Réaction de Valérie Boyer au micro de Boulevard Voltaire. L’occasion d’évoquer avec elle la manifestation à laquelle elle participait ce même jour pour protester contre le financement, désormais possible, de la Fédération de l’islam de France par l’Arabie saoudite.
Une nouvelle disposition passée totalement inaperçue.
Vous étiez présente lors de la manifestation de ce midi contre la ligue musulmane mondiale.
Pouvez-vous nous expliquer la raison de votre présence ?
Ces réponses se trouvent dans le courrier que j’ai adressé à monsieur le président de la République.
Je ne comprends pas comment le ministre des Cultes et de l’Intérieur, sous l’impulsion du président de la République, a pu laisser passer le changement de statut de la fédération de l’Islam de France.
Sauf erreur de ma part, le 16 juillet le successeur de Jean-Pierre Chevènement, à la tête de cette fédération, a trouvé les caisses peu pleines lorsqu’il est arrivé.
On comprend pourquoi…
Il a fait changer les statuts de la fédération de l’Islam de France dans la discrétion de l’été et il est allé chercher de l’argent en Arabie saoudite.
La question que je pose au président de la République est : est-ce qu’en échange de cet argent, l’Arabie saoudite a organisé cette conférence à Paris qui devait être présidée par Emmanuel Macron et clôturée par Édouard Philippe ?
Si la fédération de l’Islam de France doit être financée par l’étranger, qu’en est-il des associations ?
Je croyais que ces choses-là n’étaient pas permises.
Je rappelle que l’Arabie saoudite est d’une part à la tête et à l’origine de la plus grande crise humanitaire actuelle, à savoir la guerre au Yémen.
D’autre part, la femme de Raïf Badawi était présente à cette manifestation.
Elle a été interdite d’entrée à cette conférence.
Raïf Badawi entame sa huitième année de prison et il a été condamné à 1000 coups de fouet.
Contrairement à ce que prétend l’Arabie saoudite, des femmes sont en prison aujourd’hui parce qu’elles ont conduit une voiture.
L’Arabie saoudite demande en France un dialogue inter-religieux qu’elle refuse absolument chez elle. Comment peut-on accorder du crédit à un État qui durcit ses positions en interne et qui demande aux autres de les échanger en pétrodollar ?
Laurent Nuñez, Christophe Castaner, Gérald Darmanin et Nicole Belloubet se sont rassemblés à Marseille pour présenter un nouveau plan de lutte contre le trafic de stupéfiants.
En tant que députée à Marseille, ce plan, vous paraît-il convaincant ?
Les mesures proposées par le gouvernement vous satisfont-elles ?
Je souhaiterais qu’il y ait des actes, moins de parole et que les promesses faites par le gouvernement soient tenues.
Lorsqu’Emmanuel Macron était ministre du Budget, le gouvernement s’était engagé à aider Marseille.
Il ne l’a toujours pas fait.
La police du quotidien et de proximité devait être l’alpha et l’oméga de la sécurité.
Il devait y avoir 50 policiers, aujourd’hui il n’y en a même pas 30.
C’est le ministre de l’Intérieur qui le dit.
Quant au reste, la lutte contre le trafic de drogue est quelque chose de global.
Ce ne sont pas simplement des mesures liées à la police, c’est aussi à la justice, à l’éducation et à la politique des quartiers sensibles.
C’est une cohérence.
Or, aujourd’hui, il n’y a rien sur l’ordonnance pour les mineurs.
Il n’y a rien pour lutter contre l’immigration illégale.
Il n’y a rien sur le présentéisme scolaire.
Nous avions mis en place des mesures pour lutter contre l’absentéisme scolaire.
Sous Nicolas Sarkozy, nous avions mis en place, des mesures pour lutter contre l’absentéisme scolaire en cautionnant les allocations familiales.
Rien que l’annonce de ces mesures avait fait baisser l’absentéisme.
La mise en place de ces mesures permettait un suivi des familles.
Il y avait vraiment des résultats.
Le président Hollande les avait balayées d’un revers de main.
Emmanuel Macron a refusé de les remettre en place.
Je vous cite des exemples dans le domaine de l’Éducation, mais il y en a beaucoup d’autres.
Concrètement, j’attends de voir ce que cela donne.
Je suis un peu lasse des mises en scène permanentes qui exposent Marseille.
Je suis énervée qu’on prenne ainsi Marseille en otage.
Quel est le but politique derrière cette mise en scène ?
Je ne peux pas vous en dire davantage pour l’instant.
Il est sûr que monsieur Castaner connaît bien la région.
Monsieur Nuñez connaît également très bien la région puisqu’il en a été le préfet de police.
Il connaît parfaitement les mesures à mettre en place.
Quand il était préfet de police, j’aurais bien aimé qu’un certain nombre de ces mesures soient appliquées et qu’elles rentrent en vigueur pour qu’on puisse les tester.
Il se murmure de plus en plus que Laurent Nuñez pourrait être un joker pour la majorité à Marseille.
Vues de Marseille, ces rumeurs sont-elles crédibles ?
Je n’en sais rien.
Tout ce que je peux vous dire c’est que monsieur Nuñez est très fréquemment à Marseille.
Il connaît l’adresse puisqu’il y a été préfet de police.
Pour que monsieur Nuñez puisse être candidat, il faudrait changer la loi.
On verra cela sur le texte qui concerne les élus locaux qui devrait prochainement passer à l’Assemblée nationale.
Valérie Boyer
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