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mardi 10 septembre 2024

Déliquescence


 
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Zoé de Sagan

 

Au commencement du monde, sous le règne de Cronos, les hommes vivaient en un éternel printemps, en harmonie avec la bienfaisante nature, qui leur fournissait tout sans travailler.

 

 Puis sont arrivés le couple 14-47, leurs croques morts philippesques, les matraques benaliennes et prognatismes incestueux. 

 

Attal et Jubelin se sont retrouvés, propulsés des tréfonds du monde au sommet de notre pays. Le monde est devenu une orgie gigantesque.

 La toute-puissance du pervers a été consacrée, et cela a envoyé un signal ressenti jusqu’au plus bas de nos terres. La prophétie de Pasolini et de Branco était satisfaite: nous entrions dans le monde de Salo, du fascisme débridé. Cinquante et sept ans avant ces événements, ces deux artistes avaient annoncé la mal donne: la mort, le massacre.

 Les amputations se sont multipliées. Des français ont perdu des bras, des mains, dans un déluge de sang et de jouissance. A quelques pas de l’Elysée, Emmanuel Macron tremblait, et probablement, s’excitait. Le portes-parole du gouvernement exhibait son sexe protubérant sur les réseaux sociaux, couchant dans le sang des étudiantes et démissionnant, aussi vite que Benalla faisait disparaître ses coffres et armes acquises illégalement. 

Des femmes et hommes se levaient, vêtus de jaune, exigeant respect et dignité. Ils se faisaient tirer dessus comme des pigeons par des policiers de la BAC exfiltrés de banlieues dans le seul but de les aligner. Les préfets récalcitrants étaient remplacés. Didier Lallement parlait de camps, citait Trotsky, sortait les blindés contre des pauvres manifestants, se faisait fournir en prostituées par Slav Djoudjev, un ancien garde du corps de la campagne de Macron, reconverti en la recherche de chaires fraiches auprès de l’appareil d’Etat, tandis que Benalla, jamais un jour en prison, écumait les tables du Peninsula, du ShangriLa, avec des oligarques russes qui continuaient de financer Bernard Arnault et LVMH tandis que la guerre se préparait.

 La terreur, c’était leur seule arme. Alors, on flattait les policiers, contrôlait les gens dans les bars, les restaurants, les empêchait de sortir de chez eux, les piquaient dans le silence d’une majorité terrifiée.

 

Dans la violence d’une société diffractée, MK-ultraisée, les orgies, elles, de ministres et d’hommes d’Etat, dans les restaurants de Chalençon, les hôtels particuliers de la Villa Montmerency, continuaient, avec le soutien de leurs meilleurs alliés, un roi du Maroc qui parcourait les rues de Paris enivré aux côtés de ses amants pleins de MMA ; des chefs d’Etat françafricains qui massacraient, violaient chez eux, fournissaient en drogues pures les conseillers de l’Elysée en toute impunité. 

Le sang coulait oui. A la préfecture de police de Paris, des casquettes nazies étaient retrouvées sur les bureaux, des employés attaquaient au couteau des confrères, le directeur de la police judiciaire battait sa femme, ses proches harcelaient des policiers normaux. Tout passait. La pédophilie, viols, et de transitions de genre à triple niveau étaient devenus des sujets centraux, presque obsessionnels en une confusion et une panique grandissante. 

Les gens avaient peur. La perversion consacrée, la société, faite spectatrice de ces ruts gargantuesque, tremblait pour tous. Branco, du haut de ses 27 ans, avait été le seul à prévenir, dès juillet 2017: « Le Macronisme est une nouvelle variante du fascisme, et il nous faudra avoir la plus grande attention à la façon de débrancher ces êtres de nos institutions au moment du changement démocratique nécessaire et qu'ils chercheront compulsivement à éviter ». 

Sept ans plus tard, difficile de lui donner tort, alors que la panique installée partout, faisait trembler surtout les plus jeunes. Le désir était mort, la guerre grondait, et là-haut, ça jouissait, d’une de ces jouissances sales, abjectes, qui font peur et inquiètent. 

