Quelles premières leçons, “à chaud”, tirer de cette nouvelle affaire ?
Le Parisien, qui a le premier sorti le scoop, a publié samedi un article très complet relatant la construction de la méprise : informations de la police française par Interpol, elle-même tenant ces informations de la police écossaise…
Vendredi soir, c’était du sérieux, comme on dit.
Puis les premiers doutes sur les empreintes digitales et pour finir, les traces d’ADN sonnant le glas de l’info.
Donc voilà, il n’y avait pas de fumée sans feu, il y avait bien une information de la police.
D’ailleurs, on a désormais un affaire dans l’affaire, voire une affaire dans l’affaire de l’affaire : qui, en effet, a donné cette information relative à la présence de Ligonnès dans le vol Roissy-Glasgow avec un passeport volé en 2014 ?
Dans quel but ?
Alors, encore un fiasco policier ? D’Interpol ?
Doublé de celui d’une presse quelque peu moutonnière, peu perspicace ou tout du moins avide de scoop ? La question se pose.
En tout cas, cette nouvelle affaire est bien tombée : tout juste pour rompre le fil d’une actualité à juste titre mobilisée par les suites de l’affaire de la préfecture de police, avec les questions des responsabilités, de l’ampleur de la radicalisation, de la faillite de certaines institutions, sans parler des cafouillages en série de l’exécutif entre Castaner et Goulard.
Et puis cela a permis de changer un peu le profil de l’ennemi public n°1, de sortir du “radicalisé” du fiché S, de l’hydre ?
Le frisson se déplace.
Cette relance de l’affaire Dupont de Ligonnès, il faut bien le reconnaître, présente de nombreux intérêts et répond aux angoisses du moment en les canalisant, en leur faisant quitter les arides chemins de la réalité, pour prendre les sentiers de la tentation romanesque, comme l’avait si bien vu Jany Leroy, lors de l’avant-dernier épisode, dans des analyses qui demeurent d’une rare perspicacité.
Notons que Boulevard Voltaire a été relativement prudent en mobilisant les conditionnels disponibles.
Frédéric Sirgant
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