Le point sur la situation ville par ville, pour cette nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail. Sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) sont à l’initiative des deux nouvelles journées d’actions unitaires de mardi et jeudi, les sixième et septième en un peu plus de deux mois, pour contester le texte de la ministre du Travail Myriam El Khomri, jugé trop favorable aux entreprises.
Adopté sans vote en première lecture par les députés la semaine dernière après un recours à l’article 49-3, le projet de loi instaure la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche en matière de temps de travail, un casus belli pour les syndicats. Le texte doit encore être examiné par les sénateurs, avant de revenir à l'Assemblée.
Selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, 53 personnes ont été interdites de manifestation par arrêté, sur l'ensemble de la France.
Nantes
Les cortèges ont rassemblé entre 3500 (police) et 10000 personnes (syndicats). Des incidents entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté à la mi-journée. Des manifestants ont commencé à lancer divers projectiles, dont des bouteilles en verre, sur la façade de la préfecture de Loire-Atlantique et en direction des forces de l’ordre présentes dans le jardin, qui ont répliqué en arrosant abondamment avec des lances à eau. D'autres incidents ont eu lieu plus tard près du château des Ducs de Bretagne, et plus à l'ouest, dans un quartier commerçant, où des casseurs ont lancé des bouteilles. Un scooter a été incendié près de la place du Bouffay, lieu de "Nuit Debout" à Nantes.
Quatorze personnes ont été interpellées, selon la police nationale.
Grenoble
Alors que 1600 à 7000 personnes ont défilé à Grenoble, des tensions sont apparues après la fin du défilé prévu, quand un groupe de manifestants a poursuivi son chemin jusqu'à bloquer un boulevard. Le calme est revenu quand ils ont renoncé à bloquer l'autoroute toute proche, mais ils ont annoncé un nouveau rassemblement à 18 heures, au centre-ville.
Paris
Une dizaine d'opposants ont reçu vendredi une interdiction de manifester, via un arrêté. Face au tollé suscité par une telle mesure, la justice administrative a suspendu ce mardi l'interdiction pour 9 des 10 personnes concernées.
Peu après le début de la manifestation, des heurts ont éclaté entre les forces de l'ordre et les manifestants. La situation reste tendue, et le cortège a été bloqué un moment.
Vers 16 heures, après des jets de projectiles contre la police, celle-ci a répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.
Dans la capitale, la police a recensé 11 à 12000 manifestants - soit autant que la semaine dernière. Les organisateurs en revendiquent 55000, soit un peu plus que la semaine dernière.
Alors que 2300 à 8000 personnes ont défilé dans la ville rose. À l'issue de la manifestation, une dizaine de syndicalistes de la CGT ont muré l’entrée de la permanence parlementaire du député PS Christophe Borgel, pour réclamer le retrait de la loi Travail. Le député a "condamné fermement cette dégradation". Selon lui, plus de trente parlementaires ont été victimes de ce type d’agissements.
Des milliers de personnes ont défilé dans la cité phocéenne. Des centaines de jeunes affichant une banderole «jeunes13énervés» se sont placés en amont du cortège officiel, que les organisateurs ont stoppé plusieurs fois pour éviter de les rejoindre. Le service de sécurité a été musclé: «On veut montrer au public et aux pouvoirs publics qu’on fait tout pour éviter les débordements», a expliqué un membre du service d’ordre syndical.
Entre 1700 et 7000 personnes ont manifesté dans le calme dans la capitale des Gaules. Mais comme le 5 avril, la ville a connu des affrontements entre opposants à la loi Travail et police en fin de manifestation.
Quelque 1400 à 3000 personnes ont défilé dans la cité héraultaise contre la loi portée par Myriam El Khomri.
Les manifestants, 1100 personnes selon la préfecture, 2000 selon les syndicats, ont défilé sans encombre en fin de matinée. Mais au point de dispersion, vers 13h30, plusieurs centaines de jeunes, mais aussi des représentants de SUD, Solidaires ou du NPA, ont quitté le cortège. Des incidents ont alors éclaté entre ces manifestants, qui essayaient d'accéder à la rocade de Rennes pour la bloquer, et les forces de l'ordre, qui les en empêchaient.
Manuel Valls a promis mardi l’envoi de 88 policiers supplémentaires à Rennes et des «indemnisations» pour les commerçants, après les violences récentes en marge de manifestations.
Plusieurs blocages routiers
À Caen, sur la rocade, les routiers ont lancé le blocage ce mardi. Photo AFP
Le mouvement lancé mardi à l’aube par les fédérations des transports CGT et FO a conduit à la paralysie des zones portuaire et industrielle du Havre, tout comme celle du port de Saint-Nazaire ou de la raffinerie de Donges, près de Nantes.
Opération escargot à Rennes, barrage filtrant à Caen, manifestation sur l’autoroute au Mans, blocage d’un centre logistique dans la banlieue lilloise, d’une centrale d’achat près de Bordeaux... Des barrages filtrants ont aussi été installés à l’aéroport de Perpignan ou encore à Fos-sur-Mer, où se concentrent de nombreuses entreprises de chimie et pétrochimie.
Grèves reconductibles dès mercredi
À un mois de l’Euro de football en France, des grèves reconductibles ont également été annoncées à partir de mercredi à la SNCF, où des revendications internes s’ajoutent au rejet de la loi travail, ainsi que chez les dockers, marins, facteurs, et à Aéroports de Paris. Des perturbations sont également attendues dans les airs jeudi.
La SNCF prévoit pour mercredi un TER sur deux et deux TGV sur trois.
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