Dr Gérard Maudrux
Ancien président de la CARMF, médecin
Le Dr Maudrux, qui nous avait donné une brillante interview sur l'hydroxychloroquine, consacre aujourd'hui un entretien exclusif et un article pédagogique à la question de l'ARN messager, à la base du vaccin proposé par Pfizer et Moderna contre le coronavirus.
La lutte pour sortir un vaccin contre le Covid fait rage et risque de nous attirer quelques ennuis sévères, sans pour autant mettre fin à la pandémie, contrairement à ce qu’on nous explique. J’évoquerai surtout les deux premiers vaccins à ARN, en raison de la réaction possible de nos cellules à cet ARN, et de retranscriptions tout aussi possibles dans notre ADN et nos chromosomes.
Un vaccin (vient de l’anglais vaccine, variole de la vache) est un antigène que l’on injecte afin de stimuler notre système immunitaire et fabriquer des anticorps adaptés à la lutte contre cet antigène, fabrication qui sera gardée en mémoire pour lutter rapidement et efficacement contre une agression similaire ultérieure.
Pour fabriquer un vaccin contre un agent infectieux, il y a plusieurs méthodes. On peut injecter :
– un agent infectieux vivant atténué (BCG, Polio, Varicelle, Rougeole,..)
– inactivé ou tué (Rage, Coqueluche, Polio, Hepatite A,..)
– un fragment de l’agent (Pneumocoque, Hepatite B, Grippe), une toxine de l’agent (Tétanos, Diphtérie)
Les premiers, comportant un agent infectieux vivant sont contre-indiqués chez les femmes enceintes et les immunodéprimés. Les seconds nécessitent un adjuvant en général à base d’aluminium, sauf pour le vaccin contre la grippe saisonnière.
Il y a plus de 200 vaccins en cours d’études contre le Covid, faisant appel à toutes ces techniques, et surtout une nouvelle technique, jamais appliquée à ce jour : les vaccins à ARN messager, utilisé dans les vaccins de Pfizer et Moderna, qui sont en tête dans les études et les commandes. Ce sont les plus dangereux, encore qu’on ne sait pas s’ils le sont ou ne le sont pas.
Comment a-t-on fait pour développer cette technique aussi rapidement, et doubler les autres techniques qui prennent en général plusieurs années avant commercialisation ? Tout simplement parce qu’on maitrise maintenant bien les manipulations génétiques, OGM et thérapie géniques.
Qu’est-ce que cet ARN messager ? Pour faire simple, l’ARN, Acide RiboNucléique est une chaîne de nucléotides (il y en a 4). C’est une copie de fragment d’ADN, que l’on trouve chez les êtres vivants et certains virus. L’ADN qui compose nos chromosomes, Acide DésoxyriboNucléique, est une double chaîne en hélice de nucléotides. L’ARN messager, est un fragment de chaîne d’ADN, qui se détache, pour aller envoyer des informations pour fabriquer les protéines qui composent notre corps et le font fonctionner.
Ici on va donc injecter un ARN messager, fabriqué pour induire la fabrication d’une protéine, protéine qui va jouer le rôle d’un antigène qui va stimuler la production d’anticorps qui lutteront contre la protéine virale ciblée, notamment la Spike Protéine des spicules du virus qui vient se fixer contre les cellules pour permettre la pénétration dans les cellules.
Maintenant, un peu de science-fiction. Imaginons que la séquence de l’ARNm ou la protéine synthétisée, soient très proche d’une séquence de notre ADN ou d’une protéine que nous possédons. Imaginons que ce chainon vienne se fixer de manière imprévue sur l’ADN d’un de nos chromosome. Ce genre de croisement est possible dans la nature. C’est comme cela aussi que l’on fabrique des OGM, en modifiant une petite partie de l’ADN chromosomique. Nous devenons alors un HOGM (prononcez OGM = Homme Génétiquement Modifié).
