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« Expert en comptabilité frauduleuse, Harry Markopolos est le lanceur d’alerte qui a révélé l’affaire Madoff.
Aujourd’hui, il annonce la faillite imminente de General Electric, l’entreprise qui a racheté Alstom avec l’aide d’Emmanuel Macron ; l’entreprise américaine qui, depuis, contrôle notre « indépendance » nucléaire.
Harry Markopolos est un commissaire aux comptes américain à la réputation bien établie.
Pendant neuf ans, il alerta la Commission des Opérations de Bourse de Wall Street au sujet de ce qui allait devenir l’affaire Madoff, la plus grande escroquerie jamais réalisée à Wall Street.
La Commission a ignoré ses conclusions.
Bernard Madoff était entre autres le président de la deuxième bourse de New York après Wall Street. Lorsque les propres fils de Madoff ont alerté le FBI, il fallait se rendre à l’évidence : Bernard Madoff avait escroqué de plus de 64 milliards de dollars des investisseurs aussi cupides que naïfs.
Son arnaque était vieille comme un roman de Dickens.
Elle a été rendue célèbre par un escroc notoire, Charles Ponzi ; il lui a d’ailleurs depuis donné son nom.
L’arnaque de Ponzi consiste ni plus ni moins à faire ce que font toutes les banques privées : Proposer un taux attractif de rémunération du capital… et espérer que les clients ne réclament pas tous en même temps leur argent.
Les investissements des derniers paient les revenus des investissements des premiers.
Bernard Madoff fut arrêté et condamné à 150 de prison. Les investissements des derniers paient les revenus des investissements des premiers.
Son propre fils se suicidera ainsi qu’un de ses partenaires français, ex-PDG de la filiale américaine du Crédit Lyonnais, René-Thierry Magon de La Villehuchet.
Aujourd’hui Harry Markopolos alerte sur une autre escroquerie : les comptes falsifiés de General Electric.
Il s’agirait d’une escroquerie encore plus grande que celle qui a mené à la faillite d’Enron, la plus grosse société américaine à l’époque.
Elle porterait sur 38 milliards de dollars.
Harry Markopolos prévoit que la firme américaine dépose son bilan au plus tard en 2020.
Pourquoi cette faillite nous concerne tous ?
Parce que General Electric a racheté Alstom dans des conditions plus que discutables.
Il suffit d’écouter Frédéric Pierucci ou Arnaud de Montebourg pour comprendre l’arnaque.
Mais surtout il est important de réaliser qu’une grande partie de feu notre « indépendance » nucléaire dépend aujourd’hui de General Electric.
Bruno Lemaire serait bien inspiré de profiter du besoin en liquidités de l’entreprise General Electric pour faire une offre de rachat d’Alstom afin de retrouver la maîtrise de nos centrales nucléaires, de nos sous-marins nucléaires, de notre fameux porte-avion à propulsion nucléaire, le très mal-nommé Charles de Gaulle.
Quand les Américains découvrent l’intérêt d’une sécurité sociale publique
Les Américains ont pris l’habitude d’apprendre que leurs plus importantes entreprises ont des comptes falsifiés comme ce fut le cas pour Enron, Worldcom, Lehman Brothers ou encore la société de Jeffrey Epstein tout récemment.
Dans un rapport disponible en ligne, Harry Markopolos se veut encore plus alarmant : « En fait, la fraude comptable de 38 milliards de dollars de General Electric (GE) représente plus de 40% de la capitalisation boursière de GE, ce qui la rend bien plus grave que les fraudes comptables d’Enron ou de WorldCom. »
Comme son nom ne l’indique pas, General Electric (GE) vend aussi des assurances santé.
Et c’est cette unité qui risque de faire couler l’entreprise.
8 contrats de couverture d’assurance médicale longue durée représentent au moins 95% du déficit. Et Harry Markopolos est catégorique : « Soit ces 8 compagnies d’assurances ont déposé de faux bilans, soit le bilan financier de GE a été falsifié. »
ERAC est l’une des sociétés d’assurance médicale de GE Capital, celle qui enregistre les pertes les plus importantes.
L’âge moyen de ses souscripteurs est de 75 ans.
GE a alloué une réserve de 15 milliards de dollars pour faire face aux demandes de remboursement de soins médicaux.
Malheureusement, la tranche d’âge des 76/80 ans devrait afficher une augmentation de 77% de la demande de remboursements des frais médicaux.
Les pertes de GE devraient alors connaître une croissance exponentielle, de l’ordre de 750% à 1 000%.
En fait, GE aurait besoin de 29 milliards de dollars pour couvrir ces pertes, dont 18,5 milliards immédiatement.
Or GE manque cruellement de liquidités ; ils avouaient posséder 495 millions de dollars en 2018.
Et ils ont déjà dû demander une dérogation spéciale du Kansas Insurance Department (KID) pour pouvoir financer sur 7 ans la réserve supplémentaire de 15 milliards de dollars.
Et, d’après les équipes de Harry Markopolos, cette réserve supplémentaire ne sera pas suffisante pour éviter la faillite ».
Yamine Boudemagh, Le Club de Mediapart, le 22 août 2019
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