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mardi 2 décembre 2014

La police rationne ses cartouches pour faire des économies

Par Jean-Marc Leclerc
Mis à jour le 02/12/2014 à 17:12
Publié le 02/12/2014 à 16:32
 


Crédits photo : MEHDI FEDOUACH/AFP


INFO LE FIGARO - L'approvisionnement de la police en munitions est rationné en cette fin d'année. Lors des séances d'entraînement de tir à Paris, le nombre de cartouches tirées sera limité dans les chargeurs.

Le document dont Le Figaro a eu connaissance fait des gorges chaudes dans les commissariats.
La préfecture de police de Paris vient d'adresser une note à ses grands directeurs de la sécurité de proximité de l'agglomération, de la police judiciaire et du renseignement notamment, pour leur annoncer le rationnement des munitions d'entraînement des policiers, quels que soient leurs services.
Cette décision se justifie par des «mesures d'économie».
Au risque de donner de la consistance aux critiques récurrentes des syndicats sur la baisse des moyens accordés aux fonctionnaires.
Déjà un responsable syndical à la PJ s'interroge: «Comment garantir un niveau de sécurité maximum en limitant les conditions réelles de tir pour tous les agents?
Que se passera-t-il si un gardien de la paix mal assuré tombe nez à nez avec de vrais braqueurs qui font feu en pleine rue, comme cela s'est vérifié récemment encore près des Champs-Élysées?»
Dans cette note sur les «modalités d'utilisation des munitions d'entraînement», la direction des ressources humaines de la Préfecture de police fait d'emblée état de «contraintes actuelles qui touchent l'approvisionnement en cartouches d'entraînement au niveau national».
 Le problème dépasse donc le simple cadre parisien.

Limite à 16 balles par séance

«Dans ce contexte, explique le rédacteur du document, il a déjà été décidé, temporairement, de limiter aux trois tirs réglementaires le nombre annuel de séances de tir de chaque fonctionnaire de police».
Avec deux exceptions toutefois: «la nature spécifique des missions» de l'agent (exemple: un membre d'une unité d'élite comme l'Antigang) ou «une maîtrise de l'arme jugée insuffisante par le moniteur de tir».
Par ailleurs, le préfet de police de la capitale, Bernard Boucault, a retenu le principe de «limiter à 16 (8 par chargeur) le nombre de cartouches tirées dans les armes de dotation individuelle lors des 2e et 3e séances d'entraînement au tir réglementaire».
Jusqu'alors, les agents avaient droit à trois séries de 30 balles pour s'entraîner.
La note spécifie, comme pour couper court à une éventuelle polémique, que «cette mesure temporaire ne remet pas en cause la qualité de la formation dont l'exercice de tir ne constitue qu'un des aspects».

Mais «il y a des provisoires qui durent», ironise un commissaire de la sécurité publique chargé d'expliquer les nouvelles consignes à ses hommes.

Le rédacteur de la note se veut pourtant rassurant: «Ces contraintes seront levées dès que possible», assure-t-il.

Avant de conclure par une phrase qui laisse tout de même perplexe: «Le respect de ces mesures d'économies devrait ainsi permettre de maintenir l'activité des stands de tir jusqu'à la fin de l'année».

En clair: sans réduction drastique des dotations, le stand mettrait, provisoirement sans doute, la clé sous la porte.

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