par 24 Sep 2019 |
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Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Comme vous le savez, il se passe quelque chose.
La banque centrale américaine n’est pas obligée d’injecter des centaines de milliards de dollars par hasard.
Il y a une raison, ou éventuellement, une conjonction de raisons qui montre que le système financier reste d’une fragilité inouïe comme d’ailleurs l’ensemble de notre système « monde » dans la globalité.
Comme je vous le rapporte dans cette édition, la production saoudienne de pétrole retrouvera son niveau normal d’ici quelques jours.
Mais, jusqu’à quand ?
Car ce que montre cette histoire, c’est que quelques camarades gueux (comme nous par rapport aux grands mamamouchis de ce monde) appelés Houthis ont réussi à faire péter les installations pétrolières du géant saoudien, ce qui a fait péter le marché des dérivés de pétrole en une seconde ou presque.
Les Saoudiens vont réparer. Fort bien.
Les Houthis recasseront le tout… puis cela pourra durer longtemps ainsi.
Si tous les mois, les Saoudiens mettent un mois à réparer le truc cassé le mois d’avant, nous allons avoir un problème durable.
Nous avons donc comme mèche qui alimente la crise de liquidité et de confiance, cette histoire de dérivés de pétrole.
Bien évidemment les marchés dérivés même si les montants en jeu sont colossaux, sont censés être des jeux à sommes nulles.
Ce que je perds, tu le gagnes… certes.
A ceci près que s’il y a un gros béta (comme le gus de Mitsubishi) qui a joué à la baisse quand il ne fallait pas, on peut se trouver avec une grosse main, une institution, une grande banque qui aurait un énorme trou…
Du coup, qui dit trou, dit crainte et syndrome Lehmann… personne ne sachant qui a perdu quoi, plus personne ne veut plus prêter à personne.
Tout ceci arrive effectivement à un moment, où la FED a globalement cessé ses rachats d’actifs, donc ses injections.
Du coup, c’est le marché (censé le faire librement) qui finance le déficit budgétaire de l’État fédéral qui compense allègrement les non-injections de la FED par un énorme déficit qui assèche en partie le marché des liquidités.
C’est vrai que tout ceci arrive comme le dit la thèse officielle au moment où il faut (comme tous les ans) payer les impôts, et chaque année quand il faut payer les impôts ce n’est pas la FED qui fait le chèque pour chaque contribuable.
Cela a beau être la thèse officielle, c’est difficilement crédible.
Cela fait des mois que circulent des rumeurs insistantes de faillite d’une énorme banque dans le monde.
Tous les regards se portent sur… la Deutsch Bank qui est la nominée à l’Award du bilan bancaire le plus moisi.
Il se pourrait que la banque allemande particulièrement active sur les marchés des dérivés connaissent quelques déconvenues amplifiées par la forte hausse suivi d’une baisse des cours du pétrole.
Enfin, l’Allemagne est frappée de plein fouet par la récession industrielle qui pointe le bout de son nez et qui touche en particulier le secteur automobile.
Et justement, le secteur automobile en Allemagne c’est 50%, oui la moitié, de l’excédent commercial allemand !
Si le monde entier cesse d’acheter les bagnoles allemande, nous aurions un voisin nettement moins arrogant sur la force de son industrie… profondément « mono secteur ».
Or nous vivons avec la transition écologique, un changement majeur des usages autour de la voiture qui frappe de plein fouet cette immense industrie chez nos voisins.
Les zombies, c’est quoi ?
C’est toutes ces entreprises qui ne sont encore vie que parce que les taux sont négatifs, la dette pas cher et qui vivent de la liquidité abondante.
Mais la multiplication des faillites récentes et la dernière en date avec Thomas Cook, est un signal faible qui matérialise probablement le fait, que les entreprises zombies sont arrivées en bout de cycle de vie, et qu’elles seront de plus en plus nombreuses à chuter dans cette récession, quand bien même la récession serait « douce ».
Du coup, on boucle la boucle et on en revient à la confiance qui sous-tend tout le système économique.
Personne ne sachant plus qui est exposé à quoi et qui pourrait perdre combien, les systèmes de refinancement se grippent.
Les marchés couinent, les craquements se font entendre.
Les autorités monétaires agissent et irrigueront autant que nécessaire.
Elles viendront pallier les éventuelles faillites si nécessaire pour éviter un risque systémique.
Elles ne diront rien, et il nous faudra deviner ce qu’il se passe.
Pourquoi ?
Parce que quand survient une crise de liquidité une perte de confiance brutale et généralisée de la confiance des agents économiques peut entraîner l’effondrement du système en quelques heures. C’est donc potentiellement cataclysmique.
Il ne faut pas attendre des autorités une transparence par définition presque impossible.
La vérité sera connue, mais … plus tard, une fois la crise réglée et dépassée.
Il va nous falloir naviguer à vue, et prendre des décisions sur des éléments d’informations partiels et des hypothèses de travail.
Quand on ne sait pas, on applique la stratégie dite du canard de mon pépé !
On se dirige tranquillement et sans panique vers les abris. Puis on laisse un bout du museau dépasser pour voir ce qu’il se passe et on attend !
Patrimonialement, on reste dans les grosses banques, on répartit ses avoirs entre les banques, on continue à diversifier son patrimoine et à sur-pondérer les actifs tangibles.
Bref, en réalité rien de nouveau, si ce n’est que cet épisode de tensions financières permet de rappeler à chacun, que le système financier est fragile, parce qu’en réalité il s’est déjà effondré il y a 10 ans et que depuis, rien n’est plus et ne sera plus jamais comme avant.
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vue, voici la vidéo du samedi 21 consacrée à ce sujet.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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