La victime s'est effondrée sur un trottoir de la rue Jeanne-d'Arc, en mars 2017. Photo d'archives Philippe Dépalle
Publié le 23/09/2019
Le jeune Thibault Cochet a été tué d’un coup de couteau, au sortir d’une boîte de nuit neversoise, au petit matin du 26 mars 2017.
La douleur de ses proches est envenimée par une question lancinante : pourquoi ? Le procès qui s'ouvre lundi 23 septembre y répondra-t-il ?
Shems-Eddine Beggui, un Neversois de 23 ans, va se tenir devant la cour d’assises de la Nièvre pour le meurtre de Thibault Cochet à partir du lundi 23 septembre.
Ce Vauzellien de 22 ans s’est effondré, dimanche 26 mars 2017, un peu avant 7 h, sur un trottoir de la rue Jeanne-d’Arc, à Nevers, après quelques pas erratiques, un flot de sang s’échappant de son cou.
Une heure plus tôt, il sortait d’une discothèque, le Privilège, rue de Charleville, avec son ami Yoann Vacher.
Les deux garçons avaient fait la fête, consommé de l’alcool… et rencontré des problèmes avec d’autres clients ?
L’enquête diligentée par le SRPJ d’Auxerre, sous la conduite du pôle de l’instruction de Bourges, n’a pas éclairé toutes les zones d’ombre de cette nuit terminée dans l’effroi.
Une chronologie confuse
La chronologie est confuse.
Les seuls repères incontestables sont apportés par des images de vidéosurveillance.
Elles saisissent les deux copains marchant dans la rue.
Il y a eu, a minima, une bousculade.
Le tee-shirt de Yoann Vacher est déchiré.
La caméra montre aussi la Twingo verte, où ont pris place Shems-Eddine Beggui et quatre camarades, faire plusieurs passages, apparemment à la recherche de Thibault et Yoann.
La rencontre se produit dans la partie pentue de la rue Jeanne-d’Arc.
L’accusé principal, fortement imprégné de vodka, descend en trombe de la voiture.
Selon les témoignages, parfois contradictoires, parfois mouvants, de ceux qui l’accompagnent, Shems-Eddine Beggui se précipite sur Thibault Cochet et, sans un mot échangé, lui plante un couteau dans la gorge.
Aucune chance de s'en sortir
La rencontre se produit dans la partie pentue de la rue Jeanne-d’Arc.
L’accusé principal, fortement imprégné de vodka, descend en trombe de la voiture.
Selon les témoignages, parfois contradictoires, parfois mouvants, de ceux qui l’accompagnent, Shems-Eddine Beggui se précipite sur Thibault Cochet et, sans un mot échangé, lui plante un couteau dans la gorge.
Aucune chance de s'en sortir
La lame entre sous la mâchoire, de façon presque horizontale, constateront les légistes.
Elle sectionne la carotide droite, provoquant une hémorragie massive.
Thibault Cochet n’a aucune chance de s’en sortir. Son décès est prononcé peu de temps après son arrivée à l’hôpital, où il a été transporté par les secours appelés par Yoann Vacher.
« Pourquoi ? », se demandent, depuis deux ans et demi tous ceux qui pleurent le jeune homme. « Pourquoi ? », doit s’interroger Yoann Vacher, qui a été roué de coups par les autres accusés et a dû observer douze jours d’incapacité totale de travail.
Trente ans de réclusion criminelle encourus
Shems-Eddine Beggui a reconnu être l’auteur du coup de couteau durant l’instruction.
Il a évoqué des mauvais coups d’œil, un manque de respect, des insultes, attribués aux victimes.
Il a raconté qu’au moment de retrouver Thibault Cochet, il a juste croisé son regard, y a vu une velléité d’attaque et a frappé le premier.
Une position qui a évolué au fil des auditions, mais où il n’a jamais été question que Thibault Cochet ait esquissé le moindre geste avant de voir sa vie lui couler entre les doigts.
Shems-Eddine Beggui encourt trente ans de réclusion criminelle.
Le procès
Accusés. Shems-Eddine Beggui, 23 ans, sera jugé pour meurtre ; Giovanni Clair, 23 ans, Omar Belarbaoui, 31 ans, et Grigor Badikyan, 25 ans, pour violences en réunion (les coups reçus par Yoann Vacher) et non-assistance à personne en danger.
Disjonction. Une cinquième personne aurait participé aux violences. Son cas sera traité par le tribunal des enfants, car il était mineur au moment de faits.
Magistrats. La cour sera présidée par Luc Sarrazin. Axel Schneider occupera le siège du ministère public.
Avocats. Les parties civiles seront représentées par Carole Boirin et Éric Blanchecotte (barreau de Nevers). La défense des différents accusés sera assurée par Thibault de Saulce Latour (Nevers), Éric Morain (Paris) et Ludivine Lamoure (Bourges).
Débats. Ils sont programmés sur cinq journées. Le verdict devrait être prononcé vendredi 27 septembre, en fin de journée.
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