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mercredi 19 août 2015

Marseille : violentes agressions aux urgences de la Timone

Mardi 18/08/2015 à 05H19  

Faits divers - Justice - Marseille : violentes agressions aux urgences de la Timone
 
Habituellement moins fréquentées en période estivales, les urgences de la Timone ont connu deux poussées de fièvre. G.R.
 
En une semaine, deux infirmiers de nuit ont été violemment agressés...

Une "insupportable" attente de... 45 minutes aux urgences de nuit de la Timone quand, généralement, en pleine saison, le délai avant d'obtenir une consultation flirte avec les trois ou quatre heures.
Qui plus est pour des blessures superficielles, causées par un banal accident de la circulation.
Il n'en fallait pas plus pour mettre une jeune femme de 22 ans, L.D, dans une rage folle, d'une violence incontrôlable.

Jusqu'à rouer de coups de poings et de pieds une infirmière de garde, aujourd'hui meurtrie physiquement et "traumatisée" par cette agression "sauvage".
"Ça a duré dix minutes mais j'ai l'impression que ça a duré des heures", souffle la victime, Parisa Azeri, d'une voix blanche, étouffée de sanglots.
"Comme je l'ai dit au tribunal", place cette infirmière de 28 ans, en poste depuis 4 ans à la Timone, "on ne fait pas ce métier pour se faire frapper et menacer de mort".
Bilan : demultiples contusions au visage, deux semaines d'arrêt de travail et le sentiment, plombant, que "la situation va en s'aggravant".
 
La simulatrice se relève et se déchaîne sur l'infirmière
 
La scène se déroule dans la nuit du 5 au 6 août.
 Transportée par les pompiers, une patiente fait montre d'impatience et commence à invectiver le personnel, "de cet hôpital de mer..", trop lent à son goût.
"Elle n'arrêtait pas de se lever de son brancard contre l'avis des pompiers, raconte Parisa Azeri, un moment, alors que j'ai accepté de l'accompagner aux toilettes en laissant de côté une de mes patientes, je l'ai vu se jeter à terre et simuler un malaise pour passer devant tout le monde. Ce que j'ai eu le malheur de signaler à l'externe venue l'examiner".
 
Pas si atteinte, visiblement, la simulatrice se relève et se déchaîne sur l'infirmière : "Elle m'a foncé dessus en me traitant de tous les noms d'oiseaux, en me frappant et en me menaçant de mort. Il a fallu quatre personnes pour la maîtriser, dont un garde de 2 mètres ! Et encore, elle continuait à avancer et à me cogner. Elle était hystérique !"
 
 
Finalement embarquée au commissariat par des fonctionnaires de la Bac, l'assaillante, qui n'a aucun passif psychiatrique, est placée en garde à vue.
 Avant d'être jugée, deux jours plus tard, en comparution immédiate.
Verdict ?
 Un an de prison ferme et 3 100 euros d'amende.
Une peine qui se veut "exemplaire", alourdie par l'attitude de la prévenue à l'audience.
 
""Elle n'a eu cesse de faire des mimiques", s'étouffe la victime.
"La juge lui a alors expliqué qu'elle ne s'est pas seulement attaquée à une infirmière. Mais à l'hôpital public dans son ensemble !"
 
Une institution encore visée, une semaine plus tard, par l'agression d'un infirmier de nuit à la Timone, mordu à pleines dents par la petite-fille d'une patiente.
Là encore, la justice n'a pas transigé : 4 mois fermes.
De quoi relancer le débat sur une présence policière permanente en milieu hospitalier ?
 
"Personnellement, j'y suis opposée, tranche Parisa Azeri, je pense que des policiers dans un lieu de soin, ça n'a pas lieu d'être. Mais je pense aussi qu'un de ces jours on y arrivera..."
 

A l'hôpital, la violence flambe

Selon le dernier bilan de l'Observatoire des violences en milieu de santé (ONVS), datée de 2014, les agressions déclarées par les établissements hospitaliers ont flambé de presque 100 % sur un an, avec 11 344 atteintes aux biens et aux personnes.
À noter que la région Paca ne totalise "que" 4,7% des déclarations, contre 30,5% pour la région Ile-de-France.

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