Et d’essayer de les comprendre.
Ainsi cette enquête YouGov pour Le HuffPost qui n’hésite pas à titrer : « La popularité de Macron s’envole chez les électeurs de droite » : « Le chef de l’État prend 18 points dans l’électorat LR et 12 points dans l’électorat d’extrême droite. »
Ce qui, sur l’ensemble de l’électorat, lui permet de gagner seulement 2 points (de 27 à 29 % d’opinions favorables) car, en même temps, il perd 12 points dans l’électorat insoumis.
Les commentateurs avancent la même explication que Le HuffPost : « les positions droitières du chef de l’État, notamment avec sa réforme des retraites, ou peut-être son interview à Valeurs actuelles accordée à la fin du mois d’octobre ».
Peut-être, mais il est curieux que ces mêmes électeurs de droite n’aient pas perçu à quel point cette réforme, avec son flou généralisé, plongeait tout un tas de catégories sociales – et pas seulement de gauche – dans l’anxiété.
Curieux, aussi, qu’ils n’aient pas redouté le nouveau désordre qu’Emmanuel Macron allait créer, un an après les gilets jaunes.
Attendons que ces électeurs de droite découvrent l’ampleur du gâchis causé par cette réforme introuvable.
Et ils réserveront à Emmanuel Macron le même sort qu’à leur idole d’alors, un certain Alain Juppé. Cette juppéisation d’Emmanuel Macron ne lui promet guère des lendemains chantants.
Mais il est une autre raison, très conjoncturelle, qui a produit ce brusque et étrange rebond du chef de l’État dans l’électorat de droite et d’extrême droite (comme ils disent…) : le sondage a été réalisé les 2 et 3 décembre.
Or, le 2 décembre, avait lieu l’hommage national aux treize soldats français morts au Mali. L’événement a été vécu comme un véritable traumatisme par beaucoup de Français et son onde de choc a atteint particulièrement ces deux électorats, les plus attachés à la chose militaire et au domaine régalien.
Le discours d’Emmanuel Macron aux Invalides a été jugé à la hauteur par ces électorats, d’où cette forte hausse.
Depuis le début de son mandat et sa remontée des Champs-Élysées en command-car, Emmanuel Macron a su habilement exploiter ses prérogatives de chef des armées.
C’est le rôle qu’il joue le mieux.
Avec les ratés que l’on sait : l’affront au général de Villiers, en juillet 2017, lui avait valu une chute de popularité de 20 points.
On a assisté à un mouvement inverse cette semaine.
Si l’on ajoute à cela qu’avec le psychodrame permanent des LR sans ligne et sans chef relancé par Christian Jacob, l’électorat de droite est toujours orphelin, il est tout à fait logique que, dans ce moment d’unité nationale, ces électorats-là se soient rangés, le temps d’un hommage, derrière le chef de l’État.
La Macronie aurait tort de brandir ce sondage comme un trophée car, loin de traduire une adhésion subite du peuple de droite à son idole, il exprime un invariant profond et sincère de la culture de droite : l’attachement à ses soldats et le sens de l’unité nationale.
Pascal Célérier
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