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mercredi 28 août 2019

Dire qu’un enfant a deux mères est comme dire que la Terre est plate

 
 
 



Le ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a annoncé, lundi matin, que dans la perspective du débat sur la PMA pour toutes, l’état civil mentionnerait désormais que les deux femmes sont les mères de l’enfant conçu par PMA. 

Nous voilà arrivés à ce que nous prédisions en 2017 lors de l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir : la mort de la parenté.

En établissant que deux femmes peuvent être reconnues mères du même enfant, l’État institutionnalise un mensonge.
Et par ce mensonge, il tue la parenté, c’est-à-dire le lien naturel de filiation de l’enfant.
Insidieusement, par la fraude des mots, nous sommes passés d’un fait naturel – la parenté – à la parentalité – concept élargissant les prérogatives parentales à des personnes étrangères à la filiation de l’enfant.
Puis les lobbies ont distillé l’idée que la parenté d’intention valait tout autant que la parenté biologique.
Et maintenant, il est question de supprimer clairement le père de l’enfant.
Voyez vous le processus ?
Rappelons quelques vérités.
Un enfant doit d’abord la vie à ceux qui l’engendrent.
Et ce fait-là ne peut être nié ni balayé d’un revers de main.
Car un enfant, pour sa construction psychique, a besoin de savoir de qui il est né, et non d’abord de savoir de quel désir il est issu.
Décréter qu’un enfant peut, sans dommages, être amputé d’une partie de sa filiation, c’est tout simplement prendre un enfant en otage du désir, changeant, aléatoire, narcissique, des adultes.
Mais la tentative de manipulation ne s’arrête pas là.
Pour parvenir à leurs fins, les partisans de la PMA pour toutes omettent de signaler tous les mensonges qu’il a fallu accumuler pour en arriver là : une conception par un tiers donneur anonyme, immédiatement relégué aux oubliettes, probablement plusieurs embryons fécondés puis congelés, une présélection sur des critères de type eugénique, l’effacement de la lignée paternelle avec la mention de l’existence factice de deux mères à l’état civil.
Triple peine pour cet enfant qui, arrivant au monde, aura déjà échappé à une sélection mortelle, aura vu ses frères et sœurs potentiels en surnombre éliminés ou congelés dans l’azote liquide, aura vu son père éliminé de son état civil.
Faire naître des survivants amputés.
Voilà, en termes bruts, la réalité de la PMA pour toutes.
À peine né, l’État relaie le mensonge, établissant à l’état civil que, désormais, deux femmes sont ses mères.
Incroyable mensonge, puisque l’une seulement est la vraie mère, car elle lui a donné la vie.
L’autre n’a strictement rien à voir avec la naissance de cet enfant.
Il est évident que, d’un point de vue strictement psychologique, la deuxième femme ne peut vivre la maternité de sa compagne que comme le manque de sa propre maternité.
La maternité n’est pas qu’un processus décisionnel.
C’est une expérience intime au corps de celle qui enfante.
Cette vision fondée sur la « parenté d’intention » conduit, en réalité, à de multiples et profondes violences dont on peine à mesurer l’étendue, bien qu’on sache avec certitude, désormais, qu’elle conduira à la marchandisation de l’enfant.
Est-ce de cette société que nous voulons ?
En pervertissant la filiation, l’État tente de l’arracher de la terre où elle s’enracine, où elle puise la sève de son développement.
Mais la filiation dépend de lois immanentes, profondément inscrites au cœur de l’homme.
Aucun État ne peut rien contre cette réalité qui le dépasse.

Nous devons nous préparer à dénoncer et combattre résolument cette tentative de prise de pouvoir totalitaire sur la vie d’autrui.

Au nom des droits inviolables de la dignité humaine.

Juliette Mondon

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