup croient, la présence d’éléments néo-nazis et fascistes dans une partie des troupes combattantes ukrainiennes ne relève pas seulement de la propagande russe. Et tout cela est bien documenté, comme dans le Thread qui suit (le lecteur doit être prévenu de la dureté de certains des contenus): 



12h00: Aperçu sur la bataille:

“-les forces Russes ont commencé à franchir la rivière Irpin au nord-ouest de Kiev, où les fortifications de la Seconde Guerre Mondiale gênent la progression.

– Les forces Russes prennent le contrôle de l’usine hydroélectrique du barrage Kakhovska (sud Ukraine, sur le Dniepr, il s’agit du deuxième “pont” permettant d’enjamber le Dniepr au nord de Kherson avant Zaporojie)

– L’antenne de diffusion de la télévision de la ville de Vinnitsa (centre du pays, partie ouest, entre la Moldavie et Kiev), a été détruite par un projectile Russe“.

14h00: Intéressante information sur la difficulté des Ukrainiens à lever des unités combattantes

A Zaporojie, les Ukrainiens, hommes de 18-60 ans, qui ne se sont pas présentés aux bureaux d’enrôlement pour rejoindre les combats, malgré la mobilisation, sont raflés dans les espaces publics pour être enrôlés de force. Les autres reçoivent des menaces de poursuites pénales.
Les hommes se cachent, mais ils doivent parfois aller faire des courses ou gagner un peu d’argent, et c’est à ce moment qu’ils se font prendre“.

15h00: Il n’y a pas d’affrontement direct sur le terrain entre des armées occidentales et la Russie. En revanche, la coalition euro-atlantique est bien, comme le disait Bruno Le Maire, dans une attitude de “guerre totale” avec la Russie. Le Maire parlait des sanctions économiques mais c’est vrai aussi sur le plan du trafic internet: 

Depuis le début de l’opération spéciale des forces armées russes en Ukraine, Google a considérablement réduit le trafic vers les médias russes qui diffusent un point de vue pro-gouvernemental.
Par conséquent, l’utilisateur ne dispose pas d’une image d’information adéquate, car l’accent est mis de manière significative sur les publications pro-occidentales.

Des publications russes aussi populaires que RIA Novosti, RT, TASS, Lenta.ru, Rossiyskaya Gazeta, Izvestia et Channel 5 sont tombées sous la censure cachée de Google.(…)

Les médias russes auraient perdu entre 90 et 95 % de leur trafic, et au plus fort de celui-ci, entre 95 et 99 %. Ainsi, pour les requêtes les plus populaires concernant l’opération spéciale, l’utilisateur recevra des informations provenant de publications pro-occidentales dans la majorité absolue. De cette façon, une image “correcte”, selon Google, du monde se forme dans la conscience publique“.

 

16h00: Les sanctions américaines vont-elles être contournées de tous les côtés ? L’Inde est, semble-t-il, sur le point d’acheter une quantité importante de pétrole à la Russie, à prix réduit. Et les Etats-Unis semblent ne rien vouloir – pouvoir? – faire contre.

Négociation Russie-Ukraine

17h00: Les négociations entre Russes et Ukrainiens semblent avancer. 

+ Lavrov cité par le Guardian): “Les négociations ne sont pas faciles pour des raisons évidentes. Mais néanmoins, il y a un certain espoir de parvenir à un compromis. (…) Le statut de neutralité est maintenant sérieusement discuté, ainsi que, bien sûr, les garanties de sécurité. C’est ce dont il est question actuellement dans les pourparlers. Il existe des formulations absolument spécifiques et, à mon avis, les parties sont sur le point de se mettre d’accord“.

+Zelensky (lui aussi cité par le Guardian): “Les réunions se poursuivent et, d’après mes informations, les positions adoptées lors des négociations semblent déjà plus réalistes. Mais il faut encore du temps pour que les décisions soient dans l’intérêt de l’Ukraine (…) Des efforts sont encore nécessaires, de la patience est nécessaire. (…) Toute guerre se termine par un accord“.

