Plus simple pour qui, on se pose d’ailleurs la question.
Dans le plus simple appareil, disent beaucoup de ceux qui sont concernés par cette réforme. Simplification !
Quand on écoute la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, on se dit que c’est pas gagné.
Sur France Inter, jeudi, la secrétaire d’État, interrogée par Léa Salamé, s’est essayée à une explication de cette fichue réforme des retraites, notamment en ce qui concerne le principe de l’âge d’équilibre fixé à 64 ans et du bonus-malus qui va avec.
La journaliste, pourtant très loin d’être la plus sotte de sa génération, visiblement, ne comprenant goutte aux explications de la porteuse de parole gouvernementale, pose une question simple – ça tombe bien : « Il y a quelque chose que j’ai pas compris, si je pars à 62 ans, le malus de 5 %, je le paye jusqu’à 64 ans seulement ou je le paye sur toute ma retraite ? »
Réponse du ministre, accompagnée d’un hochement du chef du bas vers le haut et du haut vers le bas, histoire de bien montrer qu’elle est sûre de son fait : « Vous le payez jusqu’à 64 ans… et après, vous revenez à taux plein. »
Impeccable. Salamé, qui veut être certaine d’avoir bien compris tout comme y faut, insiste : « Et après, je regagne… » « Vous revenez à taux plein… exactement », coupe celle en qui le Verbe macronien s’est fait chair.
Deux peccables.
Et voici tout un peuple de quinquas, tout d’un coup, rasséréné.
Deux ans de malus, après tout, c’est pas la mer à boire.
Sauf que…
Sauf que ce n’est pas du tout ça.
Le malus, c’est à vie.
Jusqu’à la fin de la retraite, c’est-à-dire, en principe, jusqu’à la mort.
Ballot pour celle qui venait d’assener aux auditeurs : « Ce que je veux vous dire aujourd’hui, c’est qu’on ne va pas mentir aux Français. »
En général, quand ça commence comme ça, on est pris d’un doute.
Mais, me direz-vous, raconter n’importe quoi, parce qu’on ne connaît pas son sujet, ce n’est pas forcément mentir.
S’il n’y a pas malice, au fond, c’est pas grave.
Certes, Napoléon disait que « la plus grande des immoralités est de faire un métier qu’on ne sait pas ».
Mais ça, c’était avant.
Et Napoléon était un mâle blanc qui, du reste, ne profita pas longtemps de sa retraite et des annuités accumulées au cours de ses nombreuses campagnes.
Pour rattraper sa bourde, Sibeth Ndiaye s’est contentée du service minimum en balançant un tweet d’excuses que d’aucuns qualifieront de cavalier : « Désolée, erreur de ma part ce matin sur France Inter : comme aujourd’hui avec le taux plein, partir avant l’âge d’équilibre, ce sera partir avec un malus qui s’appliquera tout au long de la retraite. » Sorry, les filles !
Au temps pour moi, bande de blaireaux.
Sous d’autres cieux, certains se sont fait hara-kiri pour moins que ça mais, comme on dit par chez nous, un instant de honte est vite passé.
Pas si simple que ça, cette réforme des retraites, puisque même les plus grands cerveaux de ce gouvernement semblent s’y perdre.
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