Anne-Sophie Chazaud
Cette semaine a permis d’assister au spectacle drolatique des Belles Âmes, lesquelles ne savent plus trop quoi faire de leur temps libre.
L’acteur Richard Gere tout d’abord, devenu comique malgré lui, venu faire le show en Méditerranée avec des migrants dont il demande au petit peuple européen d’assurer l’accueil, se gardant naturellement bien de les emmener sous son bras généreux dans sa villa cossue.
Il faut dire, le monde hollywoodien semble être en proie à quelque redoutable bacille toxique, en pleine décompensation anti-Trump, ne sachant plus trop quoi produire comme preuve de sa bien-pensance malsaine contre laquelle des décennies de psychanalyse caricaturale et onéreuse ou de méditation guidée auront été manifestement inefficaces : ainsi de Rosanna Arquette, la malheureuse possédée qui, la même semaine, s’est déclarée «honteuse et dégoûtée d’être née blanche et privilégiée» (ce qui présente toutefois l’avantage de pouvoir recourir abondamment à la chirurgie esthétique laquelle n’est, comme chacun sait, pas accessible au tout venant).
Bref, ces pauvres gens vont mal et il semble urgent de s’en prémunir par quelque prophylaxie de circonstance, bien que le rire demeure la première des médecines.
Le Pape ensuite qui fait désormais clairement partie des croix et des épreuves que les chrétiens doivent porter pour gagner leur chemin de Paradis.
Le monsieur, coutumier des déclarations-bouillies, a cette fois-ci décidé de s’essayer à la philosophie politique (qui sait, demain ce sera peut-être le macramé), fustigeant tout à trac (pourtant il n’était pas en avion, ce qui semble éliminer la piste de l’ivresse des cimes pour comprendre le mal mystérieux dont il souffre) le méchant «souverainisme».
Jusqu’à présent on avait le célèbre mantra «le nationalisme c’est la guerre».
Désormais, c’est carrément le souverainisme issu lui-même du méchant «populisme» qui nous conduisent tout droit à Hitler en personne.
Ben tiens, forcément, que les peuples soient souverains, c’est dangereux.
Alors, celui que le destin vengeur nous a imposé comme Pape concède tout de même qu’il est normal que les peuples détiennent leur souveraineté (Comment, du coup? Par l’opération du Saint-Esprit ? Nul ne saura, c'est un épais mystère jésuitique…), mais à la condition au fond de ne pas l’exercer et d’être privé des moyens pour cela.
Etant bien entendu qu’avant l’avènement funeste du rouleau compresseur institutionnel de l’Union Européennne, c’est bien connu que les peuples européens vivaient repliés sur eux-mêmes à la manière des bigorneaux, n’avaient jamais de contacts entre eux, la culture européenne d’ailleurs n’existait pas, les artistes, les intellectuels, les artisans n’échangeaient pas, le commerce non plus et chacun vivait d’ailleurs tapi dans une grotte, comme Paco Rabanne à l’approche de l’an 2000.
Notons enfin que ce biais de la question migratoire semble être le dernier truc qu’ait trouvé le Pape pour se mêler des affaires séculières, ce qui constitue une très sérieuse entorse à la laïcité, ce dont personne ne semble se soucier.
Ce n’est pourtant pas, me semble-t-il aux prélats de s’occuper des affaires politiques, ou alors, tant qu’à faire, on aimerait l’entendre un peu plus au secours de ceux qui, en Europe, souhaitent justement protéger la civilisation issue du judéo-christianisme grâce à laquelle il a son job, tout comme on aimerait le voir un peu plus concerné par le sort des chrétiens d’Orient massacrés ou persécutés par ses nouveaux amis sur lesquels il répand un regard étonnamment complaisant et misérabiliste.
En bref, si les bouffons de toutes sortes pouvaient se contenter de faire des shows dans le cercle familial, au moins juste le temps des vacances, ça nous en ferait, à nous, un peu, des vacances...même si c'est toujours bon de rire.
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