+ La Maison Blanche: “Le conseiller à la sécurité nationale, M. Jake Sullivan, s’est entretenu aujourd’hui avec le général Nikolay Patrushev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, pour réitérer l’opposition ferme et claire des États-Unis à l’invasion non provoquée et injustifiée de l’Ukraine par la Russie. M. Sullivan a clairement exposé l’engagement des États-Unis à continuer d’imposer des coûts à la Russie, à soutenir la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et à renforcer le flanc oriental de l’OTAN, en continuant de coordonner pleinement avec nos alliés et partenaires. M. Sullivan a déclaré au général Patrushev que si la Russie est sérieuse en matière de diplomatie, elle devrait cesser d’attaquer les villes et villages ukrainiens. M. Sullivan a également mis en garde le général Patrushev contre les conséquences et les implications d’une éventuelle décision russe d’utiliser des armes chimiques ou biologiques en Ukraine.”

Comme le commente Bhadrakumar sur Twitter: “Les Américains sont connus pour être mauvais perdants. Comme des enfants mauvais joueurs, FB et Twitter ne permettent pas l’accès aux rapports russes sur les conditions de reddition de l’Ukraine. Par pure gêne et fureur?  Alors, laissez-moi récapituler les termes de la reddition : 1. Neutralité totale pour l’Ukraine comme l’Autriche, pas d’adhésion à l’OTAN ; 2. Abandon de l’ukrainisation anti-russe (utilisation de la langue russe, etc.) par Kiev. 3. Reconnaissance de la Crimée comme partie intégrante de la Russie. 4..Acceptation de la souveraineté et de l’indépendance des deux républiques séparatistes du Donbass. 5. Rétablissement des frontières initiales des républiques du Donbass (qui incluent les ports de la mer Noire comme Marioupol) 6. Plafonnement des forces armées ukrainiennes à des niveaux acceptables pour la Russie. 7. Arrêt de la poursuite d’un programme clandestin d’armement nucléaire par Kiev. À mon avis, la Russie se serait contentée d’un accord de Minsk (Ukraine fédérée) à un moment donné (avant février), si ce n’était la stupidité et de l’arrogance des russophobes aux États-Unis, en particulier des néocons au sein de l’administration Biden (Blinken, Nuland au Département d’État ; William Burns, chef de la CIA). Quel stigmate pour la présidence Biden et quelle humiliation pour la puissance et le prestige des Etats-Unis ! “. 

18h00: Le Pape et le Patriarche Cyrille de Moscou se sont entretenus une heure et demi. 

Point stratégique

19h00: Excellente synthèse sur la situation militaire par Bhadrakumar – encore lui! 

Après avoir considérablement dégradé les capacités militaires de l’Ukraine, la Russie est prête à intensifier l’opération spéciale menant au tour de victoire. Moscou a donné des signaux dans ce sens.

Le signal le plus significatif est venu du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a déclaré lundi : “La Russie dispose d’un potentiel suffisant pour mener l’opération militaire spéciale en Ukraine. L’opération se déroule conformément au plan initial et sera achevée dans les délais et dans son intégralité.”
M. Peskov a laissé entendre qu’il n’était pas question d’arrêter l’opération prématurément. Il s’est exprimé au milieu des appels occidentaux au “cessez-le-feu”.

M. Peskov a révélé que le président Vladimir Poutine avait spécifiquement ordonné aux forces armées de s’abstenir de lancer un assaut immédiat sur les villes, y compris Kiev, afin d’éviter de lourdes pertes civiles. L’opération a donc pris en compte la réalité du terrain, à savoir que les groupes extrémistes néonazis avaient déployé des armes dans des zones résidentielles densément peuplées.

Cela signifie que la tactique s’est réduite à “travailler avec des armes modernes de haute précision, en ne frappant que les infrastructures militaires et d’information”. De toute évidence, cela explique également le rythme lent et la faible intensité des opérations entrecoupées d’accalmies dans les combats, ainsi que la tactique consistant à encercler les grandes agglomérations au lieu de les attaquer de front.

