En février dernier paraissait un livre qui jetait un gros pavé dans la mare des municipales.
Sous le titre Le Maire et les Barbares, la journaliste Ève Szeftel dénonçait « ces élus qui ont vendu leur âme », achetant, selon elle, une prétendue paix sociale en offrant postes en mairie et subventions à des associations où prospèrent voyous et islamistes – ce sont souvent les mêmes.
Était particulièrement visé, dans ce livre, le patron de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, ex-maire de Drancy et député de Seine-Saint-Denis. La journaliste allait même jusqu’à faire état d’une étrange complaisance de l’édile envers l’entourage du gang des barbares, notamment une certaine Lynda Benakouche, épouse de Jean-Christophe Soumbou.
Petit retour en arrière : le gang des barbares est cette équipe qui, en janvier 2006, a enlevé, torturé puis assassiné Ilan Halimi.
Lynda Benakouche est la très influente épouse de Jean-Christophe Soumbou. Une dame très prisée de la mairie, mais si Jean-Christophe Lagarde l’a côtoyée, c’était en quelque sorte à l’insu de son plein gré, si l’on en croit son avocat. Indigné, il déclarait en effet au Parisien, en février dernier : « C’est dément de penser que Jean-Christophe Lagarde ait voulu financer des gens proches du gang des barbares. Pourquoi pas Al-Qaïda ! […] Il a rencontré Lynda Benakouche deux fois pour son projet sur la Maison des parents et pour un logement, car elle se présentait comme une femme isolée. Il ignorait qu’elle était la compagne de l’un des membres du gang des barbares. Je doute que cela ait été connu avant juin 2014. »
Nous aussi, on doute. Car Le Parisien le rappelle aujourd’hui : si l’UDI a perdu la mairie de Bobigny, c’est bien parce que ses adversaires ont fait campagne autour cette histoire. Car, « au-delà de la condamnation de son époux, [Lynda Benakouche] a fait l’objet de trois admonestations de la préfecture de Seine-Saint-Denis au sujet de son emploi. Par trois fois, sous la mandature UDI, entre 2014 et 2020, les services de l’État ont pointé ses qualifications inférieures à celles exigées pour l’emploi occupé » (agent d’animation au service des sports). La chambre régionale des comptes avait, d’ailleurs, « épinglé Lynda Benakouche dans le lot des agents surpayés au regard de leurs compétences. À chaque fois, la municipalité lui a refait un nouveau contrat, et, juste avant le premier tour des élections, l’a même “stagiairisée” — ouvrant la voie à un statut de fonctionnaire », écrit le quotidien.
Lynda Benakouche était ainsi devenu durant la campagne d’Abdel Sadi un “argument anti-UDI”. Le nouveau maire communiste allait jouer les Monsieur Propre, on allait voir ce qu’on allait voir.
Abdel Sadi est allé à la fête du quartier de l’Abreuvoir, à Bobigny. A posé pour un selfie avec Lynda Benakouche et, tout fier, a posté la photo sur Facebook. C’est parce qu’il est pour une « politique d’apaisement », dit son directeur de cabinet.
Bref, les indignations, c’était bon pour la campagne électorale.
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