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vendredi 20 juillet 2018

Incontrôlables, violents, intouchables : les 7 racailles de l’Elysée




 
Emmanuel Macron et Alexandre Benalla, en mai 2017. Photo © Christophe Ena/AP/SIPA
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valeursactuelles.com

Vendredi 20 juillet 2018


Nouveau monde. Yassine Belattar, M'jid El Guerrab… Et maintenant Alexandre Benalla. La liste des proches de Macron cités au registre des faits divers s’allonge dangereusement.

Il fallait écouter Emmanuel Macron déclamer sur l’exemplarité en politique au cours de la campagne présidentielle.
« Comment peut-on incarner l'Etat, l’autorité, donner des leçons à tout le monde, en expliquant ce qu’ils devraient être, ce qu’ils n’ont pas fait, ce qu’ils auraient mieux fait quand même, parfois même dans le mépris de nos concitoyens », demandait ainsi l’ancien ministre, en visant ses rivaux de droite dont Nicolas Sarkozy, dans son premier grand discours prononcé depuis son départ du gouvernement, « et envisager qu’en s’étant rendu coupable de telles fautes, on peut accepter dans nos pratiques, de continuer d’aller devant les Français, de leur dire qu’on sera le garant de nos règles, qu’on représentera le pays. Ce n’est plus possible ! »
Depuis, le candidat En Marche, élu au sommet du pouvoir et visiblement frappé d’amnésie, a pourtant multiplié les associations de « malfaiteurs ».

Dans la famille des 7 racailles du président, il est désormais inutile de présenter Alexandre Benalla, au cœur du scandale depuis que Le Monde a révélé, mercredi, vidéo à l’appui, que ce « chargé de mission » à l’Elysée, équipé d’un casque noir à visière des forces de l’ordre, a molesté une femme, puis tabassé un homme à terre lors d’une manifestation, à Paris, le 1er mai dernier, avant de s’éclipser par peur d’être identifié.

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A l’époque, ce proche collaborateur de Macron (ils ont skié ensemble dans les Pyrénées, en décembre), en fait chargé de sa sécurité mais en congé ce jour-là (!), avait été suspendu deux semaines, puis recasé au Château… sur décision du chef de l’Etat.
En douce.
Dans le feutré.
 Ni vu, ni connu.

Par le passé, le garde du corps avait déjà agressé un journaliste et un militant communiste, menacé un commissaire de police et même provoqué un accident de voiture avant de tenter de s'enfuir.
L’adjoint au chef de cabinet du président (c'est son titre !) était pourtant chargé, il y a encore quelques jours, d'organiser… les vacances du couple Macron au fort de Brégançon.

 
Des ors de l’Elysée au canapé de... Jawad

Au moment du passage à tabac, le voyou présidentiel était accompagné d’un autre homme, Vincent Crase, employé de La République en marche et parfois mobilisé par l’Elysée, qui lui a infligé la même sanction dérisoire avant de mettre fin à leur collaboration.
Son acolyte est toujours aujourd’hui salarié du parti de la majorité.
Encore présent dans le bus des Bleus, lors de la parade sur les Champs-Élysées, Alexandre Benalla « n’a tapé personne », a ironisé le président de la Fédération française de football Noël Le Graët.

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Plus drôle encore, le porte-parole de la présidence Bruno Roger Petit a fini, après de longues heures de silence, par assurer, ce jeudi matin, que « cette sanction est la plus grave jamais prise contre un chargé de mission travaillant à l'Elysée ».
Pas de quoi convaincre le parquet de Paris, qui a ouvert ce jour une enquête préliminaire des chefs de violences par personne chargée d'une mission de service public, usurpation de fonctions et usurpation de signes réservés à l'autorité publique.

Dans le gang des gros bras, Emmanuel Macron a aussi compté dans son entourage un certain Makao, passé des ors de la République au canapé de… Jawad Bendaoud, hébergeur des terroristes du 13 Novembre.
Dans une vidéo, diffusée sur Snapchat, en juin, le colosse de 2,13 mètres joue au jeu vidéo FIFA avec « le logeur de Daech ».
Ce garde du corps, qui escortait l’impétrant d’En Marche, était même invité à l’Elysée et posait tout sourire avec son « chef », deux jours... avant la soirée pyjama.
Une proximité inquiétante que la présidence a toujours refusé de commenter.

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Au cours de la campagne, le candidat Macron n’avait pas en revanche hésité à défendre (en off tout de même) une autre racaille, le sulfureux référent En Marche du Val-d’Oise Mohamed Saou (« Je n’ai jamais été et je ne serai jamais Charlie »), soutien du régime d’Erdogan, versé dans le complotisme et fan de l’islamiste CCIF.
« Il a fait quelques trucs radicaux, c’est ça qui est compliqué, mais c’est un type bien Mohamed. Et c’est pour ça que je ne l’ai pas viré ! », l’avait ainsi excusé Emmanuel Macron, saluant même son « travail remarquable ».
Lui aussi, suspendu, avait été discrètement réintégré.
« Où est le problème ? Il a le droit de ne pas être Charlie », avait justifié à l'époque un conseiller de l’Élysée auprès de Valeurs actuelles.
 
Belattar et son « frère » Macron
 
Dans un autre genre, le président du nouveau monde s’est aussi rapproché de l'humoriste controversé Yassine Belattar.
Accusé en décembre par Marianne d'entretenir « le déni de l'islamisme comme le discours sur “les Blancs” et les autres », ce dernier était allé chercher du réconfort auprès du chef de l’État et avait envoyé le SMS suivant à son « frère » Macron : « Visiblement, c’est une nouvelle guerre que lance ce journal, je suis au fond du trou. » 
Réponse du locataire de l’Elysée : « T’obsède pas. Continue. Les critiques suivent le talent. »
Jugez plutôt : le comique a comparé Thierry Ardisson à un nazi, menacé le père d’un soldat tué par Mohamed Merah, affirmé que « ces hommes blancs de plus de 60 ans sont peut-être la clé du problème » et animé un gala de soutien au CCIF.
 
Interpellé et placé en garde à vue, en février dernier, après avoir insulté un policier, en marge d’un déplacement d’Emmanuel Macron, il sera pourtant récompensé pour l’ensemble de son œuvre en intégrant quelques semaines plus tard le conseil présidentiel des villes, lancé en faveur des « quartiers populaires » par le chef de l’Etat, avant d’être reçu, lui aussi, en réunion à l’Elysée…
 
Non loin de là, à l’Assemblée nationale, plusieurs députés de la République en Marche se sont aussi illustrés au triste registre des faits divers.
M'jid El Guerrab, élu des Français établis hors de France, a ainsi asséné deux violents coups de casque, lors d’une altercation en août 2017, sur le crâne du cadre PS Boris Faure qui, souffrant d’une hémorragie cérébrale, avait dû être opéré et hospitalisé en soins intensifs.
Mis en examen pour violences volontaires avec arme par destination, il avait quitté de lui-même le parti majoritaire tout en restant député.
Enfin, personne n’a oublié l’accroc de Laetitia Avia avec un chauffeur de taxi, deux mois plus tôt, à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne.
L’élue de Paris avait alors reconnu devant les policiers l’avoir mordu, évoquant « l'histoire d'une femme qui prend peur, panique et se défend ».
Dans tous ces scandales ou presque, l’Elysée avait souvent préféré s’enfermer dans le mutisme ou botter en touche.
 
L'Etat est-il entaché par cette dernière affaire Benalla ?
 
« Non, non, non, non, la République est inaltérable », a répondu Macron.

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