© REUTERS/Jeenah Moon
Un véhicule devant le Metropolitan Correctional Center, où Jeffrey Epstein a été retrouvé mort, le 10 août (image d'illustration).
Après plusieurs jours d'attente, des éléments de l'autopsie du milliardaire inculpé pour trafic de mineurs, retrouvé mort en prison, ont filtré.
Selon le Washington Post, les conclusions pourraient «renforcer les questions» concernant son décès.
Ce 15 août, deux sources proches de l'affaire ont livré des éléments sur les conclusions au Washington Post.
L'autopsie du milliardaire, mort après un «suicide apparent» (selon la première formulation employée par le FBI) en prison, alors qu'il était inculpé pour trafic sexuel de mineurs, révélerait de «multiples fractures» au niveau du cou.
Parmi ces fractures, l'os hyoïde (situé au-dessus du larynx) serait notamment brisé.
Ces nouveaux éléments du dossier seraient, selon la formulation employée par le journal américain, à même de «renforcer le mystère autour des circonstances entourant [la] mort» de Jeffrey Epstein.
En effet, selon les experts de la police scientifique cités par le Washington Post, de telles fractures pourraient survenir lorsque des sujets (particulièrement les sujets âgés) se pendent, mais elles seraient «plus fréquentes chez les victimes d'homicide par strangulation».
Une analyse partagée par Jonathan Arden, président de l'Association nationale des médecins légistes.
«Si, hypothétiquement, l'os hyoïde est cassé, cela pose en général des questions sur la strangulation», explique-t-il, ajoutant que cela «n'exclut pas» pour autant l'hypothèse du suicide par pendaison.
Selon le journal américain, ce genre de résultats induit en général des investigations plus poussées. Ce serait le cas dans cette affaire, puisque le médecin en chef Barbara Sampson chercherait désormais d'autres éléments afin de rendre son verdict sur la cause du décès de Jeffrey Epstein.
Parmi les informations recherchées, sa condition dans les heures précédent le décès, des vidéos de la prison qui pourraient permettre de déterminer si quelqu'un a pénétré dans la cellule le jour de la mort, ou encore des témoignages de co-détenus ou de gardes.
«Massages», «victimes françaises», «carnet noir»... Ce que l'on sait des visites d'Epstein en #France#AffaireEpstein #JeffreyEpstein— RT France (@RTenfrancais) 13 août 2019
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Irrégularités dans la surveillance
Homme d'affaires proche des puissants, qui comptait dans son carnet d'adresse Bill Clinton, Donald Trump, le prince Andrew, Ehud Barack, Tony Blair ou encore Rupert Murdoch, Jeffrey Epstein a été retrouvé mort le matin du 10 août dans la prison du Metropolitan Correctional Center, à Manhattan, l'une des plus sûres du pays.Tandis que les interrogations sont nombreuses autour de son décès qui rend caduque le procès qui devait s'ouvrir en juin 2020, plusieurs témoignages de personnel pénitentiaire cité par les médias américains mettent en lumière des irrégularités dans la surveillance de ce détenu.
Aussi, selon des sources officielles de l'administration américaine citées ce 13 août par le New York Times sous couvert d'anonymat, les deux membres du personnel qui gardaient l'unité 9 Sud du Metropolitan Correctional Center n'auraient pas surveillé l'homme d'affaires pendant les trois heures qui ont précédé la découverte du corps, alors que des rondes étaient prévues toutes les 30 minutes.
Toujours selon les sources citées par le New York Times, les deux gardiens de prison auraient «dormi» pendant leur tour de garde.
Pour l'heure suspendus, les deux fonctionnaires pourraient être poursuivis pour «crime fédéral» car, en plus d'avoir manqué à leur devoir, ils auraient volontairement falsifié le registre de surveillance. Le directeur de la prison a pour sa part été muté à titre temporaire.
Le 23 juillet, alors incarcéré depuis deux semaines après son inculpation pour trafic sexuel, le financier était retrouvé presque inconscient dans sa cellule, avec des blessures au cou, laissant ouverte la piste d'une possible tentative de suicide.
Estimant qu'il ne constituait plus lui-même une menace pour sa propre vie, les responsables de la prison l'avaient ramené quelques jours plus tard dans une cellule avec un autre détenu, décision correspondant à une pratique courante, celle de ne pas loger seules des personnes récemment surveillées pour suicide.
Mais, alors que le co-détenu de Jeffrey Epstein a rapidement été transféré, la prison de haute sécurité n'aurait cette fois pas jugé utile de le remplacer, laissant l'homme d'affaires américain seul dans sa cellule.
Une décision qui pourrait violer «les procédures de la prison», selon des sources du New York Times.
Lire aussi : Affaire Epstein : les premiers noms révélés dans des documents rendus publics
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