L’incroyable rumeur courait depuis plusieurs jours : Sophie Petronin est donc bien retournée d’elle-même dans le pays où elle avait été prise en otage et délivrée par la France.
Les Français s’en souviennent. Après quatre années de détention par un groupe djihadiste au Mali, la dernière otage française dans le monde débarquait, le 9 octobre 2020, à l’aéroport de Villacoublay.
Elle était accueillie en grande pompe par Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. On se souvient des retrouvailles poignantes, lors de son arrivée sur le tarmac de l’aéroport, avec son fils qui avait remué ciel et terre pour faire libérer sa mère de 75 ans.
Cette émotion palpable fait place, aujourd’hui, à une incompréhension et une indignation nationales. Quelle mascarade ! Les scènes d’effusion larmoyante occultaient donc la navrante réalité : le fanatisme humanitaire de cette femme complètement « retournée », comme disent les services secrets, par l’idéologie islamiste.
Déjà voilà plus d’un an, à peine avait-elle posé le pied sur notre sol français que Sophie Pétronin exprimait le vif désir de retourner sur la terre de sa captivité, le Mali. Ses premières déclarations sur le tarmac ne laissaient présager rien de bon. « Pour le Mali, je vais prier, implorer les bénédictions et la miséricorde d’Allah, car maintenant je suis musulmane. Vous dites Sophie mais c’est Mariam que vous avez devant vous », déclarait Sophie Pétronin, vêtue d’un voile blanc.
Au lieu de témoigner sa gratitude envers les forces militaires qui ont organisé sur le terrain son rapatriement au péril de leurs vies, elle revendiquait sa conversion à la religion de ses ravisseurs qu’elle considérait comme des militaires et non des djihadistes. Dans son esprit, sa détention n’était autre qu’une « retraite spirituelle ». Quelle indécence au regard des milliers de civils maliens massacrés et des femmes violées !
La décence ne fait pas partie des qualités de cette humanitaire aveuglée par ses convictions. Rappelons que son rapatriement fut l’objet de sombres tractations : 200 djihadistes avaient été libérés et dix millions d’euros auraient été versés (par le Vatican, selon le JDD, qui précise que « parmi les deux otages italiens libérés figurait le prêtre Pier Luigi Maccalli »). Autant dire que cette contrepartie révoltante allait rendre encore plus périlleuse l’opération Barkhane, opération militaire menée au Sahel et au Sahara depuis 2014 par l’armée française pour lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes. Cinquante-trois soldats français y ont perdu la vie depuis 2016, le dernier soldat est décédé il y a trois semaines. Mais Sophie Pétronin s’en contrefiche. Un an plus tard, la voilà repartie. Elle avait prévenu, elle l’a fait, avec l’aide de ce fils qui semblait si ému de la revoir.
Le propre des fanatiques, c’est qu’ils vont jusqu’au bout de leur combat, peu importent les conséquences, et au péril de leur vie. Laquelle, d’ailleurs, n’a plus de valeur au regard de la grandeur indépassable de la cause qu’ils défendent. Sophie Pétronin campe une de ces fanatiques qui cumulent un humanitarisme aveugle et le syndrome de Stockholm.
Des militaires qui risquent leurs vies, une rançon payée qui a très certainement aidé à financer le terrorisme islamiste, tout cela aura servi à récupérer une fanatique décidée à retourner sur les lieux de son enlèvement. Si Sophie Pétronin se fait de nouveau enlever, il serait irresponsable de déployer autant de moyens pour la libérer. Un otage libéré qui retourne sur les lieux de son enlèvement ne doit pas bénéficier, une seconde fois, de la protection de la nation. Si, chère Sophie Pétronin, vous aimez tellement vos bourreaux, restez avec eux. Vous ne nous manquerez pas.
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