Veut-il faire parler de lui pour qu’on n’oublie pas qu’il existe encore dans la vie politique ?
Ou craint-il qu’Éric Zemmour, par sa probable candidature, ne nuise à son ambition d’être le sauveur de Macron et d’en obtenir quelque récompense ?
François Bayrou vient de publier un tweet violent contre le polémiste qui fait actuellement la une des médias et que certains sondages placent en seconde position, au premier tour de l’élection présidentielle : « Éric Zemmour s’est enivré du pire. Il porte la subversion et tente de détruire ce qu’il y a de plus précieux de notre héritage français. C’est un danger terrible pour notre nation, pour ce qu’est la France, pour ce qu’elle a apporté au monde. »
Eric Zemmour s'est enivré du pire. Il porte la subversion et tente de détruire ce qu'il y a de plus précieux de notre héritage français.
— François Bayrou (@bayrou) October 30, 2021
C'est un danger terrible pour notre nation, pour ce qu’est la France, pour ce qu’elle a apporté au monde.#FCPol
On peut penser ce que l’on veut d’Éric Zemmour, de sa verve pamphlétaire, de ses attaques inappropriées contre Marine Le Pen, qui est dans le même camp, de sa stratégie de joueur de poker où il risque de tout gagner ou de tout perdre. Mais François Bayrou se ridiculise par l’excès de son tweet et se montre tel qu’il est, depuis les débuts de sa carrière politique : un coucou, qui pond des œufs dans le nid des autres et qu’il est difficile de situer tant il est mouvant et peu fiable. Il suffit de voir comment il fut élu maire de Pau, en 2014, avec le concours de l’UMP qu’il avait pourtant trahie.
Penchant à droite ou à gauche, au gré de ses intérêts, il ressemble plus à une girouette qu’à un phare permettant d’éviter les écueils. Il s’est présenté trois fois à la fonction suprême, se rêvant en faiseur de rois, à défaut d’être roi. En 2017, il s’est rallié in extremis à Macron, facilitant sa victoire et obtenant, pour le MoDem et pour lui-même, des avantages sans commune mesure avec sa représentativité réelle.
Il faut avoir bu toute honte ou faire preuve d’une mauvaise foi singulière pour accuser Éric Zemmour de « [porter] la subversion » et de « [tenter] de détruire ce qu’il y a de plus précieux dans notre héritage français ». C’est plutôt le maître que Bayrou a choisi de servir qui dilapide le patrimoine de la France, son Histoire, sa culture et ses traditions, son identité même, sans qu’il y trouve à redire. Il faut confondre les coupables avec leurs dénonciateurs pour oser dire que « c’est un danger terrible pour notre nation, pour ce qu’est la France, pour ce qu’elle a apporté au monde ».
Macron et son entourage, dont fait partie François Bayrou, ne croient plus en la France. Leur pays, c’est l’Europe, une Europe oublieuse de ses racines chrétiennes, oublieuse des valeurs qui ont, dans le passé, fait rayonner notre pays au-delà de ses frontières et dont, au train où vont les choses, il ne restera bientôt plus rien. On peut reprocher bien des choses à Éric Zemmour, mais certainement pas de vouloir s’opposer au déclin de la France, de dénoncer une forme de totalitarisme sournois, de se lever pour dire non. Ce tweet de François Bayrou est finalement très instructif : c’est l’expression de la crainte que les imposteurs ne soient bientôt confondus, les tartuffes démasqués, et que la France profonde ne l’emporte.
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