De Jacques de Guillebon
19 juin 2020
Depuis hier matin, jeudi 18 juin, la couverture de L’Incorrect devrait être affichée sur de nombreux kiosques de Paris et de sa banlieue, et ce pendant quatre jours.
Nous avions pris cette décision et parce que nous étions fiers de cette Une et parce que ce nous semblait une contribution normale à l’effort économique fourni par les kiosques et les maisons de la presse qui avaient subi de plein fouet le conséquences du confinement.
Las. Nous avons été censurés.
Censurés non pas même par une décision de l’État ou sur instigation d’une quelconque association gauchisante ennemie de la liberté comme ce pays en compte encore trop : non, censurés par le principal propriétaire de kiosques dans la région parisienne qui dispose d’un quasi-monopole de fait, Mediakiosk, filiale du géant JC Decaux.
Ce Mediakiosk qui proclame fièrement sur son site internet que le kiosque est « essentiel au maintien de la presse écrite en centre-ville, symbole de la liberté d’expression » n’hésite pourtant pas dans le même temps à refuser l’affichage qui lui déplaît idéologiquement.
Nous avions pourtant un contrat avec Mediakiosk et nous l’avons réglé en conséquence.
Et sans même prendre la peine de nous avertir, cet acteur central de la diffusion de la presse écrite, laquelle est déjà à la peine depuis plusieurs décennies, se change en professeur de vertu, en inquisiteur, en censeur à la petite semaine.
Cinq ans après Charlie hebdo, et quoi que proclament les bonnes âmes des terrasses, rien n’a changé. Ou plutôt si, tout a changé : on ne tombe plus sous les balles de terroristes musulmans, heureusement ; mais le petit kapo du treizième étage d’une tour de la Défense se charge de nous réduire au silence.
Chers lecteurs, chers abonnés, ne nous faites pas taire ! Aidez-nous à passer outre cette censure, et la meilleure façon reste d’acheter ce numéro, de le lire et de le faire lire. Alors, en connaissance de cause, on pourra commencer à nous critiquer si nous nous sommes trompés.
Alors même que la loi Avia vient d’être heureusement censurée par le Conseil constitutionnel et que le fantôme d’une censure d’État reculait, c’est comme en tout temps de collaboration un citoyen anonyme qui se charge motu proprio d’éteindre les idées hardies.
Il faut croire qu’il y a des sujets tabous dans cette société « ouverte » ; qu’il est impossible d’évoquer la remigration sans subir des foudres incultes.
Notre couverture ne tombe évidemment pas sous le coup de la loi.
L’Incorrect peut de toute façon se vanter, en trois ans d’existence, de n’avoir jamais été condamné à aucun titre, ni d’avoir jamais répandu aucune fausse nouvelle.
C’est pour nous un point d’honneur que de n’écrire que la vérité, et toujours dans le respect des personnes.
Aussi cette censure est-elle bien entendu sans objet autre que celui d’effacer nos idées.
Mais ça ne marchera pas.
Chers lecteurs, chers abonnés, ne nous faites pas taire !
Aidez-nous à passer outre cette censure, et la meilleure façon reste d’acheter ce numéro, de le lire et de le faire lire.
Alors, en connaissance de cause, on pourra commencer à nous critiquer si nous nous sommes trompés.
En attendant que le tribunal nous rende justice, ruez-vous donc, s’il vous plaît, plus que jamais dans les kiosques, les relais et les maisons de la presse.
our que liberté continue. Merci d’avance.
Jacques de Guillebon
Directeur de la rédaction
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