Des membres présumés du groupe Etat islamique sur une colline de Kobané, dans le nord de la Syrie, le 6 octobre 2014.
afp.com/Aris Messinis
Après avoir passé 10 jours avec les membres du groupe Etat Islamique, Jürgen Todenhöfer, un auteur allemand de 74 ans, estime que l'organisation terroriste est "plus forte et plus dangereuse" que ce que les pays occidentaux imaginent.
Un voyage dangereux, mais éclairant. Ecrivain et homme politique allemand de 74 ans, Jürgen Todenhöfer a passé dix jours dans les territoires de l'organisation Etat islamique (EI).
Il s'est enfoncé dans les zones contrôlées par les djihadistes: en Irak et en Syrie, à Mosul, la "capitale" de l'EI, mais aussi à Raqqa et à Deir Zeeor.
Là, il a côtoyé les autoproclamés combattants de Dieu, les populations sous leur coupe et le mode de vie imposé.
Il a aussi pu voir l'engouement de certains, l'armement des autres.
Et il a interviewé, pour la première fois, Abu Bakr al-Bagdadi, le chef de l'organisation.
En attendant, il a déjà livré ses premières impressions, notamment lors d'une interview accordée à CNN.
"L'Etat Islamique est bien plus puissant et bien plus dangereux" que ce que l'Occident pense, a-t-il notamment déclaré.
Une dévotion aveugle
A Mossoul, il a constaté que "la ville continue de tourner et que de nombreuses personnes apprécient même la stabilité que l'Etat Islamique a apporté", et ce malgré les meurtres, l'application stricte de la charia et le fait que 130 000 chrétiens ont été chassés de la ville, tout comme les musulmans chiites (les djihadistes de l'EI sont sunnites, ndlr).Evidemment, la peur est dans l'air parmi les habitants qui craignent la très forte répression, note-t-il.
Todenhöfer a également été abasourdi par la dévotion des combattants et leur volonté de mourir sur le champ de bataille.
"Ce ne sont pas des imbéciles. L'un d'eux venait de terminer sa licence de droit, il avait de très belles offres de travail, mais il a préféré tout plaquer pour la guerre. J'ai même rencontré des Européens et des Américains", ainsi que des enfants de 13 ans assurant avoir déjà combattu, note l'auteur, avant d'ajouter que "50 combattants se présentent tous les jours pour grossir les rangs".
"150 millions, 200 millions ou 500 millions, peu importe, nous les tuerons tous"
L'un des épisodes les plus forts de son voyage a été la rencontre avec un djihadiste allemand parlant au nom du commandement de l'EI."Nous allons conquérir l'Europe un jour. La question n'est pas de savoir si nous allons le faire, mais quand. Pour nous, c'est l'évidence (...) notre expansion sera perpétuelle et les Européens doivent savoir que quand nous viendrons, ce ne sera pas joli. Ce sera avec nos armes. Et ceux qui ne se convertissent pas à l'Islam ou qui ne payent pas la taxe islamique seront tués", lui a expliqué ce combattant.
Lire aussi: L'EI exécute 100 combattants voulant fuir les combats
Et qu'en est-il des 150 millions de Chiites?
S'ils refusent de se convertir, interroge Todenhöfer.
"150 millions, 200 millions ou 500 millions, cela ne nous importe peu. Nous les tuerons tous", répond le djihadiste, qui justifie ensuite l'esclavagisme des non-musulmans.
"Ils (les membres de l'EI, ndlr) croient en ce pour quoi ils se battent et se préparent pour le plus grand nettoyage religieux de l'Histoire", conclue l'auteur allemand.
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