Il avait donné les noms pourtant, les détails, les liens. Tout avait été exposé, des millions de personnes l’avaient entendu, soutenu, compris. Alors qu’ils avaient tout fait pour le détruire, il restait là, vigie désormais âgée de 35 ans, tentant comme il pouvait de faire rempart aux côtés de désormais milliers de personnes, protégé par Zoé et quelques anges gardiens que la providence lui avait envoyé. Mais pourtant, tout continuait.

 L’organisateur en chef du proxénétisme du régime, l'ancien roi du Minitel rose, passait ses journées à l'Élysée à comploter aux côtés de la trafiquante de stupéfiants et de Mimi Marchand, du vampire de Roubaix, son beau-père, Bernard Arnault et ses enfants, d’affairistes déracinés rendus milliardaires par le pouvoir comme Patrick Drahi et Rodolphe Saadé.

 La vieille garde, les Bolloré, Pinault, Lagardère et Bouygues, désamparée, n’avait d’autre solution que de faire coucher ses enfants avec les leurs pour tenter de subsister. Tout ça sentait le stupre, le foutre. Tous se soumettaient, assistant, chaque jour, au spectacle de milliards s'enfilant au rythme de la cocaïne et de la 3MMC. La chaire fraiche, voilà ce qui les obsédait. Eux qui vieillissaient à la vitesse de la lumière, les traits marqués, l’âme vide, faisaient leur possible pour mieux s’entourer.

 La hyène Marc-Olivier Fogiel ; le commentateur de football Pascal Praud ; les masturbateurs en chefs Bruno Jeudy et Raphaël Enthoven regardaient chaque jour un peu plus dans le miroir de leur dérive, voyant leurs corps s’affaisser, leurs traits se creuser. Ils luttaient contre la mort en la semant, et ce faisant, se laissaient emporter par cette dernière. 

Cazeneuve et Castex avaient l’âge de Brad Pitt et en faisaient le double, Gabriel celui de Branco et en faisait le triple . Seul le couple 14-36 semblait immuable, comme figé en son péché original. Les fausses oppositions, grassement alimentées pullulaient. On créait tous les quatre matins des médias « de gauche », qu’on finançait grâce à l’argent de la prostitution et de la corruption - Médiapart grâce à Niel, Blast grâce au ministère de la culture - en les faisant passer pour des preux chevaliers de la lutte anticorruption ou de la lutte contre les violences sexuelles. 

Les amis du peuple, eux étaient pillés. Les humouristes étaient poursuivis, censurés. Les satiristes, persécutés. Les portes)paroles du fond de la France, massacrés. Le mal était devenu bien, le bien, mal. La guerre, oui, grondait. Dans cette accablant monde où un analphabète pouvait devenir ministre des affaires étrangères parce qu’il était l’amant d’un premier ministre aux faux diplômes promu parce qu’il couchait le ministre de la santé qui lui-même avait été promu pour d’aussi sombres raisons, Gérald Darmanin en était à faire chanter des anciennes prostituées sur le retour pour tenter de développer sa sexualité entre deux passages par des clubs libertins ; Bruno Le Maire à écrire sur des renflements bruns dans la collection Blanche de Gallimard et à rêver de Pléiades pendant que les caisses de l’état se creusaient ; et la ministre à la citoyenneté à faire la bouffonne dans une émission de téléréalité pour promouvoir des romans à l'eau de rose en invitant des influenceurs au ministère de l’intérieur. 

Les égorgements de professeurs permettaient aux membres du gouvernement de créer des fonds pour financer des tweetos de bas étage comme Siffaoui et Reichstadt, chargés de harceler et traumatiser les rares opposants qui tenaient debout. 

Alors que les réseaux pédophiles pullulaient sur les serveurs de l’oligarque préféré de l’Elysée. On arrêtait et prenait en otage les fondateurs de réseaux sociaux qui menaçaient de faire la lumière sur la décadence faite reine ; tandis que le ministre de la défense et son très proche Philippe Gustin envoyaient des armes à un clown chargé de vassaliser un pays tout entier à 1500 kilomètres de Berlin. 

Tout était prêt, les premières listes d'envoi de conscrits qui permettraient de purger le pays de ses opposants circulaient à l’Elysée, l’article 16 envisagé, le troisième mandat, préparé. Trop ravagé par les drogues, le successeur désigné d’Emmanuel Macron, en effet, coulait.

 

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