Si l’ARNm s’amuse à ce petit jeu, s’il dévie un peu, s’il fabrique une protéine trop proche des nôtres, les anticorps induits par notre réaction immunitaire vont s’attaquer à nos propres cellules. Cela s’appelle une maladie auto-immune, maladie qui peut être induite par un vaccin (même non ARN, mais demain plus volontiers à ARN). Une maladie auto-immune, c’est quand nos défenses nous attaquent. Dans la polyarthrite rhumatismale, c’est la membrane des cartilages qui est attaquée, dans le lupus, ce sont des cellules de la peau, des articulations, des reins, dans le diabète type 1, ce sont des cellules du pancréas, dans la sclérose en plaques, c’est la moelle épinière,.. Le vaccin contre l’hépatite est accusé d’avoir créé des scléroses en plaques, les labos ont beau se défendre par des études qui les innocentent (on sait depuis le Covid ce que valent ces études médicales), mais ce n’est sans doute pas sans raison que les tribunaux indemnisent. Le vaccin Covid d’Astra Zeneca serait à l’origine d’une myélite et d’une SEP. Ce n’est pas accidentel, à 40 ans on ne se retrouve pas en fauteuil roulant spontanément, surtout si on est dans une phase test de vaccin !
On ne peut connaître en 3 mois, 6 mois ces complications qui surviennent tardivement, parfois après des années. Les laboratoires le savent tellement, qu’ils ont décidé de ne pas prendre le risque d’avoir à assumer les conséquences de ces accidents. Dans les contrats d’achats, il est précisé que ce sont les Etats acheteurs qui prendront en charge le risque et les indemnisations ! Cela leur permet d’aller plus vite, en prenant plus de risques dans cette course au jackpot. C’est pour cela aussi que ces vaccins ne peuvent être obligatoires : trop de risques, trop chers à indemniser en cas d’accidents.
Pour ce qui est de la prise en charge par l’Etat, les responsables se défilent. Pour le vaccin H1N1, il y a eu près de 200 cas de catalepsie. 10 ans après plusieurs dizaines de patients ne sont toujours pas pris en charge, devant aller au tribunal, les autorités refusant les déclarations après 2 ans, alors que ces maladies peuvent apparaître plusieurs années après. Bon à savoir. Signalons qu’on ne guérit pas d’une maladie auto-immune, c’est à vie.
Il ne faudrait pas non plus que l’ARNm se comporte comme un rétrovirus. Un rétrovirus est un virus capable de faire intégrer son information génétique dans le génome de l’hôte grâce à des séquences commune sur l’ADN, l’hôte acceptant une césure et l’intégration de l’ADN viral. Un rétrovirus peut donner des cancers.
Sachez aussi qu’à ce jour on ne connaît pas la durée de protection, ni l’efficacité sur les différentes mutations du virus. Et pour finir, quelques petites combines : l’Europe nous protégeait contre la dissémination incontrôlée d’organismes génétiquement modifiés, ces vaccins entrent sous le coup de cette interdiction. En plein été, à la demande des laboratoires et des Etats, sans avis scientifique, le parlement a voté un aménagement CE 2020/1043 pour autoriser ces vaccins. Quant au jackpot, il a déjà été touché par le Président et la vice-présidente de Pfizer, qui ont empoché plus de 5 et 3 millions de dollars en vendant des actions lors de l’annonce sur les résultats préliminaires (études non publiées à ce jour).
Alors pour qui faire prendre ces risques connus, dont la fréquence et la gravité sont actuellement totalement inconnus par manque de recul ? Est-il logique de faire vacciner une population de moins de 65 ans, pour une maladie moins grave que la grippe saisonnière pour cette tranche d’âge ? Un des premiers critères pour accorder une AMM (et évoqué dans le refus de RTU pour HCQ, est le facteur risque/bénéfice. Ici, c’est risque inconnu, possiblement maxi, pour un résultat nul.
Pour les autres, avec le confinement des Ehpads et l’hécatombe actuelle (2 000 décès/semaine), entre les morts et les survivants immunisés, qui restera-t-il à vacciner ? Alors quand le gouvernement ne compte que sur les vaccins pour éradiquer l’épidémie, négligeant tous les autres traitements possibles, ne mettant qu’un seul fer au feu, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne voie.
L’ARN messager est peut-être un des premiers éléments de la vie sur terre, un des premiers maillons, espérons qu’il ne sera pas le dernier. Alors en matière de vaccin, entre le lièvre et la tortue, le choix devrait être vite fait. Les sondages montrent qu’apparemment c’est le choix fait par les Français, cela ne semble pas être celui des autorités. A suivre.
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