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jeudi 2 mai 2019

Pitié-Salpêtrière : France Info a illustré l'«intrusion» avec une photo de casseurs attaquant un commissariat

         
       
 
Capture d'écran France Info      Capture d'écran France Info            
  


Pour illustrer un article sur l'«instrusion» de gilets jaunes dans l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, en marge des manifestations du 1er Mai à Paris, France Info a choisi une photo prise devant le commissariat du XIIIe arrondissement de Paris. Le site a depuis modifié sa photo.
 
Question posée par Canard le 02/05/2019
 
Bonjour,
Vous faites référence à un article publié ce matin, 2 mai, par le site de France Info, intitulé : «Intrusion à la Pitié-Salpêtrière : "La discussion n’était pas possible", raconte la directrice de l’hôpital».
Dans celui-ci, comme son titre l’indique, France Info a récolté le témoignage de la directrice de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Lors de la manifestation du 1er Mai, une trentaine de personnes ont été en effet placées en garde à vue à la suite d’une «intrusion» dans l’enceinte de l’établissement.
Que s’est-il vraiment passé ?
A l’heure où nous écrivons ces lignes, plusieurs versions s’opposent.
La direction de l’hôpital parle d’une «intrusion violente» de gilets jaunes et d’individus au visage dissimulé, qui auraient tenté d’entrer dans le service de réanimation chirurgicale, avant l’intervention de la police.
Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent, au contraire, des manifestations qui auraient tenté d’entrer dans l’hôpital pour se protéger des gaz lacrymogènes, lancés par les CRS à l’extérieur de l’hôpital.
Reste votre question, en attendant d’y voir plus clair : pour illustrer son article, «France Info» a choisi une photo où l’on voit plusieurs manifestants cagoulés s’en prendre à un portail en fer.

 
Capture d'écran france info
 
La photo est légendée ainsi : «Des manifestants le 1er mai 2019 à Paris, boulevard de l’Hôpital.»
Elle n’a pourtant pas été prise devant l’hôpital, situé sur le même boulevard.
C’est le photographe lui-même, Geoffroy Van der Hasself (AFP) qui l’explique sur Twitter : «Cette photo a été prise devant le commissariat du XIIIe, comme mentionné dans la légende sur le site de l’AFP», écrit le journaliste de l’AFP, en réponse à un internaute.
 
 
Critiqué par de nombreux internautes pour avoir utilisé une photo de manifestants qui s’en prenaient à un commissariat pour illustrer un article sur un hôpital, France Info a changé sa photo d’illustration ce matin, à 9h41.
En lieu et place de la précédente : une photo prise hier, 1er mai, d’un membre des black blocs qui brandit un marteau devant le bâtiment de la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière, situé sur le même boulevard, à 200 mètres de l’hôpital.
Une photo qui n'illustre toujours pas la scène dont il est question dans l'article, puisqu'elle a été prise à un autre endroit (même si la faculté de médecine est plus proche de l'hôpital que le commissariat), et à un autre moment (après l'entrée de manifestants dans l'hôpital). 
 
Capture d'écran france info
 
Contacté par CheckNews, l’auteur de la photo, Christophe Petit Tesson, raconte le contexte dans lequel celle-ci a été prise : «Elle a été prise à 16h30, précisément. C’était devant le bâtiment de la faculté de médecine, le type que l’on voit avec un marteau, qui avait l’air très énervé, venait de casser une vitrine du bâtiment. Et des gilets jaunes lui disent d’arrêter, et essayent de le repousser en lui disant qu’on ne s’en prend pas à un hôpital.»
 
Ce n’est pas ce qu’on voit sur la photo choisie par France Info.
Et pour cause : le site a coupé la photo, où ne figurent plus les gilets jaunes qui tentent d’empêcher ce manifestant de s’en prendre au bâtiment. La photo originale est visible dans un article du Parisien publié ce matin et intitulé : «Ce que l’on sait de l’intrusion à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière».
 
Capture d'écran Le Parisien
Bien cordialement
 
Mise à jour du 2 mai à 12h : France Info a une nouvelle fois recadré la photo dans son article, laissant cette fois-ci apparaître quelques visages de gilets jaunes. 
 
Robin Andraca 

source            

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