De quoi s’agit-il ?
Partant certainement du principe que le bon peuple était trop limité pour avoir des idées, une joyeuse troupe d’énarques a décidé de mettre à la disposition du péquin de base des idées prêtes à l’emploi.
À quelle fin ?
Défendre le bilan socialiste lors des repas de fin d’année.
Ce n’est pas qu’elles n’avaient pas confiance, nos élites, mais en parlant politique, les gens risquaient d’être sincères dans leurs propos, de s’appuyer sur leurs convictions.
Et la sincérité, comme les convictions, vu d’en haut, ça frise le crime par la pensée. Il fallait donc encadrer la liberté d’expression des papillotes.
Ainsi, grâce au kit repas de famille, entre la dinde et la bûche, armé de statistiques et de phrases avec un sujet, un verbe, un argument, le militant socialiste va pouvoir contre-attaquer les remarques désobligeantes de son beau-frère Roger.
On ne doute pas une seconde qu’il va être crédible, notre militant, son verre de jurançon à la main, déjà un peu éméché par ce petit muscadet qui accompagnait parfaitement les huîtres.
On le visualise bien en train de réciter maladroitement les éléments de langage pondus par une demi-douzaine de crânes d’œuf.
« Comment, Roger ?
Comment ?
Le gouvernement n’a pas de résultat ?
Laisse-moi répondre, Josiane, j’ai révisé tout l’après-midi.
Roger, sais-tu qu’à partir de – aïe, la date, j’ai oublié la date – qu’à partir de… prochainement, l’indemnité minimum des stagiaires de plus de 2 mois sera revue à la hausse de plus de 15 % ? 15 %, Roger !
Tu m’entends, pour les stagiaires avec l’indemnité…
Ah, ça te coupe le sifflet, ça ? Ressers-moi Josiane, que je l’ai retourné comme une crêpe, Roger, grâce au site de François et Manu… »
Non, vraiment, merci messieurs.
Nous sommes injustement critiques envers les efforts que vous déployez chaque jour pour égayer notre quotidien.
Et on peut rire de bon cœur car,
a priori, si aucune taxe sur les sarcasmes n’est mise en place dans les prochains jours, voilà enfin une décision qui ne devrait rien nous coûter. Rire, certes, mais avec toutefois une toute petite pointe d’inquiétude.
Car ceux qui sont suffisamment aux abois pour imaginer transformer des repas de famille en de grotesques débats politiques devraient encore se charger de nous divertir pendant les deux prochaines années.
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