Comme je vous le disais il y a un mois, Michel Barnier, tout auréolé de sa minute de gloire médiatique en tant que négociateur du Brexit, se prépare pour 2022.
Après l’épisode 1 des préliminaires, « je suis là pour servir mais je n’ai pas d’ambition », voici donc la saison 2 : « je m’organise et je le fais savoir ».
Le pas a été franchi au palais du Luxembourg, dernier bastion LR de la République et véritable pépinière de jeunes (ou moins jeunes) pousses présidentielles. Après Bruno Retailleau, officiellement candidat à la candidature, et le président du sénat, Gérard Larcher, qui entretient son profil de « recours », voici donc Michel Barnier. Auditionné par le groupe des sénateurs LR, la semaine dernière, il a choisi la fin de la réunion pour déposer son deuxième petit caillou blanc. Interrogé par le sénateur de Paris Philippe Dominati sur ses intentions, une fois sa mission européenne achevée, dans quelques semaines, Michel Barnier a lâché le « oui » tant attendu. L’auditoire LR a salué l’engagement par des applaudissements nourris, rapporte le JDD. Et le questionneur Philippe Dominati a donné des précisions sur l’état d’avancement du plan Barnier : « Il a dit qu’il s’organisait. » Pour le troisième épisode, il vous faudra attendre le 16 février, date à laquelle Michel Barnier a rendez-vous avec les députés LR.
Donc, si on compte bien, dans la galaxie LR, on devrait arriver à une dizaine de prétendants.
Dans le désordre : Bertrand, Pécresse, Barnier, Larcher, Retailleau, mais aussi David Lisnard, Rachida Dati, qui vient de déclarer avoir « un rôle à jouer pour 2022 ». Mieux, elle a livré son analyse sur cette multiplication de candidatures : « À droite, nous n’avons pas de divisions de fond, nous avons le même socle idéologique, les mêmes convictions. Après, c’est l’incarnation, mais aucun candidat potentiel à droite ne dénigre le voisin, ça n’existe plus. […] À un moment donné, une personnalité s’imposera et tout le monde se rangera derrière cette personnalité, nous sommes tous en connexion. »C’est une façon de dire que LR, depuis des années, n’a plus ni chef ni doctrine. Et avec le dépeçage de son électorat vieillissant par Macron et la droite de la droite, guère d’avenir électoral.
Tout cela, Éric Zemmour l’a depuis longtemps compris. Et lui aussi se préparerait à 2022. C’est L’Express qui, dans une grande enquête en trois volets, révèle les dessous de ses préparatifs. « Éric Zemmour consulte, laisse ses soutiens s’organiser, et prépare le terrain. » L’hebdomadaire a sondé Robert Ménard : « Je ne l’ai jamais senti aussi près de franchir le pas qu’aujourd’hui. » L’intéressé lui-même a laissé le politologue Alain Duhamel redire ce que nous constatons tous : « Il est clair qu’il y a une fraction de la droite classique et une fraction, aussi, de l’extrême droite qui n’est pas satisfait (sic) du casting qui lui est proposé. Dans ces cas-là, on cherche ailleurs. »
À ceux qui se désespèrent à la perspective du remake annoncé Macron-Le Pen (un sondage réalisé du 5 au 8 février par l’IFOP pour Le Figaro indique que 70 % n’en veulent pas) ou du retour de la gauche vert-rouge ou de l’apparition de doublures de Biden ou de Trump pour 2022, l’éventuelle candidature d’Éric Zemmour pour 2022 vient signifier que la France est capable d’autre chose. Auteur du Suicide français, dont nous constatons tous les jours la réalité, il avait intitulé l’une de ses dernières émissions, en débattant avec Michel Onfray, « Le Génie français ». Tout un programme.
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