Toutefois, selon M. Peskov, maintenant que les grandes agglomérations ont été encerclées, les forces militaires “n’excluent pas” de prendre les villes ukrainiennes sous leur “contrôle total”. Par ailleurs, le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konashenkov, a déclaré dimanche : “Au total, 3 736 installations de l’infrastructure militaire ukrainienne ont été neutralisées, 100 avions et 139 drones ont été détruits, ainsi que 1 234 chars et autres véhicules blindés, 122 systèmes de roquettes à lancement multiple, 452 armes d’artillerie de campagne et mortiers, et 1 013 unités de matériel militaire spécial. (…)
Si l’on considère que la coalition dirigée par les États-Unis, composée de 177 194 soldats et soutenue par une force aérienne massive, a mis plus de quarante jours pour prendre l’Irak en 2003, les Russes ont élaboré une stratégie brillante. (…)
Du point de vue ukrainien, la partie la plus difficile est sur le point de commencer. La ville portuaire de Mariupol, dans le sud du pays, ne peut pas tenir plus longtemps. Pratiquement tous les emplacements de tir que les néo-nazis avaient créés dans les banlieues de Marioupol ont été détruits. Les forces spéciales russes ont éliminé les principales forces néo-nazies retranchées dans les zones résidentielles du périmètre de la ville.

La chute de Marioupol sera un tournant. Elle libérera les forces russes qui pourront poursuivre leur route vers la ville de Zaporojie et Dniepropetrovsk, le pivot sur le fleuve Dniepr qui contrôle les approches sud de Kiev. De même, les attaques russes de Kherson vers Nikolaïev pourraient reprendre au sud en vue d’encercler Odessa, le joyau de la couronne sur la côte de la mer Noire.

Entre-temps, les mercenaires occidentaux ont eu un avant-goût de ce qui les attend lors de l’attaque au missile de croisière menée dimanche avant l’aube contre une base militaire ukrainienne située à moins de 20 km de la frontière polonaise. (Le compte rendu russe indique que 180 mercenaires étrangers ont été tués)

Forces et faiblesses de l’armée russe

21h00. Un ami officier me signale une remarquable analyse des forces et des faiblesses de l’armée russe: 

+ “Cette guerre est la plus grande guerre depuis les deux guerres du Golfe. C’est la première guerre de cette taille avec deux belligérants aussi forts et disposant d’autant d’hommes et d’équipements.

La comparaison avec l’opération Desert storm démontre que la coalition ayant gagné la guerre était supérieure en nombre et en matériel que l’armée russe engagée le 24 février. De son côté l’armée irakienne était équivalente en nombre d’hommes que l’armée ukrainienne mais manquait de compétences tactiques et de coordination (…). L’Irak avait moins d’avions, moins d’hélicoptères, pratiquement pas de moyens de guerre électronique et n’avait accès à aucune aide extérieure.

L’armée ukrainienne avait aussi mis plusieurs années à construire une industrie militaire acceptable et à bâtir une défense en profondeur protégeant le Donbass, Kharkov et Kiev d’attaques venant de Russie. Cette défense en profondeur était constituée d’un réseau de tranchées dans le Donbass, de garnisons fortifiées, de moyens de renseignement électronique puissants et bien utilisés et d’obstacles physiques empêchant une éventuelle progression éclair russe”.

+Première observation L’armée russe n’a pas engagé ses équipements les plus modernes. (…) Une explication pourrait-être le fait que l’armée russe, sachant qu’elle ferait face à une défense ukrainienne très importante, a voulu exposer lors de la première vague d’invasion des équipements plus anciens, largement amortis et récemment rénovés. (…) On constate (…) qu’il y a eu destruction de véhicules de combats aux 2/3 datant de l’URSS, les plus modernes ayant été relativement épargnés.

