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jeudi 12 juin 2014

Mossoul : pour qui sonne le glas…


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Le 11 juin 2014

   
Les djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant viennent de remporter une victoire spectaculaire. 

En s’emparant de Mossoul, deuxième ville d’Irak (deux millions d’habitants), ainsi que de la province de Ninive, avec ses énormes gisements pétrolifères, d’où ils ont chassé sans difficulté une armée gouvernementale bien équipée mais peu motivée, les djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant viennent de remporter une victoire spectaculaire dont nous risquons, hélas, de comprendre un jour prochain l’importance.
L’organisation intégristo-terroriste, qui contrôle désormais en continuité la moitié du territoire irakien et près de la moitié de la Syrie, récolte ainsi les fruits de la politique irréfléchie, imprudente, inconstante, voire insensée de l’Occident.

Lorsque les États-Unis, en 2001, à la suite de l’attentat du World Trade Center, ont pris la tête d’une coalition internationale en Afghanistan, leur but de guerre était d’abord de retrouver et de châtier les responsables de ce crime, à commencer par Oussama ben Laden, mais également renverser le gouvernement des talibans qui les abritait et d’empêcher le pays de devenir le sanctuaire du terrorisme vert.
 D’ici à quelques mois, les derniers contingents américains évacueront l’Afghanistan sans avoir terminé le travail commencé et il est permis de redouter que les talibans, aussi puissants et plus vindicatifs qu’hier, reviennent sur leurs traces et se réinstallent à Kaboul.

Lorsqu’en 2003 les États-Unis ont monté, sur des bases mensongères, la grande opération qui devait aboutir à la chute et à l’élimination de Saddam Hussein et du régime baassiste, ils n’avaient pas prévu qu’à l’impitoyable dictature du « maître de Bagdad » succéderaient dans un premier temps le chaos, dans un deuxième l’insurrection sunnite.
 Lorsqu’en 2011, pour des raisons et dans des conditions qui, avec le recul, ne semblent pas claires comme de l’eau de roche, Paris et Londres ont estimé urgent d’abattre Kadhafi – dictateur fou mais dictateur dont nous mesurons rétrospectivement l’utilité –, ils n’avaient pas imaginé que, trois ans plus tard, la Libye, mise en coupe réglée par des bandes incontrôlables, deviendrait la base arrière du terrorisme en Afrique du Nord.

Grâce à l’appui de la Russie et à l’interventionnisme de l’Iran, le régime de Bachar el-Assad, en dépit de l’hostilité des grandes démocraties occidentales et du soutien militaire et financier apporté par les monarchies du Golfe à l’insurrection, a tenu bon jusqu’ici.

C’est une grande chance où nous ne sommes pour rien.

Reste que l’entreprise de subversion sanglante et obscure des islamistes en Afrique et au Moyen-Orient dispose d’ores et déjà de deux et disposera bientôt de trois « sanctuaires » où sont et seront formés, entraînés, armés et d’où partiront les assassins qui se réclament du nom d’Allah.

 Notre diplomatie d’ignorants dogmatiques et de néfastes apprentis sorciers récolte ainsi ce qu’elle a semé.

 Tout ce qui a été entrepris ou favorisé dans ces pays a raté, tout est à recommencer.
Quand, comment, avec qui ?

 C’est pour nous tous que la chute de Mossoul sonne le glas des illusions.

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