C’était le rêve des activistes du mouvement Black Lives Matter
et d’une grande partie des progressistes américains.
C’est désormais
chose faite : le 19 juin sera, désormais, un jour férié fédéral, le « Juneteenth », en hommage
au 19 juin 1865, qui fut le jour de l’émancipation des derniers
esclaves, au Texas, après la guerre de Sécession.
Pour l’occasion, le
président Joe Biden, quoique visiblement diminué physiquement sinon
mentalement, s’est offert le luxe de mettre un genou à terre devant
l’activiste Opal Lee, sous les yeux d’une salle admirative et d’une
Kamala Harris tout sourire.
On est loin de l’orgueil hongrois
d’un Orbán, qui rappelait récemment que les Hongrois ne se mettaient à
genoux que devant Dieu, la patrie et la femme qu’ils aiment. En Amérique, on se met à genoux devant tout le monde ; c’est la mode. Course à la pleurniche, excuses publiques, chasse
aux sorcières : une transfuge nord-coréenne révélait, récemment, que
les États-Unis – son pays d’accueil – étaient encore plus fous que le
régime qu’elle avait fui.
Les jours fériés ont toujours dit quelque chose de la société
dans laquelle ils étaient décrétés. Mieux : ils ont toujours eu un
rapport avec la religion. Il y eut les fêtes païennes grecques ou
latines, qui duraient souvent plusieurs jours et donnaient parfois lieu à
des « débordements » importants. On ne cassait rien mais on se
permettait beaucoup. Il y eut, ensuite, les fêtes chrétiennes, parfois
calquées sur le paganisme (comme le Mardi gras), parfois, au contraire,
inaugurant une tradition d’alternance entre ascèse et banquet (le
Carême, puis Pâques).
Tous ces jours connaissaient également des modulations suivant les
régions, les saints patrons, les seigneuries, etc. Il était cependant
toujours question de la même chose : prendre acte de la diversité
des saisons et des coutumes, de leur éternel retour, du caractère
immuable de la société. Il était également question de permettre des
débordements encadrés, des exutoires à une vie rude et parfois cruelle.
C’est précisément l’inverse que vient de faire Joe Biden
avec cette nouvelle commémoration progressiste. Pas d’exutoire joyeux
cette fois, mais de la flagellation communautaire. Pas de reconnaissance
d’une tradition commune, mais plutôt l’aveu de l’échec des sociétés
multiethniques et multiculturelles. Pas de modulations locales, mais une
religion mondiale de la soumission des peuples occidentaux aux
revendications des communautés les plus vindicatives.
Le seul point commun que l’on pourrait imaginer entre ce
nouveau jour férié absurde et les superstitions antiques, c’est l’autel
du dieu inconnu dont parle saint Paul. Les Grecs, craignant d’oublier
l’un des dieux de l’Olympe lors de leurs prières, parce qu’ils n’en
auraient jamais entendu parler, avaient élevé, sur l’Acropole, un autel
anonyme « au dieu inconnu ». Je crois qu’on en est là, et que M. Biden
devrait penser à décréter un jour férié pour les « oppressions inconnues
». Après quoi, il se mettrait à quatre pattes sur ses genoux en
plastique, sur CNN, dans la position de la table basse, en
demandant pardon, face caméra, pour les crimes du monde blanc qu’il
aurait pu oublier.
Ça viendra sans doute.
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