Il reste, certes, un an à courir avant la présidentielle du printemps 2022, mais les rings sont déjà prêts à accueillir les sélections.
Ouverture du tournoi hier soir, sur France2, avec Marine Le Pen et Gérald Darmanin, et sur C8 avec un Mélenchon seul face à une brochette d’éditorialistes bien choisis.
En cette phase de poules éliminatoires, il convient de faire bonne figure. Le combat va être long, pas question de tomber dans les traquenards de l’adversaire ni de dilapider ses forces dès les premiers rounds. Hélas, c’est comme au foot avec la recherche du match nul : ça manque singulièrement d’intérêt, mais bon… il faut pouvoir tenir dans la durée et un an de campagne, c’est long !
La politique est un sport de haut niveau où le dopage et la triche ne sont pas interdits, loin de là. Les candidats sont entraînés, ont leurs coachs : répétition, articulation, concentration… Gare à ne pas se casser la voix comme le jeune Macron de 2017, et gare à ne pas grimper dans les tours à la première provocation.
C’est là le point faible de Mélenchon : il est atrabilaire, irascible si vous préférez. « Quelqu’un d’atrabilaire est prompt à se mettre en colère ou à montrer de la mauvaise humeur », dit le dictionnaire. Synonymes : acariâtre, acrimonieux, coléreux, bilieux, etc. Tout Jean-Luc, en somme. Un caractère sur lequel il s’est forgé un personnage de grande gueule qui, jusqu’à l’épisode du « La République, c’est moi ! », lui avait plutôt réussi. Mais voilà, tout est question de dosage. Il faut savoir jusqu’où ne pas aller trop loin tout en se démarquant du voisin qui vous colle à la culotte.
Alors, il a eu peur, l’ami Mélenchon, et s’il a accepté de passer, jeudi soir, sur le gril dans « Balance ton post ! », l’émission de Cyril Hanouna, il y a posé une condition : exclure Éric Naulleau de l’équipe des chroniqueurs.
La production a d’abord nié, puis Hanouna l’a reconnu : « Monsieur Mélenchon est le premier homme politique qui a accepté une invitation de ma part dans une de mes émissions, donc… c’est vrai que c’est déjà louable de sa part. » Il va le voir cinq minutes avant l’émission dans sa loge, en tête-à-tête, pour sonder les cœurs, savoir enfin QUI est l’homme Mélenchon, dit-il. « Et puis nous rentrerons dans l’arène et tous les éditorialistes seront là. Tous… sauf un. Éric Naulleau ne sera pas là ce soir. Jean-Luc Mélenchon n’a pas souhaité qu’Éric Naulleau participe à l’émission. C’était la seule condition. Sinon, on peut lui parler de tout, il répondra à tout, on peut lui poser toutes les questions qu’on veut. »
Il paraît que Naulleau l’a mal pris. Il faut dire que ces deux-là ne s’aiment pas et que Naulleau a un passé de pugilat avec La France insoumise, qu’il accuse aisément de menées « indigénistes ». Entre autres.
Hanouna est donc allé trouver Mélenchon dans sa loge comme il l’avait annoncé. Le tête-à-tête a été filmé. Mélenchon nous a ouvert son petit cœur blessé : « Je ne veux plus être dans des traquenards, des failles qui n’ont aucun sens. Éric Naulleau, et c’est son droit, est extrêmement agressif contre moi et même injurieux. […] Je n’avais pas envie d’avoir sur le plateau une espèce de charge ennemie. Même s’il y a dix personnes, s’il y en a une qui est comme ça, vous le sentez. Et ça perturbe. Et puis, je n’avais pas envie d’avoir un accrochage avec lui sur un mode personnel. Imaginez qu’il m’ait agressé en me disant “Vous êtes le Führer !” Je ne voulais pas ça… »
Arrête, Jean-Luc, je pleure !
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