+Deuxième observation. Il y a un changement doctrinal au sein des forces terrestres russes, les méthodes du rouleau compresseur précédé d’un travail d’artillerie n’est plus d’actualité, la Russie fait face à une catastrophe démographique et essaye de s’adapter à cette nouvelle donne. Il semble donc que le mot d’ordre est la survivabilité du soldat, on peut vérifier cela en regardant les statistiques des pertes russes documentées :

59% des pertes en véhicules ont été des abandons, des pannes ou un endommagement de la structure par des tirs. 41% des pertes sont donc dues aux combats (3.5% dues aux drones Bayraktar TB2).

Pour augmenter la survivabilité des soldats, l’armée russe compte de plus en plus sur le transport blindé et de moins en moins par le transport par camion qui est dévolu au cargo et aux deuxièmes lignes

+ Troisième observation

L’assaut contre l’aéroport de Gostomel (Antonov) puis la jonction avec les forces à terre ont été très cher payé par les troupes parachutistes (VDV) russes. (…)

+Quatrième observation

Les munitions de longue portée et de haute précision ont connu beaucoup de succès. La Russie a utilisé plus de 700 missiles tirés de plateformes se trouvant en mer ou en Russie/Biélorussie pour frapper des cibles sur l’ensemble du territoire ukrainien.

Il s’agit essentiellement de missiles Kalibr tirés de navires en Mer Noire et de missiles Iskander tirés dans leur deux versions : balistique avec le missile 9M723 et de croisière 9M729.

Sur des distances plus courtes, l’armée russe a pour la première fois utilisé des roquettes de haute précision 9M544/9M549 à partir de MLRS Tornado qui ont une portée de 90 Km et qui sont à guidage GNSS.

Il faut néanmoins noter que la Russie a échoué à détruire l’ensemble des aérodromes militaires ukrainiens dont certains continuent à opérer au profit de l’armée de l’air ukrainienne avec un certain succès.

+ Cinquième observation. On note aussi le sérieux handicap et l’énorme retard qu’ont les russes sur l’ensemble des aviations modernes avec l’absence de Pods de désignation, permettant les frappes de précision à très longue distance, qui réduisent les pertes et les prises de risques inutiles. (…)  Mais malgré le nombre de pertes élevés, l’armée russe demeure dans les statistiques des pertes de la coalition contre l’Irak ou celle de la guerre de l’OTAN contre la Serbie. (…)

L’armée de l’air russe accuse un sérieux retard dans les domaines de la visée à haute précision et à distance et continue à utiliser des munitions dépassées. Cette stratégie expose les équipages et a contribué à la majorité des pertes.

On note aussi l’absence de petites bombes à guidage intelligent (…).

Sur un plan plus opérationnel on note la pauvreté, côté russe, de la couverture aérienne des troupes au sol et l’utilisation de l’évacuation sanitaire héliportée (seul cas documenté à Gostomel).

Sur un autre plan, il faut noter que l’aviation russe utilise des stratagèmes pour découvrir les positions de la DAT ukrainienne et de ses radars en s’appuyant sur des leurres constitués de cibles volantes Eniks E95 et même en imitant l’armée azérie en transformant des vieux bi-plans AN-2 en drones.

L’utilisation des drones au combat a été marginale, très peu de vidéos ont montré des attaques complexes réalisées par des drones sauf celles avec des Orion.

Note positive, le système de défense active President S a montré son efficacité sur les hélicoptères russes ce qui a permis de minimiser les pertes au regard du nombre et de la vigueur de l’engagement anti-aérien ukrainien. (…)

Sixième observation

(…)  Sur le plan stratégique, l’armée russe n’a en aucun cas détruit l’infrastructure énergétique ni même les réseaux de télécommunications, comme le font systématiquement les Etats-Unis lors de leurs guerres. On note aussi qu’il n’y a pas de volonté de la part de la Russie d’écraser sous un tapis de bombes tout ce qui bouge en Ukraine“. 

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