Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Quand la responsabilité sociale des entreprises mène à la dictature de la pensée !
On n’est pas un peu libre comme on n’est pas un peu enceinte ou un peu mort. On l’est ou on ne l’est pas.
Ces derniers temps, dans ce monde devenu totalement fou et qui ne répond qu’aux émotions les plus vives, des entreprises considèrent qu’il faut boycotter Facebook par exemple par ce que le réseau social ne lutterait pas suffisamment contre les propos racistes.
Du coup les grandes entreprises sont de plus en plus nombreuses à retirer les budgets publicitaires confiés à Facebook par exemple.
Ainsi dans la folie actuelle, Coca, parangon de vertu bien évidemment, ne veut plus faire de publicité, L’Oréal supprime les mots « blancs » et « blanchissant » de ses produits.
Nous sommes en plein délire.
Le racisme c’est quoi ?
Voilà ce que dit le Larousse. Faisons simple.
« Idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » ; comportement inspiré par cette idéologie.
Attitude d’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes »
Un produit qui blanchit n’est pas raciste et ne postule aucunement une hiérarchie entre les groupes humains où tel groupe serait supérieur à tel autre.
Les lessives ne vont donc plus pouvoir laver plus blanc que blanc et j’attends avec impatience les nouvelles publicités pour les lessives qui vont laver plus noir que noir…
Laurent blanc devrait s’appeler comme Michel Noir…
D’ailleurs les Mercedes en Formule 1 seront noires pour la prochaine saison… elles n’étaient pas blanches, mais j’en déduis que toutes les voitures blanches de société sont racistes…
Je suppose que les blancs d’œufs sont encore plus racistes que les « jaunes » bien que je n’en sois pas certain…
Nous nageons en pleine folie collective.
Et tout cela pose de vraies questions démocratiques.
Personne n’a voté pour Coca-Cola, et le métier de Coca-Cola c’est de vendre des sodas très chers, fabriqués en ponctionnant gratuitement dans les nappes phréatiques et ces boissons sont généralement mauvaises pour la santé.
En termes de responsabilité sociale, donc Coca-Cola pourra repasser, mais cela n’étouffe pas son management de s’acheter des vertus à bons comptes.
Coca donc va lutter contre le racisme en retirant ses budgets publicité à Facebook et en exigeant que le réseau de Mark Zuckerberg mette en place une véritable police privée de la pensée, car qui peut s’arroger le droit de savoir ce que l’on a le droit de penser ou de dire ?
Ne vous méprenez pas sur ce je dis.
Je ne justifierais aucun propos haineux, abjects ou débiles.
Ils sont haineux, abjects et débiles et l’on ne construit rien en étant haineux, abject et débile.
Il y a des choses simples à comprendre.
Celui qui écrit une insulte raciste du type « sale suivi de la couleur concernée » sait très bien qu’il écrit un propos raciste.
Celui qui le lit sait que c’est raciste et celui qui doit éventuellement le modérer et le censurer sait aussi que c’est raciste.
Tous les jours ce type de message est posté dans les commentaires, et ils ne sont évidemment jamais publiés sur ce site.
Le problème ce ne sont pas les cas simples, le problème c’est tout le reste.
Les entreprises n’ont pas à se mêler du débat politique public.
Vous avez là un conflit d’intérêt objectivement monumental.
Les entreprises privées sont là pour délivrer de la valeur à leur actionnaires, elles ne sont pas là pour définir le bien ou le mal.
En cette période de pandémie, imaginez une seule seconde qu’on laisse aux laboratoires pharmaceutiques le droit de décider des traitements à donner aux malades ?
Déjà que même sans ce droit, ils le prennent parfois allègrement ! Imaginez les dérives.
Ensuite, aujourd’hui nous parlons du racisme, mais plus généralement, et c’était le sens de la loi Avia, des propos dits « haineux » ce qui ne veut strictement rien dire.
Cela ne veut tellement rien dire que tout désaccord peut-être qualifié de haineux.
Or, je vous disais que l’on n’est pas un peu libre comme on n’est pas un peu enceinte ou un peu mort.
On l’est ou on ne l’est pas.
La liberté de penser et d’exprimer sa pensée, est une liberté fondamentale, elle est une garantie fondamentale, essentielle de toutes vos autres libertés.
La liberté de penser et d’exprimer, n’est pas une petite liberté, elle est la liberté mère de toutes les libertés.
Si vous ne pouvez pas avoir de liberté de penser et d’exprimer, vous n’aurez aucune liberté religieuse par exemple.
Si vous ne pouvez pas avoir de liberté de penser, vous n’aurez aucune liberté syndicale puisque cela interdit tout débat, toute possibilité de diffusion d’un message social par exemple.
Si vous ne pouvez pas avoir de liberté de penser, vous n’aurez pas de liberté politique puisqu’évidemment vous ne penserez pas comme le politiburo de Coca-Cola qui a décidé ce que vous deviez penser.
Si vous ne pouvez pas avoir de liberté de penser, vous n’aurez plus la possibilité de contester, de manifester, ou de râler ce qui est le cœur de mon noble métier !
Bref, vous avez compris inutile de continuer cette longue litanie d’exemples.
Nous sommes dans un monde de plus en plus étouffant, où des groupes de gens s’octroient le droit de penser ce que les autres doivent penser et peuvent exprimer.
La liberté de penser et de s’exprimer, même pour dire des âneries, des imbécillités, même pour les crétins et autres abrutis puisque l’on sera toujours le crétin de quelqu’un, ne doit pas se discuter ; ce qui donne lieu à des discussions d’ailleurs depuis fort longtemps.
Voltaire disait déjà en son temps… « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »
On n’est pas un peu libre comme on n’est pas un peu enceinte ou un peu mort.
On l’est, ou on ne l’est pas.
Tous ceux qui veulent lutter contre le racisme, ne doivent pas oublier que cela ne doit jamais se faire au détriment de la liberté, car, au fond, l’esclavagisme n’était rien d’autre qu’une privation organisée et systémique de la liberté des esclaves, les différences de couleurs de peau servant à justifier l’acte de privation de liberté.
Pour le reste nous vivons dans un monde d’abrutis incultes et stupides s’exprimant par onomatopées et émoticônes et nous ne sommes pas obligés de supporter tout cela.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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