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dimanche 6 juin 2021

Macron a fait exploser les dépenses de sondages et de communication : un scandale de dingue !



 

Le Président aux champs pour prendre le pouls de la population avec « son bâton de pèlerin » : à rajouter au Dictionnaire des idées reçues. 

Celle qui se prend pour Bonemine aurait dû conseiller au candidat Macron de relire Flaubert pour son bac 2021. Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, qu’il y ait un effet Saint-Cirq-Lapopie sur sa cote de popularité.

En revanche, l’enquête fouillée que vient de sortir L’Obs sur les millions des sondages commandés par l’Élysée depuis quatre ans, et plus particulièrement depuis la crise du Covid-19, pourrait en avoir un. Titre de L’Obs : « Des millions d’euros pour des sondages : l’exécutif et sa communication “quoi qu’il en coûte” ». Titre de Libé : « L’exécutif et le “pognon de dingue” des sondages ». Tout est dit. Et dans la « ruralité heureuse », j’imagine bien ce qu’on en pense, maintenant que la caravane élyséenne a plié bagage.

Emmanuel Macron a explosé tous les records, tous les budgets : « Un toutes les quarante heures ! Entre début mars et fin mai 2020, le gouvernement a diligenté des enquêtes d’opinion à un rythme effréné. Il ne s’est pas passé deux jours sans que soit mesurée l’adhésion des Français aux mesures prises lors du premier . Dans l’ de la Ve République, on n’a jamais vu une si grande profusion de « baromètres » et d’études « qualitatives » ou « quantitatives ». Même Nicolas Sarkozy, accro à ce genre d’instruments, n’en avait pas consommé à une telle cadence. »

Mais cette véritable addiction ne date pas de l’année Covid. Dès le début du quinquennat, à chaque poussée de fièvre (et c’est d’ailleurs le mot qui résumera ce mandat), Emmanuel Macron sombre dans cette dérive. Selon Libé, en 2018, pour la réforme de la SNCF, 20 sondages en 60 jours. Idem pour les , puis la réforme des retraites, jusqu’à l’apothéose de 2020. Pendant que nous égrenait les centaines de morts du 20 heures et qu’Édouard Philippe nous confinait, Emmanuel Macron se shootait aux sondages. Le budget alloué au SIG (Service d’information du gouvernement), en 2020, s’élevait à 14 millions d’euros. Il explose à 28 millions !

Au moment où l’on n’avait pas de , pas de lit d’hôpital, on avait des millions pour commander des sondages. Cherchez l’erreur.

Mais, comme toujours dans ces affaires, le consommateur n’en a jamais assez et part en quête de produits plus raffinés. Ainsi Libé rappelle que « le budget consacré à l’analyse de “la conversation sociale publique” (les échanges sur Twitter, pour résumer) est, par exemple, passé de 590.000 euros, en janvier 2017, date de la signature d’un contrat avec la société Visibrain, à 2.820.000 d’euros, en mars dernier. La raison ? La veille a été élargie à l’ensemble des réseaux sociaux. » Et de la veille à la surveillance, il n’y a souvent qu’un pas, comme nous l’a amplement montré ce pouvoir, par exemple avec la dernière lubie de M. Séjourné.

Évidemment, tout ce beau monde de philanthropes qui œuvre à l’Élysée, à Matignon et dans les instituts de sondage vient nous expliquer, la main sur le cœur, que c’est pour notre bien. Pour un conseiller ministériel, « c’est normal que lors d’une crise sanitaire inédite, d’une telle ampleur, les moyens soient plus élevés que la normale ». Cité par L’Obs, Brice Teinturier, le directeur d’Ipsos, un fournisseur dont les produits sont très appréciés au Château, justifie les bagatelles : « Que préfère-t-on, un gouvernement sourd qui, quelles que soient les circonstances, demeure droit dans ses bottes, ou bien un pouvoir qui prend régulièrement le pouls de l’opinion pour guider son action ? »

Vous savez quoi ? Ça fait quand même cher pour me « prendre le pouls ». Et pour si mal soigner la France.

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