De
courageux révolutionnaires ont « bâché » de noir, le jeudi 18 juin, la
statue du maréchal Gallieni (1849-1916) qui se dresse place Vauban, dans
le VIIe arrondissement de Paris.
Un acte «
artistico-politique » revendiqué par l’ex-footballeur Vikash Dhorasoo,
reconverti dans le militantisme antiraciste.
Joseph Simon Gallieni, figure doublement insupportable aux belles
âmes contemporaines, puisque militaire et administrateur colonial
français qui fut notamment gouverneur de Madagascar.
C’était au temps
des empires et des conquêtes, un temps passé qui ne passe plus. Les
belles âmes en question ont donc commencé par taguer sa statue :
« Déboulonnons le récit officiel. »
Puis on a débaptisé sa station de métro, à Bagnolet, où des militants
communistes et écologistes ont apposé les noms de Josette et Maurice
Audin,
« figures communistes et militants anticoloniaux ».
Troisième étape, donc, le voile noir de la honte sur l’Histoire de France :
« Il
nous faut revisiter notre histoire et notre mémoire. Sadiq Kahn, le
maire de Londres, a annoncé la création d’une commission pour réfléchir à
la diversité nouvelle des statues, des noms de routes et d’espaces
publics dans la capitale britannique. Nous devons faire la même chose en
France », a déclaré Vikash Dhorasoo, ci-devant candidat à la mairie de Paris sur la liste de La France insoumise, précise
Regards.fr.
Le magazine
Regards, relais médiatique du PC, était sur
place pour recueillir la bonne parole, notamment celle de Françoise
Vergès, grande militante anticoloniale s’il en est :
« On doit aller plus loin : on doit déboulonner les statues », dit-elle,
«
rendez-vous compte : cette statue de Gallieni est un affront qu’une
plaque ne peut laver. Cette statue, c’est un hommage au viol, au vol et à
la soumission. Nous devons nous interroger sur ce qui nous a poussés à
en faire un héros national. Ce n’est pas une statue, c’est un choix
politique et émotionnel. »
Il est toujours intéressant de savoir qui parle, et d’où il/elle
parle, comme disent les historiens-politologues-sociologues, pour
reprendre les multiples casquettes de Mme Vergès.
Une dame qui fut
« experte transversale », dans le cadre des états généraux de
l’outre-mer.
Françoise Vergès, donc, nièce de l’avocat Jacques Vergès et fille de
Paul Vergès, recordman de France de la longévité en politique (61 ans de
mandats divers et variés), descendante d’une dynastie qui a régné sur
La Réunion pendant des décennies.
Les Vergès sont des notables
communistes, Paul ayant fondé le Parti communiste réunionnais.
Se
pencher sur l’histoire familiale est, toutefois, riche d’enseignements…
On n’est pas chez les pouilleux.
Raymond Vergès, grand-père de
Françoise, était consul de France au Siam lorsqu’il eut deux enfants
d’une institutrice vietnamienne.
C’est lui le
« fondateur de cette dynastie politique communiste réunionnaise »,
dit un de ses biographes.
Une famille fort intéressante, au demeurant,
enracinée depuis un siècle à La Réunion.
Prospère, très riche en terres
dont elle dispose, d’ailleurs, toujours.
Le népotisme anticolonial sévissant aussi chez les communistes, Paul
Vergès (condamné en 1947 à cinq ans de prison pour homicide involontaire
sur Alexis de Villeneuve, un adversaire politique de son père) finit sa
carrière réunionnaise dans un climat houleux, violemment critiqué pour
avoir, durant son mandat, casé son fils à la vice-présidence du conseil
régional et sa fille Françoise à la direction de la Maison des
civilisations et de l’unité réunionnaise.
Le « machin » ne vit jamais le
jour, mais les salaires – fort élevés – étaient bien réels.
Avec une telle famille, on comprend pourquoi elle figure, depuis mai
2017, à la tête du groupement d’intérêt public dénommé « Mission de la
mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions ».
Marie Delarue
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