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mercredi 5 janvier 2022

Moins belle la vie : au lieu de dialoguer, Olivier Véran insulte ses contradicteurs…


 

  Tête à claques

Nicolas Gauthier 4 janvier 2022

Dans le fantôme de l’opéra, mâtiné d’Adolfo Ramirez, de Papy fait de la résistance, il y avait Manuel Valls, manifestement en pleine descente d’acide ou lendemain de cuite au Fernet-Branca, face à Marion Maréchal. 

Un sommet insurpassable, dira-t-on. Mais les records ne sont-ils pas faits pour être battus ? La preuve par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, qui vient opportunément de relever le gant.

Déjà, en novembre 2020, il avait donné le tempo en plein Hémicycle, lorsque l’opposition LR avait réduit la durée de l’état d’urgence. rentrait, à l’en croire, d’un service de réanimation : « C’est ça, la réalité. Si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici ! » Faire sortir les députés de leur maison, l’Assemblée nationale, ce n’est certes pas tout à fait un putsch, mais tous les putschs ont ainsi démarré.

Ce lundi 3 janvier 2022, voilà que Diafoirus récidive en s’en prenant à Martine Wonner, députée du Bas-Rhin. Médecin de formation, élue députée sous l’étiquette LREM, dont elle incarne « l’aile gauche », avant d’être écartée du parti présidentiel, cette dernière est connue pour ses positions hétérodoxes sur le recours à cette chloroquine préconisée par le professeur Didier Raoult. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’elle puisse comparer le à une « forme d’apartheid », évoquer « un peuple à genoux qui attend sa délivrance », tout en accusant le gouvernement d’avoir « mis au ban de la société, avec cynisme, des soignants et des pompiers ». Interrogations légitimes qui ne lui valent que cette seule réponse ministérielle : « La chloroquine, ça ne se fume pas ! » Certes. Mais répondre de telle sorte à une femme, élue du peuple, de surcroît, ça ne se fait pas non plus.

Ce, d’autant plus qu’ est nettement moins agressif face à Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise qui, lors de ce débat parlementaire, n’a pas eu la langue dans sa poche non plus. Morceaux choisis : « Nous étions contre le passe sanitaire, nous voici contre le passe vaccinal, parce qu’il est 100 % inefficace. 91 % de la population éligible est vaccinée et vous en faites un titre de gloire. » Mieux : « Mais à quoi ça sert si, aussitôt, il y a 200.000 contaminations par jour ? »

Et c’est là que tout se complique, rétorquant au candidat à la prochaine élection présidentielle : « Par le passé, vous vous êtes tellement trompé qu’il est difficile aujourd’hui de vous prêter la même attention lorsque vous vous exprimez. Vous avez comparé le ARN à des surgelés vendus dans des supermarchés, vous avez parlé de ce machin Pfizer que jamais vous ne recevriez. Je crois que vous avez reçu votre troisième dose de Pfizer, monsieur le député. »

Il n’y a pas à tortiller. Avant de s’en prendre aux bronches, le coronavirus attaque le cervelet. Et rend tout le monde à peu près fou. Si les tenants de la tyrannie sanitaire ont des accès de dinguerie, les adeptes du laisser-faire n’ont pas toujours les neurones en bon ordre de marche. En revanche, il est un fait que, d’un côté, il y a les défenseurs des libertés publiques, ceux qui prennent les Français pour des adultes responsables. Et, de l’autre, les tenants de l’infantilisation permanente : ceux qui entendent nous dire pour qui il faut voter ou non, à quelles blagues il faut rire ou pas, sans oublier les livres qu’on a le droit de lire, les statues qu’il convient de déboulonner, les rues qu’il faut d’urgence débaptiser.

Qu’on me pardonne ce « moi haïssable », si justement raillé par Blaise Pascal, mais l’auteur de ces lignes, vacciné et tamponné, se sent en meilleure compagnie, amicale comme intellectuelle, avec les « antivax » que les « provax ». Comme quoi elle n’est pas si simple, la vie. N’est-ce pas, cher Olivier Véran ?

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