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lundi 29 décembre 2014

Christiane Taubira et les paras lynchés

Lundi 29 Décembre 2014 à 15:00 (mis à jour le 29/12/2014 à 15:08)
 Par Frédéric Pons

 

Christiane Taubira, ministre de la Justice, a été Député de la Guyane entre 1993 et 2012. Photo © SIPA
 
Etouffement. Les paras ne sont pas du genre à se plaindre. Leur prière le dit bien : « Mon Dieu, donne-moi la tourmente, donne-moi la souffrance… » Mais ils savent aussi honorer leurs morts, surtout ceux que l’on voudrait oublier.
 
A Tarbes, ville de garnison du 35ème régiment d'artillerie parachutiste, le déni d’intérêt concernant l’un de leurs camarades mort en Guyane dans d’atroces conditions fait mal.
 
 L’affaire remonte à octobre mais la colère est toujours là.
Père de deux enfants, Teva Paeahi, avait 35 ans.
Cet artilleur para originaire de Tahiti servait à Kourou dans le cadre de la protection du centre spatial.
 Le 24 octobre, en permission avec un groupe de copains, il participe à une rixe dans une boite de nuit.
Les bérets rouges ont le dessus sur les civils guyanais mais ils poursuivent leurs assaillants dans la rue.
Tout le monde a trop bu.
Un 4 x 4 conduit par une femme surgit.
 
 Son passager lui crie : « Shoote-les ! »
 
La voiture fonce et fauche deux paras.

 
 La conductrice s’arrête, « paniquée » selon son avocate.
Encouragé par des badauds, son passager reprend le volant, fait demi-tour et roule sur Teva Paehi.
 
Délibérément, racontent les témoins.
Involontairement, assure son avocat.
Le bassin et le thorax écrasés, Teva Paehi décèdera quatre jours plus tard.
Un autre para est blessé.
 
Placés en détention provisoire, l’homme et la femme ont été mis en examen pour « tentative de meurtre ».
 
L’alcool, la haine et la violence extrême – jusqu’à la mort ! – sont au cœur de cette affaire.
 S’agit-il d’un accident ou d’une discrimination meurtrière, allant jusqu’au lynchage, à l’égard de compatriotes portant l’uniforme français ?
 
 Un crime raciste ?
 
 Le régiment refuse tout commentaire.
 
La famille para serre les dents, choquée de l’apparente indifférence des parlementaires et des médias, au regard du battage médiatique et politique qui suivit la mort accidentelle de l’éco-guerrier Rémi Fraisse, le 26 octobre à Sivens.
 
La discrétion du gouvernement français, surtout de la ministre de la Justice Christiane Taubira, proche du combat indépendantiste guyanais, peut étonner.
Ils sont d’habitude si prompts à dénoncer la violence et le racisme, partout où il se trouve.
 
Et même là où il n’est pas.
 
 En novembre, après la mort d’un noir tué par la police à Ferguson, Taubira avait posté un tweet insultant la police américaine : « S’agit-il de les tuer avant qu’ils ne grandissent ? »
 
 On attend encore son tweet pour saluer la mémoire du brigadier-chef Teva Paehi.

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