par 13 Avr 2021 |
| « Paris : 77 millions d’euros de loyers impayés chez trois bailleurs sociaux »C’est le titre de cet article du Parisien qui nous apprend que 23 000 locataires sont endettés chez Paris Habitat. « Le plus important bailleur de la capitale a des impayés de loyers de 50 millions d’euros ! Les sommes dues par les ménages les plus « dans le rouge » devraient être effacées ».
« Les chiffres sont vertigineux. Vingt-trois mille locataires logés dans le parc social Paris Habitat sont endettés. Vingt-trois mille ménages ne sont pas à jour de leur loyer. Dans ce chiffre, il y a près de 800 foyers identifiés, dont l’ardoise oscille entre 12 000 euros et 40 000 euros. Au total, le plus gros bailleur de la Ville de Paris, riche de 120 000 logements, affiche 50 millions d’euros d’impayés de loyers ».
Autant dire compte tenu du montant des loyers HLM que ceux qui doivent 40 000 euros ne les doivent pas d’hier, et que le covid à bon dos. Pour les autres, c’est autre chose bien évidemment et là la crise sanitaire joue un rôle majeur dans la précarisation de nos concitoyens les plus fragiles, car ils ne l’étaient pas forcément avant. Ils le sont devenus avec la crise sanitaire.
« En trois ans, ses impayés ont augmenté de 15 millions d’euros. Le 31 mars 2018, la somme s’élevait à 35 millions d’euros. Il n’y a cependant pas eu, cette année, davantage de locataires endettés. Ce qui a augmenté, c’est « l’ardoise » de ceux qui sont le plus en difficulté financière ».
« La RIVP et Elogie-Siemp, les deux autres bailleurs de la ville de Paris sont également « dans le rouge ». Ils affichent respectivement 17 millions d’euros et 10,1 millions d’euros d’impayés de loyers ».
« La crise sanitaire a eu des conséquences financières et a donc touché les locataires HLM pas seulement parisiens mais sur toute la France, recadre-t-on à l’AORIF, l’association qui rassemble les organismes franciliens de logement social. Les bailleurs nous ont dit qu’ils voyaient arriver des profils de locataires endettés qu’ils ne voyaient pas avant : artisans, commerçants, autoentrepreneurs. Beaucoup de bailleurs ont d’ailleurs mis en place, dès le premier confinement, des cellules sociales sur les impayés pour aider les « primo-débiteurs » à trouver des solutions. »
Si en un mois avec l’échelonnement de la dette, les aides sociales, la proposition de logements moins chers, une place en résidence personnes âgées du CASVP (centre d’aide sociale de la ville de Paris), hébergement en foyers… « Paris Habitat a réussi à faire sortir de la situation d’impayés 1 368 locataires ».
En revanche, la situation des plus endettés s’est invitée au dernier conseil d’administration (CA) du 1er avril. « Nous avons des familles dans une situation aussi dégradée psychologiquement que matériellement », s’est ému Jean-Jacques Anding, représentant les locataires pour la CLCV qui souhaitait « une exonération de la dette pour un certain nombre de familles, dans la mesure où elles ne sont pas de mauvaise foi ».
Au final, un « fonds d’aide pour les locataires en impayés de loyers » pour une durée de 1 an a été créé. Ne sont donc pas éligibles les locataires « de mauvaise foi », c’est-à-dire ceux qui refusent d’ouvrir leur porte depuis des années au gardien, aux services sociaux, ceux qui causent des troubles de jouissance, ceux qui sont non-titulaires d’un bail en cours ou d’un bail résilié, ceux qui sont suspectés de trafic de stupéfiants…
Alors il y a de fortes chances et c’est une bonne chose que les bailleurs sociaux parisiens réussisent à tenir l’objectif de zéro expulsion de locataires de bonne foi.
C’est très bien.
On ne peut que s’en féliciter.
Mais on doit surtout voir que la machine à fabriquer des pauvres dans notre pays tourne à plein régime et que nous avons atteint le stade, où tout l’argent des riches, n’est en aucun cas suffisant pour payer tous les pauvres.
Nous sommes face à un monumental problème de modèle économique conséquence de 40 années de laxisme, de découpe de notre pays, de nos industries, de délocalisation et d’une mondialisation destructrice sans même parler de la crise sanitaire qui achève la bête déjà bien mal en point.
Charles SANNAT
Source Le Parisien.fr
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