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jeudi 30 janvier 2025

Un mois d’interdiction d’exercer pour le gynécologue qui avait refusé d’examiner une femme trans


 

 

 Publié

 lefigaro

 

En août 2023, ce praticien palois s’était déclaré incompétent sur le cas d’un homme devenu femme, déclenchant les foudres d’associations LGBT.

 

La sentence est tombée. Le docteur Victor Acharian, un gynécologue palois, vient d’être sanctionné par le conseil régional de l’Ordre des médecins d’un mois d’interdiction d’exercer pour avoir refusé d’examiner une femme trans, annonce son cabinet au Figaro, confirmant une information de La République des Pyrénées .

 Selon la décision écrite qui nous a été transmise, le praticien a écopé d’une suspension de six mois, dont cinq avec sursis, soit toute la durée du mois de mars. Cette sanction peut encore faire l’objet d’un appel.

En août 2023, le docteur Victor Acharian s’était déclaré incompétent sur le cas d’un homme devenu femme, venu en consultation avec son compagnon. Passé par Doctolib, le couple s’était présenté au secrétariat, «La dame m’a expliqué qu’elle était en transition, avait raconté la secrétaire au Figaro . J’ai aussitôt prévenu le docteur par messagerie interne. Il m’a répondu: “Je ne m’occupe pas de ça ; il y a des spécialistes à Bordeaux ou à Toulouse”, message que je leur ai transmis. Mais ils sont devenus très agressifs, et m’ont traitée de transphobe

Après avoir éconduit la patiente en lui expliquant qu’il s’occupait «des vraies femmes», le docteur Acharian s’était fendu d’une réponse «offensive», d’après l’avis Google laissé par le couple : «Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes». Alertées par le couple, des associations militantes, dont SOS Homophobie, se sont chargées de médiatiser l’affaire et de déposer une plainte. La femme trans avait, elle, saisi l’Ordre des médecins.


Une plainte au pénal

Le 16 décembre 2024, la chambre disciplinaire de première instance du conseil régional de l’Ordre des médecins, à Bordeaux, a décidé de condamner le praticien à une suspension de six mois, dont cinq ferme. «On a la satisfaction d’avoir la confirmation que ce qu’il s’est passé ce jour-là était totalement anormal», s’est félicité l’avocat de la femme trans auprès de La République des Pyrénées. L’enquête pénale, initiée par la plainte des associations militantes, est-elle toujours en cours. En septembre 2023, le couple avait indiqué au Figaro être «un peu dépassé par les proportions énormes que prend cette affaire».

Le docteur Acharian s’était également justifié dans nos colonnes. Le gynécologue, qui voit «50 patientes par jour, de 8 à 20 heures», «regrett(ait)» que sa réponse à «l’avis dénigrant» posté sur Google «ait pu blesser une personne». «C’était loin d’être ma volonté, expliquait-il. Je ne suis pas transphobe ni homophobe, j’ai d’ailleurs aidé beaucoup de mes patientes homosexuelles à avoir un enfant. J’aurais pu recevoir cette personne, lui faire payer la consultation de 80 euros, pour lui dire que je suis totalement incompétent: est-ce cela qu’elle voulait? Ces personnes sont sous traitements hormonaux, prescrits par des services spécialisés. Je leur laisse le soin de les contrôler.»

 

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