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mercredi 27 mai 2015

Panthéonisation de la Résistance ou pantalonnade?




 
      Bozo le clown en représentation

L’hommage aux morts est devenu la spécialité de François Hollande.


Il visera l’excellence, ce mercredi après-midi, avec son discours sur la panthéonisation de quatre grandes figures de la Résistance (Germaine Tillon, Geneviève Anthonioz-de-Gaulle, Pierre Brossolette, Jean Zay).
L’Elysée présente cette prise de parole, très mise en scène, comme l’une des plus importantes du quinquennat.
Des quatre cercueils qui entreront au Panthéon, deux pourtant seront vides, les familles s’étant opposées au transfert des dépouilles ; elles resteront, pour  celles de Germaine Tillon, dans le caveau familial de  Saint-Maur-des Fossés (Val-de-Marne), et pour celles de Geneviève Anthonioz-de-Gaulle, à Bossey (Haute-Savoie).
 Or cet étrange artifice vient souligner l’aspect théâtral que le chef de l’Etat a donné aux commémorations, qu’il multiplie à mesure que sa politique s’enlise dans l’improductif.
 Les archives débordent de ces mêmes photos montrant un Hollande figé, les bras collés le long du corps, la mine grave, rendant indifféremment hommage aux soldats du Mali, aux disparus de la Grande Guerre ou aux victimes du crash d’un avion de ligne en Haute-Provence.

 Le 11 janvier 2015, ce jour de sursaut de la nation face à la barbarie islamiste, avait été un moment solennel dans lequel le chef de l’Etat avait tenu son rôle à la perfection.
 Et c’est bien cette image d’un président incarnant sa fonction que tente de perpétuer celui qui flotte dans ses habits.
 Le vide de deux des cercueils fait écho au vide de la politique et, plus particulièrement, au vide des idées d’un progressisme qui s’accroche à son passé.
 Il est peu probable que les Français, certes sensibles au culte retrouvé des héros, se laissent prendre à l’instrumentalisation des symboles.
 
Ce mercredi, L’Humanité dénonce d’ailleurs cet hommage incomplet à la Résistance, qui ne mentionne pas les communistes.
Ceux-là, en effet, ont raison d’être frustrés.
 Mais la droite pourrait l’être tout autant, elle qui eut dans ses rangs Honoré d’Estiennes d’Orves, officier de marine catholique et légitimiste, le colonel Rémy, venu de l’Action française, André Dewavrin (colonel Passy), chef des services secrets gaullistes, mais aussi Alain Griotteray, Henri Frenay, Marie-Madeleine Fourcade, Georges Loustaunau-Lacau, le colonel Groussard, etc.
 Si la gauche eut ses hautes figures du refus du nazisme, elle eut aussi sa palanquée de "collabos", issus du pacifisme.


 L’amiral Darlan fut initialement lié au parti radical-socialiste, Doriot fut l’ancien numéro deux du parti communiste, Déat fut l'un des anciens chefs de file de la Sfio, Bousquet et Papon furent d’anciens membres de cabinets ministériels du Front populaire, etc.


 Tout à l’heure, Hollande magnifiera avec raison "l’esprit de Résistance".


Mais c’est bien cette réactivité qui aujourd’hui fait défaut à cette même gauche pacifiste, cette fois accommodante avec l’islam radical, ce nouveau danger totalitaire.


Il y a, oui, le risque d'un retour aux années trente, mais il n’est pas dans la fascination des peuples pour des dictatures.


Il est dans la pusillanimité des belles âmes, prêtes à transiger avec le nazislamisme.


Si Hollande devait, dans son discours, négliger de nommer ce danger, cette panthéonisation deviendrait une pantalonnade.

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