On n’a pas fini d’entendre parler de l’affaire Djokovic et de sa scandaleuse éviction d’Australie.
En restant fidèle à ses convictions, le numéro 1 du tennis mondial risque beaucoup mais, pour ses compatriotes, il a fait le bon choix.
Nous en avons sondé quelques-uns pour mieux comprendre le phénomène « Nole ».
Nikola Grgić, directeur commercial, est « fier d’avoir un compatriote comme Novak ». Pour ce quadragénaire d’origine belgradoise, « Djokovic est un symbole de l'orthodoxie qui représente des valeurs traditionnelles qui se perdent de plus en plus en Occident. Il parle souvent de ses origines et en est très fier. Il porte une croix, se signe en public et, surtout, il défend ses convictions qu'il aborde volontiers devant les caméras. »
Svetlana Maksović est juriste et passionnée de tennis. Elle est aussi secrétaire générale du Centre des études géostratégiques à Belgrade. Elle ne cache pas sa rancœur quand elle évoque l’affaire du tennisman serbe. Pour elle, « l’affaire Djokovic est une affaire très grave qui met en évidence la folie du nouveau monde caractérisé par l’insécurité juridique pour tous ». Pour Svetlana, la décision de la Cour Suprême australienne est « scandaleuse, inimaginable pour un État de droit ». Elle rappelle que le représentant légal du ministre de l’Immigration a justifié l’expulsion de Djokovic car « certains groupes qui s'opposent à la vaccination considèrent Djokovic comme un héros, ou une icône du libre choix ». La juriste serbe souligne que « le visa n’a donc pas été annulé pour un non-respect des lois australiennes mais à cause d’une supposition, et une supposition qui nous interdit de penser librement. Non seulement cela crée une jurisprudence dangereuse bafouant toutes les règles d’un État de droit, mais, en plus, toute idée de démocratie et de liberté d’opinion, qui est un droit fondamental. » Djokovic devient, pour elle, de facto, « une icône de la résistance et du libre choix ».
« Il montre comment préserver sa foi et ses racines »Jelena Glišić vient de Majdanpek, dans l’est de la Serbie. Elle ne voit pas Nole comme un athlète mais comme une personne. « Djoković, dit-elle, est un homme vertueux dans sa vie et dans ses actes. » Il est « un véritable exemple pour tous les jeunes sur la façon de mener une vie saine, tant spirituellement que physiquement, il montre comment être mari et père et en même temps membre d’une communauté. Avec beaucoup de modestie, il montre comment préserver sa foi et ses racines. » Jelena ne pense pas que Djokovic aspire à être le porte-voix des hommes libres face à la pensée unique mais reconnaît qu’indirectement, il est vu comme tel. Pour elle, le rôle endossé par Nole est intrinsèque au peuple serbe. Elle dit : « Le peuple serbe a été victime pendant des siècles, nous avons subi beaucoup de souffrances à travers les guerres, nous avons été très souvent calomniés, c’est pour cela que nous sommes un peuple courageux qui sait bien quelles sont les vraies valeurs. »
À son retour en Serbie, au milieu de son peuple qui lui a attribué le statut de démiurge, Djokovic s’est précipité au monastère orthodoxe d’Ostrog, au Monténégro. Un pèlerinage aux sources pour se retirer de la tempête humaine. Nul ne sait si Novak deviendra le super héraut du monde libre, mais s’il y a une chose qui est certaine, c’est que Djokovic sait, comme le psalmiste, qu’il vaut mieux se confier en Dieu que de se fier aux grands de ce monde.
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