Comment allons-nous financer la crise économique provoquée par
le coronavirus?
Et surtout, qui va l’assumer? L’économiste belge
Jan-Emmanuel De Neve fait une proposition étonnante: financer la crise
grâce aux personnes âgées par le biais d’une “taxe corona”.
Les
personnes âgées sont sans conteste les premières victimes de la crise
sanitaire provoquée par le Covid-19.
Mais sur le plan économique, c’est
sur le dos de la jeune génération que reposera ce fardeau, estime
l’économiste comportementaliste Jan-Emmanuel De Neve, 41 ans, professeur
à l’Université d’Oxford où il dirige le Centre de Recherche du
Bien-être.
“Les jeunes se sacrifient”
Dans une interview pour la chaîne publique flamande VRT,
il développe cette idée de faire payer la crise aux personnes âgées.
“Les jeunes sont les premiers à perdre leur emploi”, indique-t-il.
“Ce
sont aussi ceux qui profitent le moins des retombées du confinement
parce qu’ils sont moins sensibles au virus.
Il faut donc que les
générations plus âgées comprennent que les jeunes se sacrifient”.
Jan-Emmanuel De Neve compte dès lors sur les politiciens pour trouver un
moyen de faire contribuer les personnes âgées et envisage même une taxe
corona.
“Pourquoi pas une taxe unique afin de reconnaître cet effort
incroyable fourni par les plus jeunes générations, de manière
structurelle et constructive”, propose-t-il.
Une
idée pour le moins controversée et remise en cause notamment par la
chercheuse en économie Marjan Maes, de la KUL, experte en pensions.
Selon elle, une taxe infligée aux personnes âgées n’est pas le bon
instrument.
Elle estime qu’il serait préférable, entre autres, que les
enfants puissent retourner à l’école, afin que les parents puissent à
nouveau travailler.
Conflit de générations
Quitte
à faire contribuer les personnes âgées, Marjan Maes suggère de
plafonner les avantages fiscaux pour les pensions les plus élevées et de
relever l’âge de la retraite, afin que les coûts de la crise soient
mieux répartis.
“Plus nous reportons cette réforme, plus la chance est
grande d’assister à un véritable conflit de générations”, indique Marjan
Maes.
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