Ange Appino
Ça y est les mecs, on est enfin libres (les meufs aussi d’ailleurs, mais les statistiques à propos de notre lectorat sont formelles, les jeunes filles en fleurs n’abondent pas, encore, votre serviteur y travaille, dans les colonnes de L’Incotidien) !
C’est un Édouard Philippe des bons jours, dont l’albe (mot compte triple) barbe commence à faire pâlir celle de Gandalf, qui nous l’a annoncé hier.
Eh bien, soit. Ne soyons pas vaches, ne boudons pas notre plaisir.
Merci Phiphi.
Les airs de dictature sanitaire que la France commençait à prendre ces dernières semaines présageaient pourtant une réouverture plus lente du pays.
La décision du conseil d’État de hâter la reprise des cultes avait été une première éclaircie, peut-être la seule qui compte.
La prison économique dans laquelle nous vivions depuis le 11 mai, travailler étant devenu la seule activité sociale autorisée, qui rendait enfin vrai l’immonde cliché métro-boulot-dodo, va enfin nous accorder la liberté conditionnelle.
À nous bars, restaurants, parcs et musées. À nous (deux) Paris !
Bien sûr, nous ne sommes pas encore sauvés.
Les cinémas et les boîtes de nuit restent fermés, les sports de contact restent interdits et les susdites jeunes filles en fleurs portent toujours ces stupides masques qui rendent leur approche si difficile. Toutes ces absences ou ces présences parasites réduisent au moins de moitié la supportabilité de la vie, mais nous avons bon espoir de les voir s’envoler à la première amélioration de la situation sanitaire.
Espérons que cette entame de retour à la normale fera taire les excités du monde d’après.
Tous ces fatigants jacteurs de plateaux et pisse-copies de réseaux nous rebattent les oreilles des mêmes insanités depuis maintenant plusieurs mois.
Plus rien ne sera jamais pareil, il faut penser le monde de l’après-covid, quid de la redéfinition des rapports géostratégiques mondiaux dans le cadre d’une pandémie mondialisée à l’âge du numérique haute-définition et des filtres Snapchat…
Vous êtes toujours là, vous n’avez pas encore vomi ? Parfait.
Cela laisse l’occasion de vous dire qu’au fond, ces agaçantes spéculations détiennent peut-être une part de vérité.
On peut y voir autre chose que le zèle pathétique de faiseurs d’opinion soucieux de se soumettre au revirement soudain de cette dernière.
Notre monde ultramondialisé, hypermoderne, sent sûrement la vie l’abandonner lentement.
Paniqués, ses habitants voient la crise qui l’emportera définitivement n’importe où, fût-ce dans, et on dit cela avec un sincère respect pour tous ceux qui ont perdu des êtres aimés dans cette crise, ce qui ne se révèle être qu’une grosse grippe.
Le Titanic commence à tanguer, et ses passagers prennent n’importe quel glaçon pour l’iceberg.
C’est qu’effectivement, le naufrage n’est pas loin.
lincorrect
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