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mardi 26 mai 2020

« Une dette à plus de 115 % à la fin 2020 pour la France ! » L’édito de Charles SANNAT





Aujourd’hui je voulais revenir sur cette information divulguée par Gérald Darmanin.


La dette française sera « sans doute » supérieure à 115 % du PIB en fin d’année, indique Gérald Darmanin

La dette publique, qui était sous la barre des 100 % du PIB en fin d’année 2019 puisqu’elle s’établissait officiellement à 98,1 % du PIB, bondit en raison de la pandémie selon les chiffres de l’Insee.
« Les mesures de soutien à l’économie face à la crise sanitaire vont durement affecter les finances publiques. La dette française va « sans doute » dépasser le seuil de 115 % du produit intérieur brut en fin d’année, a ainsi prévenu Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics.
« La dette, c’est à la fois les dépenses que l’on fait, et on en fait beaucoup, et les recettes qu’on n’a pas. Dans cette crise il y a une sorte d’effet ciseau, vous dépensez plus et vous avez moins de recettes fiscales parce qu’il y a moins d’activité », a-t-il expliqué au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Ainsi, « ce sera plus que les 115 % très certainement», tout en refusant de donner une estimation plus précise : « ce sont des choses trop importantes pour pouvoir faire des commentaires avec le doigt mouillé », a-t-il dit, alors que les 115 % sont prévus par le dernier budget rectificatif en date ».

Qui dit dettes, dit évidemment remboursement des dettes…
Qui dit remboursement de dettes dit impôts nouveaux.
Forcément. Et le covid(e) les poches….
Mais il semble que nous n’y soyons pas encore tout à fait.
Il faut dire que pour le moment les marchés ne doutent pas trop de la capacité du système fiscal national à ponctionner et à tondre les Français.

Pas de hausse d’impôts !
Interrogé sur les solutions envisagées par le gouvernement pour rembourser cette dette, Gérald Darmanin a exclu toute hausse d’impôts : « ce n’est pas le choix du gouvernement » car « on découragerait les entreprises, les salariés à consommer, à investir ».
Ce n’est pas faux.
Nous ne sommes pas dans un paradis fiscal en France et avec 57 % de prélèvement sur le PIB, il est difficile objectivement d’augmenter les impôts même si, il se trouvera toujours de bonnes âmes pour expliquer qu’il faut remettre l’ISF et faire à nouveau payer les vilains riches…

Taxer les riches n’a jamais fait baisser la pauvreté. D’ailleurs à ce titre, plus nous taxons dans ce pays, plus il y a de pauvres.
Je me souviens dans les années 80 et 90, j’étais jeune, mais je prenais déjà le métro.
Et bien je peux vous assurer qu’il n’y avait pas encore le RMI qui deviendra après le RSA créé par Michel Rocard et qu’il y avait nettement moins de pauvres dans notre pays et de SDF à cette époque.
La redistribution n’est pas l’alpha et l’oméga.
En réalité, je peux même vous assurer que la lutte contre la pauvreté n’a que peu à voir avec l’argent. Peu ne veut pas dire pas du tout.
Il faut de l’argent, c’est une condition nécessaire, mais qui est loin, très loin d’être suffisante.
Nous en aurons le débat un jour !
Allez, disons-le, avec nos 57 % de prélèvement du PIB, si on augmente de 2 ou 3 points encore les impôts cette ponction entraînera une… récession !

Pas de baisse des dépenses !
« Autre possibilité, réduire drastiquement les dépenses, mais « on voit bien que, s’il faut faire attention à l’argent public, réduire drastiquement les dépenses au moment où il faut faire un plan hôpital et revaloriser les infirmier, les infirmières, au moment où il faut soutenir l’économie, ce ne serait pas raisonnable », a-t-il poursuivi ».
Ici c’est tout aussi vrai que dans le paragraphe précédent.
Si nous diminuons de 3 ou 4 points de PIB les dépenses, cela entraînera une… récession puisque l’on injectera moins de dépenses dans le système.
Peu importe que l’on pense que tout cela soit moins bien géré.
Si on dépense moins, on injecte moins, et ce qui est perdu parce que mal géré, rassurez-vous, n’est en aucun cas perdu pour tout le monde !!!
Les surfacturations profitent toujours à quelqu’un !!

On laisse faire…
« Soit on choisit la troisième voie, qu’a choisie le président de la République depuis trois ans, il fait confiance aux acteurs économiques et la croissance crée la richesse qui permet de rembourser cette dette ».
C’est une bonne idée, qui n’est pas pour me déplaire, car elle s’approche du principe  » d’abord ne pas nuire », et souvent commencer par ne rien faire…
Mais, il faudrait pour le coup aller un peu plus loin, et permettre justement dans cette logique, aux forces productives et créatrices d’investir plus et mieux, de reprendre toutes les entreprises qu peuvent l’être d’où l’idée de supprimer l’IS des entreprises qui investissent sous la double condition que les patrons ne s’augmentent pas et qu’ils ne se versent pas de dividendes, justement pour permettre aux entreprises qui vont bien de bénéficier de l’effet de levier induit par l’absence d’impôt sur les sociétés.
Nous verrons bien si le gouvernement travaille sur une piste d’exonération agressive d’IS ou sur celle d’un super amortissement, mais c’est une technique qui serait nettement moins efficace pour pousser notamment aux rachats d’autres entreprises.
Il faut laisser faire certes, mais il faut donner les moyens aux entreprises saines de se mobiliser pour sauver ce qui peut l’être.

… Mais que faire?
Il ne sert effectivement à rien d’augmenter les impôts ou de réduire les dépenses.
Il faut défiscaliser les investissements productifs.
Relocaliser le maximum de production.
Introduire enfin une dose de protectionnisme et de taxes sur les biens produits à bas coûts là-bas et vendus à hauts prix ici.
Remettre au travail augmentant le salaire minimum afin d’accroître l’écart entre le travail et les trappes à pauvreté ce qui ne peut se faire que dans un monde où il y a des protections sans pour autant qu’il ne soit fermé, ou opposer à l’assistanat pur, le droit opposable au travail pour tous.

Les solutions existent largement.

L’argent également.
Sur un PIB de 2 400 milliards d’euros, 57 % de prélèvement cela donne… plus de 1 300 milliards d’euros.
Il y a donc largement de quoi financer toutes nos ambitions les plus folles.
Nous avons à faire à un simple problème de stratégie comme en 40 !
Nous avions 3 000 chars et les Allemands aussi.
Disons, que nous avons utilisé ces chars par 1 000 paquets de 3, là où les Allemands s’en sont servis en 3 paquets de 1 000.
Nous n’avons aucun problème d’argent.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT


Source Le Figaro.fr ici

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